Halte aux candidatures fantaisistes : Caution à la présidentielle de 20 à 50 millions de F CFA

0

Le président de la République, Amadou Toumani Touré, ne pouvant pas se représenter à la présidentielle de 2012, la porte de Koulouba va, certainement, s’ouvrir grandement à des candidatures plus ou moins sérieuses. Comme cela a été le cas lors du premier tour de la présidentielle  de 2002 quand vingt et quatre candidats s’étaient alignés sur le starting-block. Avec des scores oscillant entre 449 176 voix (28,71%) pour Amadou Toumani Touré et 6 771 voix (0,43%)  pour le dernier de la course, Abdoulaye Sogolomba Konaté. Ne faudrait-il pas qu’on ait un bon taux de participation en 2012 ?

 

 Il y a presque vingt ans que nous sommes en démocratie. Et pourtant notre pays continue d’afficher l’image d’une démocratie où le vote n’intéresse toujours pas grand monde. Les élections à différents niveaux attestent à suffisance de ce désintérêt de l’électorat vis-à-vis de la chose politique.

     

La participation des populations aux différents scrutins a été si faible, de 1991 à maintenant, qu’on est parfois obligé d’émettre quelques réserves sur la légitimité des élus. Avec un taux de participation oscillant, pour les législatives entre 15 et 30%, la plupart des députés ne sont donc élus que par moins du tiers de la population qu’ils sont censés représenter à l’Assemblée nationale. Quant à la présidentielle, le taux n’est pas meilleur, car là également le taux de participation peine à atteindre les 40 %.

En 2002, qui est l’année où le président de la République en fonction n’était pas candidat à sa propre succession, le taux de participation au premier tour a été de 38,31%. Sur un nombre total de 5  746 202 électeurs seulement 2 201 154  avaient fait le déplacement le 28 avril 2002 pour déposer leur bulletin dans l’urne. Sur ce nombre de votants, 541 019 suffrages avaient été annulés par la Cour constitutionnelle, soit un peu moins du tiers des votants.

Au constat de ce désintérêt des électeurs, quelle solution envisager afin que nos élus puissent se sentir mieux dans leur peau de représentants légitimes des populations? Si l’on sait que le désamour de l’électorat s’explique également par la " folklorisation" de la chose politique, il est alors temps de mettre des garde-fous afin que les candidatures à la présidentielle soient quand même sérieuses. Evitant ainsi que des candidatures créées de toutes pièces ne viennent joncher le terrain électoral provoquant son émiettement et son effritement, tout en renchérissant le coût des élections. De ce fait, il serait utile d’augmenter la caution actuelle de 20 à 50 millions de F CFA pour l’élection présidentielle, pour éviter ainsi des candidatures fantaisistes voire folkloriques. 

 

Il n’est pas inutile d’envisager également l’augmentation du montant des frais de participation aux élections communales. Car  la plupart des conseillers, principalement ceux des communes urbaines, ne pensent qu’à se sucrer d’abord avant de penser aux intérêts propres de la collectivité.

C’est ainsi que dans notre pays, la politique est en passe de devenir un véritable business qui enrichit plus vite que le commerce. A regarder seulement autour de nous, on constate que des élus arrivent pauvres au niveau des collectivités.

En moins d’un an ou d’un mandat, ils deviennent  riches comme si c’est le diable qui leur avait sourit. Il faudrait alors, qu’ils en donnent un peu à l’Etat, au contribuable, en terme de frais de participation aux communales ; cela au moment où ils déposent précisément leur candidature. Voilà des propositions qui pourraient inspirer le gouvernement et l’Assemblée nationale en cette année du Cinquantenaire de notre indépendance. 

Mamadou FOFANA

 

Commentaires via Facebook :