La défense des institutions de la république et des personnes qui les incarnent, légitimement, est un devoir citoyen. Dès lors, comment ne pas s’étonner de l’absence de réaction des pouvoirs publics devant une procédure aussi abusive, injurieuse et vexatoire que celle visant le Président de la République, uniquement, à l’effet de porter atteinte à son image et à son crédit ?
La quête de démocratie, de liberté et de dignité pour laquelle de nombreux Maliens sont morts, ne justifie-t-elle pas qu’on se dresse en masse devant l’imposture et l’anarchie naissante ?
QUELLE MISÈRE MORALE A PU POUSSER À DE TELLES EXTRÉMITÉS
QUI DONNENT DE NOTRE DÉMOCRATIE UNE IMAGE SI PITOYABLE?
Le Président de la République qui est la clé de voûte du système institutionnel malien est la cible d’une cabale abjecte inspirée par l’ignorance, la haine et la volonté de déstabilisation. C’est un symbole qu’on ne peut laisser piétiner, autant par devoir républicain que par obligation sociale. En d’autres temps, dans ce même pays, des personnes ont été saquées pour moins. L’activité des associations étant régie par la loi, la liberté consistant à faire tout ce que les lois permettent, en vertu de quelles dispositions légales ou statutaires une association s’arroge-t-elle le droit de mettre une autorité quelconque de l’Etat en accusation devant la Haute Cour de Justice ? Le constat est triste de voir que notre démocratie a accouché d’un nanisme politique servi par des acteurs de peu d’envergure. Honte aux instigateurs et honte à ceux qui applaudissent car leur misère morale est infinie ! Le Président IBK est arrivé au pouvoir en 2013 dans des circonstances connues de tous : pays divisé et à moitié occupé par une rébellion à coloration narco- djihadiste, forces de défense et de sécurité démunies, démoralisées et démobilisées, finances publiques ravagées par une corruption endémique à ciel ouvert, vie politique débridée et encombrée par des « has been ». Qui pourrait le nier ? Prenant la juste mesure de l’ampleur du désastre et de la responsabilité des uns et des autres, malgré le ressentiment qu’il éprouvait alors, IBK a eu la sagesse et surtout l’élégance de ne pas ouvrir la chasse aux coupables.
La gestion partisane et paternaliste du pouvoir au cours du quart de siècle passé a été une catastrophe pour les finances publiques, le sens moral des citoyens et donc la promotion de la démocratie. Même les forces de défense et de sécurité n’ont pas été épargnées à cause des recrutements basés sur des affinités et l’intéressement des recruteurs, justifiant les replis stratégiques et à la débâcle de 2012. Que dire de l’école qui est devenue le plus gros échec, avec son lot de trafics de diplômes, de diplômés chômeurs, sinon qu’elle forme moins bien que sous le régime militaire pourtant décrié à l’époque ? Certains s’étonnent que Moussa Traoré bénéficie aujourd’hui de plus d’égard que certains acteurs du mouvement démocratique. L’explication est pourtant simple : d’abord en bon militaire et en chef, il a toujours su faire preuve de fermeté ; ensuite, on ne l’a jamais convaincu de pillage systématique des ressources du pays ; enfin, il a accepté de payer pour tout ce qu’on reprochait à son régime. Les Maliens se souviennent qu’il aurait pu profiter de soins médicaux en Algérie pour s’y réfugier, mais il est revenu pour intégrer une cellule de prison. Voilà comment on parvient à se faire respecter et même à se faire réhabiliter. La population ne nourrit plus d’animosité particulière à son encontre, ce qui est loin d’être le cas de la plupart des acteurs qui ont contribué à sa chute, prouvant que le peuple a de la mémoire et qu’il est capable de discernement. IBK est justement de la race des hommes qui ne fuient pas le combat et qui s’assument. C’est pourquoi, il sortira encore plus grand et plus fort de cette épreuve.
