Guerre de leadership au sein de la majorité présidentielle : Quand les caciques du RPM décident de déboulonner le PM Moussa Mara

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Boulkassoum Haidara, Moussa Mara
Boulkassoum Haidara, Moussa Mara

C’est le désamour total entre le premier ministre Moussa Mara et les caciques du Rassemblement Pour le Mali et ses partis acolytes. Ils n’ont qu’un seul leitmotiv : éjecter Moussa Mara, à tout prix,  de son fauteuil et placer idéalement un membre du parti à sa place. Car pour eux, il est inadmissible, voir inconcevable de garder un premier ministre qui est mal représenté dans l’hémicycle.
C’est une véritable course folle  qui est engagée au sein de la majorité présidentielle. Pour cause, les caciques sont déterminés à éjecter du fauteuil de la primature Moussa Mara qui décidément ne fait plus l’unanimité dans le nid  des tisserands. Ils ne jurent que par son éviction de la primature. Depuis son arrivée à la primature, Moussa Mara, l’ancien maire de la commune IV du district de Bamako, réputé jadis pour son goût inné pour le travail bien accompli n’est jamais parvenu à conquérir le cœur des caciques du parti présidentiel, le RPM.

 

Jouissant de l’estime du président Ibrahim Boubacar Keita et de son fils Karim Keita, président de la commission défense de l’Assemblée Nationale et faiseur de roi à Sébenikoro, il suffisait de souffler dans la même trompette que lui afin d’occuper des postes stratégiques dans le gouvernement. Le premier ministre Moussa Mara semble en perte de vitesse à Sébenikoro et cela risque de lui couter son fauteuil à la primature. C’est le schéma qui se dessine dans l’atelier des tisserands. Boulkassoum Haidara, président de la coalition des partis de la majorité présidentielle, a clamé haut et fort que le parti majoritaire doit occuper le fauteuil de la primature et qu’ils mettront tout en œuvre afin que le poste revienne à un membre du parti majoritaire. C’était à l’occasion de la signature de la convention des partis de la majorité présidentielle le dimanche 7 septembre 2014 au CICB. Le Premier Ministre Moussa Mara, qui voulait faire de la primature son jardin secret, fera bientôt ses valises et retournera illico à la mairie de la commune IV sans achever son programme. Il faut noter que le passage de Moussa Mara à la primature n’a pas été un long fleuve tranquille.

 

Les maliens ont en mémoire son voyage imprédictible et imprudent à Kidal avec comme corollaire le carnage des administrateurs et des soldats. Une visite qui a scellé le sort de cette ville stratégique du septentrion qui depuis n’est plus dans le giron de la République du Mali. Une fois les portes de la primature franchie, le Moussa Mara véridique et visionnaire qu’on connaissait à ôter cette chemise au profit d’une autre chancelante et expropriatrice. Son passage à la primature risque de porter un grand coup à sa carrière politique. Les barons du parti au pouvoir sont en train de fourbir les armes afin de l’abattre jusqu’aux racines. Karim Keita, qui l’avait encensé lors de la présentation de sa feuille de route, est en train de prendre ses distances. Ladji Bourama, qui avait l’habitude de dire à qui veut l’entendre que ce n’est pas le RPM qui l’a porté sur le trône de Koulouba,  semble avoir oublié cette phrase. Et, son silence depuis les évènements de Kidal, laisse croire que les caciques du RPM, ont sa bénédiction. Et, si cela se confirmait, Moussa Mara devrait faire ses valises et ne s’en prendre qu’à lui-même. Bon Dieu, quelle est cette boulimie du pouvoir  qui a poussé Moussa Mara dans l’antre des tisserands qui n’a rien à envier à une ruche. Moussa Mara devrait s’attendre à un tel sort. Avec seulement un député à l’Assemblée nationale et un regroupement de partis politiques qui ne représente pas grande chose sur l’échiquier politique malien, Moussa Mara devait s’attendre au revers de la médaille.

