Les partis politiques de l’opposition ont organisé, samedi dernier, un grand meeting au Palais de la culture, Amadou Hampathé Ba. Objectif : faire le bilan d’une année exercice du pouvoir par IBK. Un bilan qu’IBK et ses alliés refusent de faire, estimant que l’heure n’est pas au bilan.
Une dizaine de partis politiques ont pris part à ce meeting. Il s’agit du PARENA, du PSP, du PIDS, du parti la Lumière, du PRVM- Fasso ko, de l’AFP- Bèdiefanga, du PS -Yélénkoura, du PDES, de la FCD et de l’URD.
Comme on peut le constater, le parti Fare, la deuxième force de l’opposition en termes de militants a brillé par son absence à ce meeting. Cette absence est diversement interprétée. Des sources indiquent que les Fares n’ont pas été consultées par rapport à l’organisation du meeting. D’autres sources ajoutent que les Fares se veulent être des centristes.
Mais une chose est sûre, ce meeting de l’opposition fera certainement date, car la salle de deux mille places du Palais de la Culture a refusé du monde. Il est considéré comme une véritable démonstration de force de l’opposition au moment où on croyait que celle-ci était aux abois. Le chef de file de l’opposition, l’honorable Soumaila Cissé, candidat malheureux à la présidentielle et ses alliés ont été très acclamés au cours de ce meeting. Il a été accueilli dans la salle avec les honneurs dignes d’un chef d’Etat. Toute chose qui fait dire que l’opposition que l’on croyait affaiblie est plutôt ragaillardie par l’échec, l’incompétence, l’incapacité voire l’échec d’IBK.
Le meeting a été marqué par l’exécution de l’hymne nationale (pour réaffirmer l’attachement des membres de l’opposition aux valeurs républicaines), la projection d’un documentaire qui porte sur les grands dossiers et les gaffes de l’année écoulée (investiture d’IBK, déclaration de politique générale, motion de censure, visite du Premier ministre à Kidal, affaire Tomi, l’achat de l’avion présidentiel, marché d’achat d’armement, la grève de l’UNTM, etc.). Aussi, il a été marqué par la déclaration commune des partis politiques de l’opposition, les déclarations des jeunes et des femmes de l’opposition ainsi par les interventions des représentants des partis politiques de l’opposition. Des interventions qui ont mis à nue l’échec d’IBK. L’essentiel des préoccupations de l’opposition est pris en compte par la déclaration commune qui a été lue par l’honorable Mody N’Diaye. Nous vous proposons l’intégralité de cette déclaration.
Déclaration de l’opposition
Les partis de l’opposition, réunis en meeting le dimanche 7 septembre 2014 au Palais de la Culture de Bamako à l’occasion du 1er anniversaire de l’investiture du Président de la République du Mali, font la déclaration suivante :
> Les partis signataires réaffirment avec force leur attachement indéfectible aux valeurs de la République, aux vertus patriotiques et aux principes démocratiques. Ils réaffirment leur respect immuable des institutions.
> Les partis signataires attestent être les partisans et les défenseurs d’un État laïc, indépendant, souverain et garant de son intégrité territoriale. Ils s’opposent à toute velléité d’autodétermination.
> Les partis signataires rappellent aux autorités de l’État qu’ils entendent exercer leurs missions d’opposition en toute liberté d’opinions et d’expressions dans le strict respect de la Constitution, des lois et règlements qui régissent la vie politique nationale.
Au regard de ces préalables et de la situation difficile actuelle que traverse notre pays, à cause de la mal gouvernance politique, institutionnelle, économique, sécuritaire, budgétaire et sociale,
Nous les partis signataires de la présente déclaration :
1. Exhortons le Président de la République à changer urgemment de cap afin d’éviter à notre cher pays une catastrophe imminente qui risquerait de disloquer le pays, de diviser et d’appauvrir ses populations, et de conduire la Nation à une grave fracture.
