Hamadaou Sylla, 3ème vice-président à l’Assemblée et cadre du PDES : «Je n’ai aucune crainte quant à la bonne organisation des élections»

1

Face à l’actualité brûlante de notre pays, le 3ème vice-président de l’Assemblée nationale et non moins Coordinateur régionale de Koulikoro et cadre du bureau politique national du PDES, Hamadaou Sylla nous entretient ici par rapport à l’élection présidentielle et à la crise du Nord. Lisez !  
Le Katois : Quel regard portez-vous sur la scène politique nationale ?
Hamadaou Sylla : Je considère la scène politique malienne comme étant dynamique et qui n’a rien à envier aux grandes démocraties du monde. Comme vous le constatez, les activités des partis politiques se tiennent très régulièrement et la période de précampagne est bien animée. Les différents candidats et partis politiques sont à pied d’œuvre. Nous assistons tous les jours à des meetings et à des ralliements. Ce sont autant d’indicateurs qui font la force d’une démocratie. Il faut que les opinions diverses s’expriment librement et c’est le cas depuis 20 ans chez nous. Le fait d’avoir des candidatures multiples est très normal. L’objectif premier des partis est de conquérir démocratiquement le pouvoir et de l’exercer dans le cadre de l’exercice de l’état de droit. S’il n’y a pas beaucoup de candidats, il n’y aura pas de débats ni de choix. En dernier ressort, le choix reviendra au peuple malien de désigner en toute souveraineté celui ou celle doit diriger le pays durant les cinq prochaines années. Plus le choix  offert, au peuple, est important, mieux les électeurs sauront prendre la bonne décision. La situation politique actuelle du Mali me donne entière satisfaction. Notre démocratie n’a rien à envier à celle des Etats Unis, de la Grande Bretagne ou encore de la France.

En tant que responsable du Parti pour le Développement Economique et la Solidarité (PDES), croyez-vous que l’élection présidentielle du 29 avril pourra se tenir ?     
Je pense et je crois réellement que l’élection présidentielle pourra se tenir aux dates indiquées. La première raison c’est d’abord les déclarations successives du président de la République, Amadou Toumani Touré à qui j’ai entièrement confiance. Je l’ai toujours soutenu et je le soutiendrai jusqu’à la mort. Il a dit sans ambiguïté que les élections auront lieu aux dates indiquées. De ce fait, je n’ai aucune raison d’en douter. La voix la plus autorisée dans ce pays pour s’exprimer sur cette question est celle du président de la République. Et sans équivoque, il a indiqué que l’élection aura lieu. Le Gouvernement et les différentes structures (la DGE, la Cour constitutionnelle et la CENI) impliqués dans l’organisation des élections ont dit que les dates sont tenables pour la simple raison que les uns et les autres ont joué leur partition. Le Ministère de l’Administration Territoriale consacre depuis un an ses activités à l’organisation des élections. La Délégation générale aux Elections (DGE) a même déclaré que tout est fin prêt et que les cartes d’électeurs seront livrées au plus tard, le 25 mars prochain. Quant au fichier, il sera lui aussi prêt avant fin mars. La Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) n’a posé aucune objection et la Cour constitutionnelle a invité les candidats à déposer leurs candidatures. Je n’ai aucune crainte quant à la bonne organisation des élections et je ne vois pas pourquoi les gens doutent. S’ils se réfèrent à la situation du nord pour dire que les élections ne peuvent pas avoir lieu, moi je dirai que non. Déjà, la situation commence à se calmer et je pense que le président ATT et son gouvernement arriveront à bout de cette situation très rapidement. Pour rappel, en 1992, les élections ont été organisées en période de trouble au nord. Donc, le Mali est plus ou moins habitué, malheureusement, à organiser les élections, même en période trouble. Je suis confiant et je pense que les élections peuvent se tenir.
Selon vous, quel candidat le PDES soutiendra ?    
Une question qui relève d’un parti politique, ne peut pas être tranchée par une seule personne. Je fais parti de la direction du parti, mais je ne suis pas le président qui, à lui seul, ne pourra pas d’ailleurs trancher. Donc, les questions du parti sont toujours tranchées au niveau des instances appropriées et dans le cadre du PDES, c’est le secrétariat permanent ou le Comité directeur national qui est habileté à trancher la question. Les débats sont en cours dans ces instances. Nous avons eu déjà deux séances de discussion sur la question et cette semaine, le PDES dévoilera le nom du candidat qu’il soutiendra à l’élection présidentielle de 2012. Pour l’instant, aucun candidat n’est encore choisi même si les membres du bureau expriment déjà leur préférence personnelle pour tel ou tel candidat. Je trouve cela normal, parce que nous sommes avant tout dans une démocratie et le PDES est un parti de débats et d’opinions. Quand les instances habiletées du PDES se prononceront en faveur d’un candidat, tout le parti s’aligné derrière ce dernier.

Que pensez-vous du fichier électoral ?
Je trouve que le fichier est bon. Ceux qui ont la main à la pâte, notamment la DGE, ont dit qu’il est bon. Je ne vois pas alors le problème. Et mieux, je n’ai vu aucune voix discordante ni aucun parti politique dénoncer le fichier. Donc, en ce qui concerne le PDES, nous trouvons qu’il est bon et nous pensons que des élections crédibles, fiables et transparentes pourront se tenir sur la base de ce fichier.

