Annoncé pour ce mois de juin, le premier congrès du parti pour le développement et la solidarité (Pdes) commence à faire des vagues et crée des dissensions. Au sein du mouvement des jeunes une véritable guerre de clans est enclenchée. Ils s’affrontent pour le contrôle de la direction. Et depuis quelques mois, le président du bureau des jeunes du parti, Amadou Goïta fait face à une fronde.
Des sources proches de la direction expliquent que tout est parti de la mise au point faite par le président Séméga à Goïta, lors de l’installation des coordinateurs et autres points focaux du Pdes. Selon notre source, Séméga aurait notifié au président de la jeunesse de son parti que la donne a changé en raison des adhésions et qu’il ne pourrait plus faire seul son choix. En clair, le temps du mouvement citoyen est révolu, que désormais tout le monde participe à la composition des cellules. C’est la goutte d’eau qui a débordé le vase et un bloc a été créé pour barrer la route à Amadou Goïta.
À en croire notre source, deux jeunes sont chargés de mener ce plan machiavel, il s’agit d’un certain Moulaye qui, faut-il le rappeler, s’illustre par le trafic d’influence auprès des jeunes des différents quartiers de la capitale. Il leur dit d’ailleurs qu’il a la caution du président du parti Ahmed Diane Séméga. Contacté par nos soins il s’est montré très agréable. Surpris par notre question, il a lancé de façon furtive qu’il n’est pas candidat au poste de président du mouvement des jeunes du Pdes. Avant de lancer sur un ton énervé que « ce n’est pas parce que tu es journaliste que je dois te répondre. Je ne te connais même pas». Les agitations de ce jeune mettent à nu la délicatesse du combat dans lequel il s’est engagé. Il lui a été tout simplement demandé de garder le silence en attendant le moment opportun. Alors qu’il est déjà en campagne et bénéficie d’un soutien de taille.
Le président du défunt grap Abdoulaye Maïga qui est aussi membre de l’entité jeune fait cavalier avec ce dernier. Notre tentative de rentrer en contact avec lui est restée infructueuse. Mais il semble que ces deux jeunes sont en train de se battre sur tous les fronts avec les moyens qu’il faut pour ce faire. Ils parcourent les quartiers et distribuent de l’argent sans parcimonie. Le but de la manœuvre est d’empêcher l’actuel président du mouvement des jeunes du Pdes Amadou Goïta de garder le contrôle. Pour vérifier ces informations, nous nous sommes entretenus avec M. Goïta au téléphone. «Ma personne ne compte pas, je ne rentre pas dans ce débats de candidature. Ma mission est de bien organiser les assises. Le président du parti Ahmed Diane Séméga lui aussi est animé du même souci. Et jusqu’ à preuve du contraire, il n’a posé aucun acte qui montre le contraire. Nous soutenons tous deux les valeurs qu’incarne le président ATT. Si des gens se mettent à contre courant de la consigne on risque de connaître la même situation que l’Adema a vécue en 2002», a-t-il souligné. Et d’ajouter que «Ceux qui sont en train de poser des actes contraires à la consigne du parti n’ont pas d’expérience. Nous avons soutenu depuis 9 ans les actions du président de la République et nous continuerons à le faire jusqu’au bout », a-t-il expliqué.
Même si M. Goïta a voulu jouer à la sérénité, les agissements de certains de ses partisans montrent qu’il y a un véritable malaise dans le parti. Et que son autorité est plus que jamais mise à rude épreuve, à quelques mois du premier congrès national.
Mahamane Cissé