Alors que le président Ibrahim Boubacar Keïta était en France pour célébrer le centenaire de la Grande Guerre, à Bamako aussi les représentants français et maliens ont rendu hommage aux tirailleurs africains dimanche 11 novembre 2018. La cérémonie s’est déroulée dans la capitale, place de la Liberté. Place symbolique, car organisée autour d’un monument en hommage aux tirailleurs africains. Sa réplique a d’ailleurs été inaugurée à Reims la semaine dernière.
« Ce monument a été inauguré le 3 janvier 1924 en témoignage de reconnaissance envers les enfants d’adoption de la France, morts en combattant pour la liberté et la civilisation. Merci. » Au centre de la place de la Liberté, un habitant du quartier de Bamako Coura lit la plaque au dos du monument.
Mais tous les Bamakois ne connaissent pas sa signification. Nombreux pensent que sont représentés non pas des tirailleurs, mais des sofas, des combattants de Samory Touré, résistant à la colonisation française.
« Nous nous acquittons d’une obligation de mémoire et d’un devoir de reconnaissance. Ce jour a donc une portée universelle, ainsi qu’il commémore le fait que nous avons été solidaires de la destinée d’autres peuples, avant de recevoir en retour un soutien similaire », a déclaré le Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga pendant la cérémonie de célébration du centenaire de la Première Guerre mondiale.
De Verdun à l’opération française Serval lancée au Mali en 2013, Joël Meyer, l’ambassadeur de France, insiste sur l’histoire commune qui lie les deux pays. Il s’agit aussi de ne pas oublier ces combattants et ces tirailleurs maliens : « Faire une pédagogie autour de sacrifices de ces soldats, qui ont été enrôlés de force, il faut le dire, et qui ont sacrifié leur vie pour l’Europe. »
Selon les estimations, ils étaient environ 180 000 Africains à participer à la Grande Guerre.