Quel est votre sentiment par rapport à la crise du nord ?  
Je considère nos frères du nord et surtout ceux du MNLA comme nos frères, nos amis, nos collègues et aussi nos compatriotes. Ils sont autant maliens que nous. J’ai rappelé que depuis l’avènement de la démocratie au Mali en 1991, nous n’avons plus besoin de prendre les armes pour faire aboutir ses revendications. Le Mali est doté de textes très bons avec une Constitution qui prévoit toutes les dispositions règlementaires qui régissent la vie de la Nation. Je demande à nos frères du MNLA de respecter leurs dispositions constitutionnelles et législatives. Il faut qu’ils comprennent que le Mali est Un et Indivisible. L’intégrité territoriale du Mali ne se négocie pas. Qu’ils acceptent cela, et par ricochet, qu’ils acceptent la République sur toute l’étendue du territoire. Les revendications, en termes de développement à travers les activités socio-culturelles, seront légitimes et pourront être présentées au Gouvernement qui va forcément les prendre en compte. Je crois que le Gouvernement avait déjà engagé un vaste programme pour le développement du nord et qui était en cours d’exécution. Donc, ce sont ces rebelles, une poignée de personnes, qui empêchent l’exécution de ces programmes si importants pour les populations du nord. Je les invite à déposer les armes, à accepter les discussions et à renoncer à toute idée de scission du Mali et à mener les revendications dans le cadre des lois en vigueur au Mali.

Est-ce que les élections peuvent être crédibles sans les voix des trois régions du Mali ?
Non, les élections ne se feront pas sans les trois régions du Mali.  Je ne suis pas dans cette hypothèse, mais plutôt dans l’hypothèse que les élections seront organisées sur toute l’étendue du territoire de la République du Mali, le 29 avril prochain. Je souhaite vivement et prie Dieu pour que les conflits prennent fin d’ici les élections.
Votre mot de la fin ?
Je l’adresse à l’endroit d’une personne et du pays. Cette personne est naturellement le président de la République, Amadou Toumani Touré que j’ai soutenu sans ambages et d’une manière ininterrompue de 1992 à nos jours. Je le soutiendrai jusqu’à la fin de mes jours. Je lui rends un hommage pour le travail colossal abattu pour le Mali. Je lui réitère mon soutien total inconditionnel et l’encourage à bien mener le bateau Mali. Et par la grâce d’Allah, ce bateau arrivera à bon port.
Ma deuxième pensée va à l’endroit de la Nation malienne. Ce pays que j’ai servi et que j’aime profondément. Je continuerai à le servir jusqu’à la fin de mes jours. Je suis un peu triste de voir ce qui se passe surtout au nord, parce que je me sens aussi proche d’un Tamashek que d’un Bambara ou d’un Sarakolé.  Pour moi, le Mali est certes divers, mais nous demeurerons un peuple uni et solidaire.
Réalisée par Mamadou DIALLO «Mass»     

 

Parcours de Hamadaou Sylla

Dirigeant d’entreprise industrielle, Hamadaou Sylla est un Cadre influent du Parti pour le Développement Economique et la Solidarité (PDES). L’ex-Maire de la commune rurale de Dougouwolowila est, depuis 2002, Député à l’Assemblée Nationale du Mali où il occupe actuellement le poste de Troisième Vice-président.
Docteur d’Etat en Economie Mathématique et Econométrie, Hamadaou Sylla est reconu du monde universitaire pour avoir été Professeur à l’Ecole Nationale d’Administration (ENA) de Bamako, puis à la Faculté des Sciences Economiques et de Gestion (FSEG) de 1985 à 2005. Sous son impulsion, sa société est la seule à avoir décroché le certificat ISO 22000 au Mali.
Après sa thèse de Doctorat d’Etat en Economie Mathématique, le 13 juin 1985, à l’Université de Paris X-Nanterre, il n’a pas hésité à rentrer immédiatement au Mali. «Deux semaines après, précisément le 30 juin 1985, j’étais de retour à Bamako», nous confie-t-il. De cette date à nos jours, il continue de servir le Mali comme cela se doit. «J’ai directement commencé par enseigner l’Economie et la Gestion à l’Ecole Nationale d’Administration (ENA) devenue par la suite la Faculté des Sciences Juridiques et Economiques (FSJE) : j’ai donné mon premier cours le lundi 7 octobre 1985, un cours de Macroéconomie. De cette date à ce jour, je n’ai jamais rompu avec l’enseignement universitaire. De 1985 à 1999, avant que je n’adhère à la politique, j’ai enseigné à l’ENA de manière ininterrompue», explique l’Honorable Hamadaou Sylla.

Sous sa clairvoyance, en tant que Maire de la Commune rurale de Dougouwolowila (de 1999 à 2002), la Mairie a gagné le Grand Prix du Premier Concours organisé en 2001 entre les 703 Communes du Pays par le Président de la République Alpha Oumar Konaré. Ce qui lui a valu un chèque de 100 millions de francs CFA.
En juin 1986, Hamadaou Sylla intègre le groupe Madala KOUMA d’abord comme Directeur Commercial jusqu’en juin 1988. Depuis cette année, il occupe le poste directeur général. Après trois ans passés à la tête de la Société Africaine de Chaussures et Articles en Plastique (SOACAP), Hamadaou Sylla est depuis, 1995 directeur général  de la Société KOUMA Alimentation Moderne (KOUMALIM-SA).

Commentaires via Facebook :

1 commentaire

Comments are closed.