Grève de l’Untm : Un message fort du peuple malien à IBK

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La grève de l’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM) des 21 et 22 août 2014 a bel et bien eu lieu. Le moins que l’on puisse reconnaître, c’est que ladite grève a été très largement suivie aux quatre coins du Mali. Elle est intervenue lorsque la première centrale syndicale du Mali et le gouvernement n’ont pu accorder leurs violons, tellement le fossé était profond.

 

 

Le Président IBK reçoit les représentants de la Communauté internationale
Ibrahim Boubacar Keïta a été élu président du Mali

En tout état de cause, les travailleurs maliens souffrent dans leur chair et dans leur conscience les affres d’une vie de plus en plus ténébreuse et cela depuis le régime de Moussa Traoré.

 

 

Le 26 mars 1991 avait donné aux travailleurs maliens une lueur d’espoir tant il est vrai que l’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM) s’est soudée au reste du peuple pour dire au président que trop c’est trop, que les Maliens vivent de plus en plus très mal ne sachant point de quoi serait fait demain. Tout compte fait, le calvaire des travailleurs avait atteint un seuil critique et intolérable.

 

 

Que d’espoirs déçus !

Depuis la chute du général Moussa Traoré, les travailleurs du Mali végètent entre la misère et l’humiliation, entre désespoir et la volonté de résister à la mort. Le mieux-être, attendu par les travailleurs, n’est point à l’ordre du jour à l’ère du pluralisme démocratique.

Le président Alpha Oumar Konaré a déçu notre peuple. Pire, ATT a achevé d’assassiner l’espoir de tout un peuple. L’émiettement des syndicats des travailleurs a permis à Alpha de faire ses deux mandants sans sauvegarder réellement les intérêts fondamentaux des masses travailleuses du Mali. Avec ATT, la désagrégation du tissu socio-économique a atteint son seuil d’intolérance sous l’œil complice de ceux qui se faisaient appeler majestueusement les «démocrates».

 

 

Le coup d’Etat du 22 mars 2014 a permis à notre peuple travailleur d’espérer une fois encore sur des jours meilleurs. C’est dans cette attente d’une vie meilleure que le peuple laborieux du Mali a massivement voté pour Ibrahim Boubacar Keïta (IBK). Et depuis l’élection présidentielle et les législatives de 2013, le mieux- être tant escompté par nos travailleurs se fait attendre.

 

 

Chaque jour que Dieu fait, les travailleurs du Mali, au lieu de constater le bien-être dans leur vie, sont désagréablement surpris de voir la vie s’assombrir douloureusement. C’est donc au regard de ce désastre humiliant et chaque jour plus profond que l’UNTM a lancé son mot d’ordre de grève des 21 et 22 août courant.

 

 

Que cette grève soit incontestablement une réussite, il y a là un message fort à IBK. Il doit à présent en faire une lecture judicieuse. Cela est d’autant impérieux pour lui que le ciel politique du Mali de s’éclaircir, bien au contraire ! Cela saute aux yeux de tous ceux qui veulent voir clair car la problématique du choix du Premier ministre se pose avec acuité. En tous cas, de plus en plus, de voix s’élèvent au sein du parti d’IBK, le RPM (Rassemblement Pour le Mali) pour lui dire d’opérer un choix «judicieux».

 

 

Aussi, a beau chasser l’habitude, il revient au galop : les politiciens maliens, dans leur grande majorité, sont des voraces, des vautours insatiables et surtout prêts pour les retournements de veste tant que le vent ne souffle pas en direction de leurs intérêts fondamentaux. Pour ce faire, aucune occasion n’est négligeable.

 

 

La grève des travailleurs vient à point nommé pour attester du comportement illicite de certains Maliens. Comme pour dire que le président IBK doit énormément faire attention. Pour ce faire, il doit se rendre à l’évidence que lorsque les travailleurs sont acculés par la misère, ils sont manipulables à souhait.

 

 

Si hier, IBK était plébiscité (71, 77%), très top le désespoir revient sans aucune mesure. Ces travailleurs sont à la recherche constante d’une vie meilleure. Malheureusement, tout devient de plus en plus cher. Les simples augmentations détachées du besoin pressent d’une maîtrise adéquate des prix des denrées de première nécessité, c’est toujours «se lever de bon matin sans réellement marcher».

 

 

Les travailleurs maliens ont besoin d’une baisse substantielle de tous les prix, notamment des céréales, du sucre, du lait, de l’essence, du gaz oïl, de l’électricité et de l’eau.

Les discours de vérités, oui ! Mais le mieux- être des travailleurs rassure mieux sur leur devenir. Bien de gens ont pillé les caisses de la nation malienne, ils doivent les rembourser sans délai et sans discrimination aucune. A ce prix, les grèves de l’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM) qui pointent à l’horizon feraient moins mal. Il faut à tout prix éviter les grèves illimitées ! Pour le bonheur du Mali !

 

 

Fodé KEÏTA

 

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