Mais comment en est-on arrivé là ? La réponse à cette question réside dans une affaire d’égo qui oppose les deux hommes depuis des lustres. On ne va pas remonter très loin dans le temps, mais juste un passé très récent, à l’époque où Bocary Trèta était ministre de l’élevage et de la pêche dans le gouvernement Mariam Kaidama Sidibé. Abdoulaye Idrissa assurait un rôle de Conseiller Technique au Cabinet.
A ce titre, il a eu à conduire une mission que lui avait confiée son tout puissant patron de ministre. Il s’est exécuté normalement et a produit un rapport que le Ministre Tréta a souhaité qu’il présente au cours d’un conseil de cabinet élargi. Au cours du conseil, le ministre a fait remarquer à Abdoulaye Idrissa que certains faits ne doivent pas être mentionnés dans le rapport. Ce que ce dernier a refusé. Il soutient qu’il a fait son rapport en fonction de ce qu’il a vu et entendu sur le terrain. Devant les autres cadres du parti prenant part au conseil, le ministre s’est offusqué et a élevé le ton contre Abdoulaye Idrissa. Séance tenante, ce dernier a écrit sur une feuille volante sa lettre de démission et a rendu les clés de sa voiture de service avant de rentrer chez lui en empruntant un taxi. Cette scène a laissé tout le monde bouche bée. Ensuite vint la présidentielle, là il faut désigner un Directeur de Campagne.
Trèta, en tant que secrétaire général du parti, était intéressé, mais c’était sans compter avec la détermination d’Abdoulaye Idrissa qui, selon certains, a eu les bénédictions de la Première Dame. S’en est suivi de chaudes empoignades qui ont failli faire démissionner Trèta du parti n’eussent été des conseils avisés. Cependant, il a accepté de rester dans le parti, mais s’est mis à l’écart des campagnes. Personne ne l’a vu ou senti pendant toute la durée des campagnes présidentielles.
Si leur cohabitation au sein du gouvernement se passe de façon plutôt pacifique, il faut reconnaitre que c’est une véritable bataille rangée qui se déroule sur le terrain dans la perspective de la conquête du fauteuil présidentiel du parti.
Chacun de son côté ménage et prépare ses troupes. C’est ainsi qu’Abdoulaye Idrissa fait des descentes fréquentes sur le terrain. Trèta à son tour en fait autant avec l’organisation de la rentrée politique du parti dans les régions, à laquelle il prend part activement. Cela malgré son agenda ministériel très chargé. De sources bien introduites nous rapportent que la plaie est tellement béante entre les deux que le bureau national semble divisé en deux camps. Un camp Trèta et alliés et un autre pour Abdoulaye Idrissa et alliés, chacun voit midi devant sa porte.
En espérant que de cette guéguerre le parti s’en sortira uni et rassemblé. Les jours à venir promettent d’être très chauds.
Affaire à suivre.
Harber MAIGA
Treta ces grille tout seul
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