SE DRESSER CONTRE L’IMPOSTURE EST UN DROIT, MORALISER LA VIE
POLITIQUE EST DEVENU UN DEVOIR, UNE EXIGENCE DE SALUBRITÉ PUBLIQUE
Il existe des valeurs et des symboles auxquels on ne s’attaque pas impunément. Il n’y a pas très longtemps, les mausolées de Tombouctou avaient été profanés et détruits par des obscurantistes brandissant le « Glorieux Coran ». Ces hommes, tels des ânes chargés de livres, étaient totalement ignorants du trésor spirituel qu’ils portaient. Dieu qu’ils invoquaient à tort, à longueur de flagellations et d’amputations, a permis qu’ils fussent vaincus et les édifices réhabilités. Les peuples ne s’accommodent des contestataires et des provocateurs que dans des circonstances bien particulières, et seulement pour ce qu’ils sont en réalité : des agitateurs et non des conducteurs d’hommes. L’homme le plus célèbre du mouvement démocratique en 1991 était sans contestation Me Demba Diallo, qui a été de tous les combats pour la défense des libertés. Les Maliens l’ont-ils pour autant élu en 1992 ? Non, ils lui ont préféré Alpha Oumar Konaré, plus discret, plus politique et mieux organisé. Le seul dont les faits d’arme à l’époque auraient pu lui faire de l’ombre était l’ancien ministre des finances Soumana Sacko ; mais plus technocrate que politique, celui-ci avait choisi de devenir le premier ministre de la transition, ce qui l’excluait de la course à la présidence. Une carrière politique comme toute carrière professionnelle se bâtit par la vision, le travail et l’abnégation. Quand on a du mépris pour les citoyens et la société, on ne respecte pas leur volonté et donc les responsables qu’ils se sont librement donné.
Un renouvellement de la classe politique s’impose pour clore le chapitre douloureux de ceux qui, heureusement de plus en plus minoritaires, pensent détenir un titre foncier sur le territoire politique et qui ne se voient pas autrement qu’en président de la république. La politique malienne a besoin pour revivre, d’hommes et de femmes de vision s’affrontant projets contre projets, se respectant mutuellement et mus par le seul souci de se mettre au service du pays et des populations. Avec sa gouvernance de rupture, IBK travaille pour ce renouvellement et le changement qualitatif de la société. C’est pourquoi, il faut se battre pour la défense des institutions et le droit des citoyens à une information juste et équitable. Les hommes politiques qui ont du mal à attendre l’échéance de 2018, qui font des cauchemars rien qu’en imaginant qu’IBK puisse se maintenir au-delà, doivent comprendre clairement que le peuple du Mali est un peuple éclairé et souverain, qu’il aperçoit nettement le dos des pêcheurs en eaux troubles, les uns faisant courir des rumeurs lugubres sur la santé d’IBK, les autres s’investissant sans compter dans les calomnies et les demi-vérités qui sont surtout des demi-mensonges. Pour Dieu, nous sommes tous un livre grandement ouvert et à la bonne page, Dieu qui garde sa Haute Main sur ce pays et ses populations ! Une preuve ? De casse-tête pour tout le monde, Kidal est devenu en un tour de main la promesse d’un Mali un et indivisible, certes grâce au sursaut des fils de la région, mais aussi au leadership d’IBK. La communauté internationale qui nous plaignait hier, regarde à présent avec les yeux de l’étonnement et de l’émerveillement. Mais cela, les pyromanes obnubilés n’en ont cure.
Non, le Mali ne brûlera pas ! Les apprentis sorciers qui semblent particulièrement affectionner la pestilence des poubelles au point d’instrumentaliser des simples d’esprit pour les mettre en mission de dénigrements, ne savent-ils pas qu’il y a des bornes à ne jamais franchir, que des poubelles encore plus nauséabondes pourraient se répandre dans la rue, avant d’emprunter les couloirs sinueux et sombres de leur propre pérégrination ?
Mahamadou Camara
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