2. Exhortons le Président de la République à prendre en compte la souffrance quotidienne de son peuple, la déshérence dramatique et l’aggravation du niveau de chômage de sa jeunesse, la marginalisation et la paupérisation progressive et dangereuse des forces vives du pays dont les femmes payent le plus lourd tribut.
3. Exhortons le Président de la République à imposer sans préavis la gestion rigoureuse, transparente et efficace des finances publiques et à arrêter d’utiliser le budget de l’Etat dans des dépenses somptuaires. Au surplus nous demandons au Président de la République d’investir fortement dans les infrastructures vitales au redressement économique du pays (routes, santé, éducation, etc.), de relancer l’économie nationale par la promotion appuyée du secteur privé et enfin de garantir le fonctionnement optimal et transparent des institutions de la République en vue d’assurer des prestations publiques efficaces au profit des populations.
4. Exhortons le Président de la République à organiser structurellement, matériellement et professionnellement notre Armée, afin de lui permettre d’accomplir dignement et efficacement les missions majeures qui lui sont dévolues par la Constitution. Dans ce cadre une diligence est à accorder à l’adoption de la loi de programmation militaire.
5. Exhortons le Président de la République à respecter son engagement solennel de création d’une Commission Vérité, Justice et Réconciliation, en la rendant indépendante, opérationnelle et efficace.
6. Exhortons le Président de la République à agir avec célérité et humanité, afin de permettre aux populations déplacées, qui survivent dans des conditions dégradantes et humiliantes, de retrouver leurs lieux d’habitat et leur assurer un accompagnement fonctionnel en vue de leur réinsertion sociale et économique.
7. Exhortons le Président de la République à favoriser et valoriser le dialogue social avec l’ensemble des organisations qui défendent les intérêts des travailleurs, et à les considérer légitimement comme des partenaires de réussite et de progrès.
8. Exhortons le Président de la République à rétablir la confiance: une confiance durable, estimable envers son peuple et envers la communauté africaine et internationale, afin de mettre fin aux souffrances qui perdurent, aux colères qui grondent, aux suspicions qui s’installent et aux blocages financiers qui se multiplient.
9. Exhortons le Président de la République à faire en tant qu’acteur principal la promotion de la culture des trois piliers fondateurs de notre pays à savoir : (i)la morale publique qui privilégie l’intérêt supérieur de l’État au détriment du profit personnel, (ii)la cohésion sociale qui développe la solidarité, l’emploi et la croissance, et (iii)l’unité nationale qui garantit la paix et solidifie l’avenir.
Les partis signataires, sereinement conscients de leurs responsabilités, mesurent avec gravité combien cette déclaration solennelle est un «cri d’alarme» pour leur pays, en réel danger de déliquescence prononcée.
Les partis signataires souhaitent plus que jamais que le Président de la République soit enfin au cœur des préoccupations de son peuple, comprenne et apaise ses souffrances, réussisse les justes voies de son bonheur et donne de l’honneur à sa vie citoyenne.
Les partis signataires prient le Président de la République de considérer cette déclaration comme l’incontestable preuve de leur amour pour leur pays, de leur sens profond de leurs responsabilités citoyennes envers l’État et de leur ferme volonté de contribuer, à leur place, à préserver l’unité, la liberté, la prospérité et la vitalité du Mali.
Vive la République,
Vive la démocratie,
Vive le Mali Un et Indivisible.
Fait à Bamako le 7 septembre 2014
Ont signé :
AFP BJE FANGA FCD
LUMIERE POUR l’AFRIQUE PARENA
PDES PIDS
PRVM FASOKO PSP
PS YELEN COURA
je crois que l’opposition malienne se fie trop aux rumeurs que les réalités. Sinon affaire TOMI ne devait pas être à l’ordre du jour de ce meeting. IBK a été très clair par rapport à ses relations avec Tomi Michel. Dans un pays où l’opposition refuse la vérité, où allons nous alors avec cette démocratie?
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