Haïdara Aïchata Cissé, dite Chato, 56 ans, est la seule femme en lice pour la présidentielle de 2013. Députée de Bourem, localité de la région de Gao, dans le nord du Mali, où elle a été élue en 2007, elle est la candidate investie de l’Alliance Chato 2013. Sa priorité est de rétablir, d’abord, la paix, la sécurité et la défense du Mali. Elle compte également améliorer la situation des femmes.
Haïdara Aïchata Cissé est née le 26 juillet 1958 à Bourem. Elle y fera ses études primaires et secondaires jusqu’en 1978. Elle s’envole ensuite pour la France où elle obtiendra un diplôme en comptabilité, commerce et marketing.
Bien qu’elle ait rejoint, en 2010, le Parti pour le développement économique et la solidarité (PDES), formation politique regroupant les proches du président déchu, Amadou Toumani Touré, elle n’a pas été choisie pour le représenter. Faute d’un leadership interne, le PDES a finalement décidé de soutenir la candidature de Soumaïla Cissé, de l’Union pour la République et la démocratie (URD).
Haïdara Aïchata Cissé décide, malgré tout, de se présenter en tant que candidate de la société civile, en soulignant qu’elle a toujours le soutien de son parti au niveau de « la base » et surtout l’appui des jeunes et des associations féminines qui ont appelé à sa candidature.
Dans son programme, la promotion de la femme est l’une des priorités. Elle évoque notamment la parité hommes / femmes dans son gouvernement, si elle est élue.
En tant que femme politique et députée d’une région occupée par des groupes islamistes armés, Haïdara Aïchata Cissé s’est également fait connaître ces derniers mois au plan national mais aussi international, par ses multiples interventions médiatiques contre les occupants. Elle avait notamment appelé la France et les Etats-Unis à intervenir militairement au Mali.
« Je suis pratiquement la seule personne, en dehors de quelques députés de Tombouctou, a avoir sillonné le monde entier pour défendre le Mali avec beaucoup de courage et de détermination. Et je crois que c’est ce que les Maliens ont retenu », a-t-elle rappelé avant de préciser, faisant notamment allusion aux rebelles du MNLA, qu’elle voudrait « dialoguer avec tout le monde, y compris les Touaregs qui sont partie intégrante de la population malienne, mais pas avec une minorité de terroristes qui parviennent à satisfaire leurs revendications en prenant les armes ».
Par Ursula Soares/ RFI