 

Les prochaines semaines nous édifierons davantage. C’est une véritable lutte de leadership qui est engagée dans la majorité politique et Moussa Mara risque de voir la Primature de loin, en passant sur le pont Fadh pour se rendre chez lui au bord du fleuve à Kalaban Coro.
Moussa Samba Diallo  

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4 COMMENTAIRES

  1. Mara jeune se retrouve au milieu des crocodiles lui est un petit poisson “tineni”.Un garçon plein d’avenir en politique il suffisait d’attendre un tout petit peu il était l’espoir du changement malheureusement trop trop ambitieux pour quel résultat .Esperons qu’il reste à la primature un petit peu.

    • Oui je suis d’accord avec vous… J’ai l’impression que c’est plus un mépris de la part de ces crocodiles du RPM qu’autre chose. Sinon ils ont voté il y a juste quelques mois la Politique générale de ce Mara, la motion de l’opposition a été mise dans la poubelle, la visite de Mara à Kidal avec toutes les conséquences que nous connaissons, la jeunesse RPM avec les Timbiné et autres étaient tous à l’aéroport pour l’acclamer… Après tout ça certains continuent toujours à créer une instabilité politique au moment où on doit faire face à l’essentiel. A chaque changement de gouvernement ce sont de nouvelles dépenses et son chaos de nominations incessantes avec des passations de services qui peuvent attendre des jours. L’administration étant déjà lente, tous les dossiers du pays prennent encore du retard… c’est le pays qui recule. Mais ce sont des détails qui ne les intéressent pas, tout le monde veut être ministre ou premier ministre, quelle classe politique nulle 😥 Pouf..

  2. Eh Dieu… Mara n’est ni un parent, ni un ami… mais franchement j’ai décidé désormais de le soutenir 👿 J’ai soutenu CMD avec tous les maux qu’on lui reprochait, j’ai soutenu Tatam Ly à qui on disait qu’il était trop toubabou et non sociable… Maintenant je soutiens Moussa Mara… Au lieu de se focaliser tous sur les négociations et de se mettre au boulot pour qu’enfin ce pays soit stable, c’est un débat de caniveaux qu’on nous donne tous les jours, Mara par-ci, Mara par-là… Tous les pays voisins nous dépassent. Incroyable MALI!! Le poste de premier ministre au Mali est devenu un obstacle même dans la gestion du pays. On ne peut pas le supprimer pour qu’on nous foute la paix enfin 👿 👿 👿 Au lieu d’attaquer Mara, pourquoi pas IBK ? C’est lui qui l’a nommé sachant bien qu’il n’avait qu’un seul député, c’est encore lui qui avait nommé Tatam Ly sachant qu’il n’était pas du RPM. Vous avez peur d’IBk au RPM et vous utilisez les médias pour atteindre ce PM 👿

  3. La Chine sauve IBK pour sa première bêtise!

    Nous avons largement débattu l’acquisition du nouveau Boeing d’IBK.

    Nous avons fait savoir que:

    1. Son prix annoncé de 20 milliards (par Moro Mara devant les députés) était disproportionné par rapport à son modèle, un Boeing 737 occasion se vendant rarement au dessus des 5 milliards de FCFA n’importe qui peut vérifier cela en tapant sur Google :”prix Boeing 737 occasion” et en convertissant les prix affichés en dollars.

    2. La propriété douteuse du Boeing en question car ni son lieu de dédouanement ni les sociétés impliquées dans l’opération d’acquisition ne sont claires dans cette affaire dont le Mali n’a aucune certitude si l’avion en question est loué ou bien acheté et qu’il est bien une propriété malienne.

    Donc au delà du gaspillage des fonds lié à la surfacturation du prix de l’avion et du graissage (illicite) d’intermédiaires ténébreux, il y a un sérieux problème d’identification du vrai propriétaire de l’avion en question.

    Ce qui est clair, dans tout cela ce que le Mali a été endetté pour 20 milliards et 1 milliard supplémentaire a été sorti du trésor malien pour récupérer l’avion au fisc américain que le gouvernement IBK a appelé cela “entretien de l’avion”.

