CONAKRY – Le Premier ministre malien Diango Cissoko, en visite lundi à Conakry, a été reçu par le président guinéen Alpha Condé avec lequel il a discuté de la crise au Mali, pays coupé en deux depuis plus de neuf mois avec le Nord aux mains de groupes armés.
“J’ai rencontré le président Alpha Condé, (en étant) porteur d’un message du président (malien) Dioncounda Traoré. C’était au sujet (…) de la crise que traverse actuellement la République du Mali”, a déclaré M. Cissoko à la presse à sa sortie d’audience.
“Le nord de notre pays est occupé par des bandes armées et notre démocratie est sérieusement ébranlée. Et sur les deux volets, dont la gestion est confiée au gouvernement de transition que j’ai l’honneur de présider, le président Alpha Condé nous a donné des conseils très utiles”, a-t-il ajouté.
M. Condé “connaît les deux volets de cette crise malienne, à savoir comment récupérer le nord de notre pays dans de bonnes conditions et le plus rapidement possible, et comment organiser des élections inclusives afin que nous n’ayons pas de crise post-électorale”, a encore dit le Premier ministre malien.
Il a indiqué avoir “enregistré toutes les suggestions” faites par M. Condé, en promettant de les transmettre à son homologue malien. Il n’a pas fait plus de commentaires et a quitté lundi après-midi Conakry, après une visite de quelques heures.
Divers groupes armés, incluant des rebelles touareg et des groupes jihadistes dont Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), ont pris ensemble le contrôle du nord du Mali entre fin mars et début avril après deux mois et demi d’offensive contre l’armée.
Les jihadistes, qui ont ensuite évincé fin juin de leurs zones d’influence leurs ex-alliés rebelles touareg du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), y multiplient les exactions en prétendant imposer la charia (loi islamique) dont ils ont une interprétation rigoriste.
Le 20 décembre, l’ONU a approuvé le déploiement d’une force internationale au Mali, sans préciser de calendrier mais en indiquant qu’il se fera par étapes tout en exhortant au dialogue avec ceux qui rejetteraient le terrorisme et la partition du Mali.
Des discussions sont prévues jeudi à Ouagadougou entre le gouvernement malien, le MNLA et Ansar Dine, un des groupes jihadistes.
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