Ce jeudi 13 octobre, le Parti pour le Développement Economique et la Solidarité (PDES) a informé l’opinion nationale du report sine die sa Convention Nationale. Son Comité Directeur National (CDN) qui a du prendre cette décision, signe de tensions au sein de la mouvance présidentielle, avait pourtant tout prévu et tout préparé pour ces 29 et 30 octobre prochains, dates réservées à cette Convention Nationale de désignation du candidat attitré pour les présidentielles 2012. Qui va être finalement choisi pour tenir les rênes du pouvoir après le Mentor ATT ? Nul ne le sait encore.
En tous cas ce qui reste sûr, c’est que c’est une aubaine pour Jeamille Bittar, premier vice-président de cette instance. Car le voilà plus libre des mains pour observer avec intelligence politique, pareille à celle de son Mentor, ATT, le bon timing à respecter, avant de lancer ouvertement dans la course à l’élection présidentielle en avril-mai 2012.
Pour le moment on n’en est pas là, mais il y a lieu de s’inquiéter sur le devenir de ses relations avec son ami Ahmed Diane Séméga, qui l’a tant supporté en étant sur les nerfs, que lorsqu’il ne pourra plus faire face à sa propre réactivité, il risquera d’y avoir le même coup de poing sur la figure, qu’avait reçu Soumaïla Cissé en 2002, en plein conseil des Ministres sous Alpha Oumar Konaré par l’entremise du frérot (Modibo Sidibé, actuel candidat probable de lui-même) à l’ex et défunt Premier Ministre, SEM Mandé Sidibé. D’où est qu’au Mali, on sait jouer avec le feu tout en faisant gaffe de ne points se brûler les doigts.
D’où l’importance de se décider en connaissance de cause. Voilà pourquoi qu’en 2007, des partis politiques, forts des traditions de lute héroïque de notre peuple, imbus des principes démocratiques, avaient décidé d’adopter un code de conduite des partis politiques au Mali. Pour régi leurs rapports en période pré électorale, électorale e post électorale. Et cela, pour garantir la réussite de bonnes échéances électorales organisées et préserver la paix civile et la stabilité politique, économique et sociale dans notre pays ;
Dans ce sens, compte tenu des préoccupations actuelles, nous nous sommes proposées de vous citer ci-après les quelques points, dont les partis signataires se sont engagés à respecter pendant la période pré électorale, avant l’élection du 29 avril 2012. Il s’agit, avant les élections de :
· Promouvoir un esprit républicain, par l’instauration d’un climat de confiance entre les partis politiques d’une part, et entre les partis politiques et les autorités compétences, d’autre part.
· Mobiliser leurs militants et les citoyens, pour s’inscrire sur les listes électorales ; veiller à ne pas manipuler les listes électorales par l’inscription d’électeurs fictifs, le refus d’inscrire des électeurs des partis concurrents et la radiation illégale d’électeurs de la liste électorale ;
· Assurer leur participation effective aux travaux des commissions de distribution des cartes d’électeurs ;
· Sensibiliser et mobiliser leurs militants et les citoyens pour le retrait de leur carte d’électeur ;
· Veiller à une distribution régulière des cartes d’électeurs ;
· Faire, en rapport avec l’agent de l’administration, l’état des cartes d’électeurs non distribuées en vue de leur publication, avant le jour du scrutin ;
· Ne pas subtiliser des cares d’électeurs à des fins frauduleuses.
Toutes choses qu’il a bien bûché Jeamille, avant d’entamer sa procession vers les sommets du pouvoir au Mali, où il occupe déjà des positions assez confortables de Président du Conseil Economique Social et Culturel, de la Chambre de Commerce et d’industrie du Mali et du Conseil d’Administration de plusieurs sociétés de la pace. Tous talents qui doivent le dissuader de chercher à être encore plus ambitieux que leur mentor ATT, quand on sait qu’il se prépare à lancer, ce samedi 22 octobre 2011, le mouvement de soutien à sa candidature (l’Union des mouvements et associations pour le Mali, en sigle UMAM) lors de l’élection présidentielle d’avril-mai 2012.
ATT ne disait-il pas en 2002 que : «mon ambition est de regrouper toutes les maliennes et tous les maliens autour de ce qui nous unit : les idéaux de liberté, de paix, et de justice, les valeurs de tolérance, d travail, du travail bien fait, de solidarité, d’humanisme, de dignité, d’hospitalité». «Mon ambition première est de réconcilier mon pays avec ses cinquante ans d’histoire politique tumultueuse, émaillées de luttes fratricides, avec son lot de douleurs, d’exclusion, de tragédie, d’intolérance de déficit de conscience, qui portant, constitue une carte marquante des valeurs traditionnels de notre société», avait ajouté ATT.
Qui dira mieux ces mots que lui-même ? Hamed Diané Semega ? Ou Jeamille Bittar ? Tous les deux pourront- ils s’entendre avec le sortant locataire autour d’un idéal conforme aux souhaits et aux aspirations de tous les Maliens. D’abord, ne faut-il pas empêcher l’implosion d’être et réconcilier des amis, au lieu d’assister à une nouvelle lutte fratricide que d’autres vont tirer profit pour étaler sur la grande place notre incapacité congénitale à ne point pardonner, ni oublier des rancœurs qui se mutent très vite en rancune. Plus grave encore qu’haïr tout simplement.
A bon entendeur salut, messieurs les challengers et bonne chance à chacun sur sa voie choisie et suivie d’ici 2012, ou alors témoigner juste que : «C’est vrai que le degré de mobilisation à la base n’a toujours pas répondu aux attentes, mais ce report vient, à un mauvais moment, alimenter la polémique sur un manque de leadership qui se fait sentir jusqu’à la base. Créé depuis plus d’un an, il est incompréhensible que le PDES, pourtant né avec une cuillère dorée à la bouche, n’arrive toujours pas à tenir ses instances.
On se rappelle qu’il avait eu de sérieuses difficultés à obtenir… son récépissé. On se demande toujours comment est-il parvenu, d’ailleurs, à se voir délivrer le précieux sésame. Car, au vu des pièces à fournir, le parti présidentiel devait, en principe, être présentement à la case départ. Mais c’est là déjà une vieille histoire. La question qui préoccupe actuellement les militants du parti présidentiel serait de savoir si le PDES ira oui ou non aux élections de 2012. Le parti aura-t-il son candidat pour la présidentielle de 2012 ? Le PDES, à l’instar de tous les grands partis où les candidats sont multiples, ne pourra faire l’économie de ce débat. Comme ce fut le cas au sein de l’ADEMA-PASJ, le parti le mieux implanté du pays et qui compte de nombreux gros bonnets. C’est donc une fuite en avant à laquelle la direction du PDES vient de procéder en reportant sine die la date de sa Convention Nationale devant débattre de la très difficile et lancinante question de la candidature du parti à la présidentielle de 2012» à l’instar de nos confrères de l’Indépendant du 17 octobre 2011.
Ou encore, laisser la parole aux 128 membres du Comité Directeur National (CDN ) , pour nous dire ce qu’il faudrait finalement penser de ce PDES, ni parti, ni mouvement, ni Union, ni majorité gouvernementale ou parlementaire au Mali en tous cas. A la veille du départ d’ATT de la tête de l’exécutif malien. That is the question!
Amadou KONATE et Moustaphe LEYE