En effet, cette Déclaration de politique générale a été votée par 116 députés de la solide majorité parlementaire constituée par le RPM, l’APM et l’ADEMA-ASMA. L’opposition qui était dans son rôle après, l’avoir critiqué, a rejeté le document.
Cette DPG était bâtie autour de trois axes, à savoir: assurer la sécurité des personnes et la protection de leurs biens dans un environnement de paix, améliorer les conditions de vie et d’existence des populations et promouvoir la justice et l’équité. Dans les débats, les préoccupations ont touché à l’ensemble des problèmes auxquels notre pays est confronté présentement. Des besoins de sécurité à la justice en passant par la sécurité alimentaire, la santé des populations, l’école, et l’agriculture, notamment l’affaire dite de «l’engrais frelaté» découverte de la part de certains opérateurs économiques pour la campagne agricole 2015.
En réponse à ces interrogations, le Premier ministre a soutenu que l’ensemble des questions soulevées par des élus de la nation avaient un dénominateur commun. S’agissant de la bonne distribution de la santé, Modibo Kéita a affirmé que l’ambition du Gouvernement est de porter la part de la santé dans le budget national de 12 à 15%, à l’image de l’agriculture. Il a aussi soutenu que d’ici à 2018, les centres de référence de la santé de Bougouni, Kita, Koutiala, San et Nioro seront érigés en centres hospitaliers. Dans la même optique, il a annoncé que les hôpitaux de Sikasso, Mopti seront transformés en Centres hospitaliers universitaires. Aussi, dans le même registre, il a pris l’engagement de rendre l’hôpital régional de Kayes digne de ses populations. Sur le relèvement du niveau des salaires, le Premier ministre a fait savoir que la réflexion est en cours pour améliorer les conditions de vie des travailleurs. S’agissant de l’intégration des contractuels de l’Etat dans la Fonction publique d’Etat, le Premier ministre soulevé un problème à ce niveau. Il s’agit des cadres de la catégorie A qui signent des contrats d’agent d’appui, c’est-à-dire ils acceptent de passer des contrats dans les catégories inférieures. «Et après leur intégration dans la fonction, ils viennent revendiquer leur reclassement dans la catégorie A», a-t-il déclaré. Avant de réaffirmer sa volonté de procéder à cette intégration en se fondant sur l’application des dispositions législatives et règlementaires en la matière.
Concernant l’école malienne, Modibo Kéita s’est montré très abattu sur la situation de Kidal. «Aucun cadre conscient ne peut être tranquille sachant depuis trois ans, il n’y a pas d’école à Kidal. Pas de services sociaux de base. Rien», a-t-il regretté. C’est pourquoi, il compte tout mettre en œuvre, le plus tôt possible, avec la signature de paix et de réconciliation, pour que les enfants de la 8e région puissent reprendre le chemin de l’école.
Sur le volet agricole des préoccupations des élus de la nation, le Premier ministre s’est montré intraitable par rapport à l’application de la volonté présidentielle d’accorder 15% du budget national à l’agriculture. Mieux, sur le dossier de l’engrais présumé frelaté, il a donné l’assurance qu’il n’y aura pas d’impunité dans cette affaire. Il a informé les députés que les enquêtes sont en cours pour voir clair dans cette sulfureuse affaire qui secoue le monde rural, depuis Bamako jusque dans les champs.
En cette veille du mois de carême, les oreilles des populations étaient tendues pour entendre de bonnes annonces. Il a rassuré que les marchés sont correctement approvisionnés en produits de première nécessité, sucre, lait et céréales. Et selon lui, les prix sont inférieurs par rapport à ceux de l’année dernière. Pour preuve, il existe 50 000 tonnes de riz en stock couvrant deux mois, 200 000 tonne de sucre pour 6 mois de consommation et 25 000 tonnes d’huile pouvant servir 3 mois de consommation.
Avec toutes ces assurances données par le Premier ministre, les députés ne pouvaient, en majorité, qu’accorder leur confiance à la Déclaration de politique générale de Modibo Kéita. Il reste maintenant à traduire ces intentions en actes concrets pour le bonheur des populations maliennes.
Youssouf Diallo