    Il est évident qu’un pays sous assistance financière internationale du FMI, prend des engagements en matière de contrôle des dépenses publiques.

    Ces engagements lient le Mali à ses partenaires financiers qui lui aident à financer son déficit budgétaire (qui s’est creusé de 140 milliards en 2012 sous ATT à plus de 200 milliards sous IBK en 2014) contre des mesures de bonne gouvernance.

    Si les dérapage budgétaires de ce genre peuvent permettre de craquer 21 milliards pour faire plaisir à un président mégalomane, il est évident que l’engagement pris auprès du FMI n’est pas respecté car il nous finance et on le gaspille dans quelque chose qui nous rapporte rien.

    Pour taire les ardeurs du FMI en mission ce mois de septembre 2014 à Bamako, la Chine met sur la table un don de 18 milliards de FCFA.

    Cela finance du coup 86% des 21 milliards gaspillés par IBK dans son avion et pour son unique confort à la tête du Mali.

    Cela répare la première bêtise d’IBK et fait taire du coup les ardeurs du FMI qui se trouve ainsi soulagé car le trou creusé par l’endettement de 20 milliards est comblé à 86% par la Chine.

    Mais la question qu’on se pose est de savoir quelle contrepartie ou quelle promesse, IBK a-t-il faite à la Chine pour financer ainsi sa caprice au sommet de notre État?

    Les chinois qui financent depuis l’indépendance du Mali des projets gigantesques au Mali (hôpital de Kati, hôpital de Markala, comatex de Ségou, CICB de Bamako, Usine malienne de produits pharmaceutique à Bamako, le stade de yirimadjo, l’hôpital du Mali à Yirimadjo, l’autoroute Bamako-Ségou, le troisième pont de bamako à Sotuba, projet de fibre optique, etc) ne fait pas toujours des dons en espaces sonnantes de 18 milliards de FCFA.

    En général les dons de la Chine sont sous forme de travaux (d’entreprises chinoises) ou de biens meubles ou d’immeuble ou pour financer une partie d’un projet concret (exemple de l’autoroute Bamako-Ségou de 180 milliards de FCFA ou la Chine fait un don d’une partie, le reste étant un prêt remboursable).

    IBK doit donc expliquer aux maliens les promesses qu’il a faites en Chine pour sauver sa face auprès du FMI.

    Quel que soit les engagements pris à Pékin, c’est toujours le Mali qui est engagé pour financer un bien (le Boeing 737) dont nous ne sommes pas sûrs qu’il ait la propriété du Mali car beaucoup de zones d’ombres entourent son acquisition et son immatriculation.

    J’aurai aimé voir la Chine faire un don pour construire des hôpitaux et des écoles ou construire des autoroutes chez nous plutôt que lui voir donner des espaces sonnantes à un régime qui finance son luxe au détriment du bien être des maliens.

    Acquérir un avion à 20 milliards alors que tu ne peux pas payer tes fonctionnaires correctement et qui ne demandent que 17 milliards par l’intermédiaire de l’UNTM et qui sont obligés de faire une grève générale de 2 jours pour se faire entendre du pouvoir, est le comble de la mauvaise gouvernance.

    Ce n’est donc pas un don mais une prime à la délinquance financière que la Chine fait au régime IBK.

    Le prix à payer pour cette prime chinoise de l’impunité du gaspillage IBK, n’est pas connu du peuple malien mais c’est bien lui qui le payera d’une manière ou d’une autre et tôt ou tard.

    Oui mes chers compatriotes, vous payerez tôt ou tard soit par une augmentation des taxes, soit par une augmentation des frais de dédouanement, soit par une augmentation des coûts des travaux d’entreprises chinoises au Mali, soit par un renchérissement des projets ultérieurs financés par la Chine au Mali, soit par une diminution des prix des biens que nous vendrons à la Chine (convention d’exploitation d’une mine, d’une matière première; concession d’exploitation d’un secteur d’énergie ou de télécommunication, etc).

    Mais soyez sûr, que la Chine n’engraisse pas gratuitement IBK pour ses beaux yeux de Mandé Machin Truc.

    Wa salam!

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