Guerre contre les jihadistes et terroristes au Nord : Grâce à Hollande le Grand, Dioncounda fait peau neuve

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Son pouvoir était fragile. L’appui que le président français vient de donner au Mali est, sans conteste, une onction et un soutien populaire au président de la République par intérim, Pr Dioncounda Traoré.

François Hollande, accueilli par le président malien par intérim, Dioncounda Traore, à l’aéroport de Sevare, le 2 février 2013. © Malin Palm / AP/Sipa

Au lendemain du 21 mai de triste mémoire où il a été agressé dans ses bureaux de la présidence à Koulouba, le président Dioncounda Traoré et son pouvoir étaient plus que vacillants. Son Premier ministre de pleins pouvoirs d’alors, un certain Cheick Modibo Diarra lui faisait aussi ombrage à tel point que, durant sa convalescence à Paris, certains observateurs avaient presque prophétisé la démission d’un Dioncounda très affaibli. Mais, comme le roseau plie mais ne rompt pas, le chef de l’Etat intérimaire a fini par prendre du poil de la bête.

Le départ de Cheick Modibo Diarra lui ayant  permis d’occuper toute la place qui est la sienne dans le schéma institutionnel de la transition. Comme pour corroborer les affirmations de ceux qui disent que Dioncounda est né sous une très bonne étoile, l’évolution de la situation dans le nord du pays a redoré le blason de l’ex-président de l’Assemblée nationale. Par son appel à l’aide adressé à François Hollande Maïga et l’intervention in extremis de l’armée française, Dioncounda a marqué des points importants. “Et ce que les gens espéraient sur le moyen terme, à savoir la libération des grandes villes du Nord, est devenu réalité dans des délais brefs. Konna, Diabaly, Douentza, Gao, Tombouctou ont été libérés et le reste suivra. Vous avez fait en sorte que l’Afrique soit à nos côtés aujourd’hui. Les pays de la CEDEAO et d’autres tels que le Tchad sont venu massivement. Vous avez fait en sorte que par la présence de vos forces, l’armée malienne à genou, se remette debout pour aller au combat de la libération, de l’honneur et de la dignité “, déclarait Dioncounda Traoré, samedi aux côtés du président français sur la Place de l’indépendance à Bamako. Pour le président intérimaire, qui a retrouvé une nouvelle jeunesse, malgré ses 70 ans, “le peuple malien et son gouvernement ont le ressort pour un dialogue inter-Maliens ouvert à toutes les sensibilités, à tous les débats pour ressouder la nation et répondre à la demande de décentralisation effective portée par nos 703 communes. Ce dialogue, nous le mènerons conformément aux dispositions de la feuille de route du Gouvernement votée à l’unanimité par l’Assemblée Nationale. Une feuille de route qui prévoit le retour total à une vie constitutionnelle normale à la suite d’élections propres et crédibles avant le 31 juillet 2013. Cela semble une gageure pour beaucoup ; mais nous pensons que cela est possible avec le soutien de nos frères et de nos amis“.

Comme on le voit, malgré les peaux de banane posées, par ses adversaires politiques, sur son parcours à la tête du pays, depuis le 12 avril 2012, Dioncounda Traoré tient solidement la tête du lion avant de demander des appuis pour le mettre hors d’état de nuire. François Hollande a en définitive fini par ressusciter un homme politique, qui rentrera à coup sûr dans l’histoire des héros de la République du Mali. Surtout si le duo Dioncounda Traoré-Diango Cissoko parvient à relever le défi de la pacification du pays et de l’organisation d’élections crédibles et démocratiques au plus tard le 31 juillet prochain.

Bruno D SEGBEDJI

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6 COMMENTAIRES

  1. « Messieurs, il faut parler plus haut et plus vrai ! Il faut dire ouvertement que les races supérieures ont un droit vis à vis des races inférieures. » Jules Ferry (1832-1893 ; Débats parlementaires du 28 juillet 1885.
    Hollande a des devoirs envers Dioncouda. Aussi simple que ça!!!

  2. Je ne juge pas Dioncounda sur sa carrière d’avant mais seulement depuis le coup d’ état.
    Il a accepté le poste du Président par intérim que la Constitution lui attribuait, il aurait pu refuser, il ne l’a pas fait.
    Il a ouvert sa porte aux manifestants de la Copam pour les entendre et il s’ est violemment fait agressé.
    Il est allé se soigner en France et il aurait pu ne pas revenir et rester tranquille la-bas loin des risques. Il est revenu et il n’a pas cherché à se venger, il a dit avoir pardonné et il a continuer à vivre dans la peur et les humiliations imposées par le p’tit Capi et sa bande.
    Pourquoi il a fait tout ça? Pourquoi il a subi tout ça alors qu’il est en fin de carrière?
    je n’arrive qu’à une conclusion : il aime son pays et il a mis le Mali au dessus de la vie tranquille qu’il aurait pu avoir.

    • Une fois de plus anti: ENTIEREMENT D’ACCORD AVEC TOI!!!

      Je ne suis non plus un “fan” ou un “inconditionnel” de Diounonda, mais depuis le coup d’état, il est le seul à avoir REELLEMENT oeuvré pour le bien du pays malgré
      – Qu’il ait failli perdre la vie à 70 ans (et n’importe qui à sa place aurait rendu son tablier)
      – Qu’il ait dû fonctionner sous la menace permanente des 2 vipères Sanogo/CMD
      – Contre la volonté des cafards sadi/copam et autres anti-cedeao, anti-aide extérieure, etc…

      Je crois que ça mérite le respect! Pour le moins!

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