Depuis la signature de l’accord de paix et de réconciliation, le 15 mai 2015, l’Opposition Malienne a non seulement critiqué, mais aussi et surtout proposé au gouvernement la tenue des concertations nationales afin de bâtir un consensus indispensable pour sa mise en œuvre. En réponse à cette requête, le gouvernement a jusqu’ici opposé une fin de non recevoir. Huit mois après sa signature, les lignes n’ont toujours pas bougé. Pire, il y a un gros risque de partition du pays. Est-ce que l’Opposition malienne n’est pas assez crédible pour que le gouvernement lui refuse cette proposition? Pourquoi IBK ne fait-il pas comme Macky Sall du Sénégal ? Lui qui a accepté d’ouvrir le dialogue avec son Opposition et sa société civile pour avoir une issue consensuelle à la polémique relative au référendum constitutionnel du 20 Mars qu’il proposait ? Quand est-ce que le Président IBK s’inspirera-t-il enfin de ce bel exemple sénégalais en acceptant la main tendue de son Opposition ?
IBK et son Opposition sont à Hue et à Dia depuis la signature de l’accord de paix et de réconciliation. Si le Président de la République et une partie de la société civile ont trouvé cet accord bancal comme acceptable, l’Opposition en a eu, au contraire, une autre lecture différente de celle de la Majorité. Prenant à témoin l’opinion nationale et internationale, l’Opposition avait exprimé son inquiétude et martelé à satiété que l’accord portait les germes d’une partition du Mali. C’est ainsi qu’elle a proposé des concertations nationales pour harmoniser les différents points de vue et dégager un consensus national, prenant en compte les aspirations de toutes les régions du Mali. Le gouvernement y a jusqu’ici opposé un Niet. A la réalité du terrain tout semble aujourd’hui bloqué tant la mise en œuvre de l’Accord est au pas de caméléon. IBK est-il prêt à saisir la main tendue de l’Opposition qui ne cesse de lui réitérer sa demande de concertations nationales ? Fera-t-il comme Macky Sall du Sénégal ?
En effet, après le rejet de la réduction de 7 à 5 ans du mandat présidentiel, par le Conseil constitutionnel, l’Opposition Sénégalaise, toutes tendances confondues, est montée au créneau pour tancer Macky Sall de n’avoir pas respecté sa promesse électorale. Elle a, du coup, appelé le peuple sénégalais à voter non au référendum. Le Président Macky Sall, prenant la mesure de la gravité d’une telle mobilisation, a fait marche arrière en acceptant de dialoguer avec les opposants au référendum. Cet acte d’une élégance politique et républicaine est le signe de la vitalité de la démocratie sénégalaise et surtout de l’engagement du peuple ne pas se laisser faire. Probablement, il retirera son projet faute de consensus.
En définitive, si un tant soit peu, le président IBK a la volonté de trouver une issue heureuse à la crise au nord du Mali, il doit associer toutes les forces vives de la Nation à sa gestion et doit se montrer plus REPUBLICAIN qu’il ne le dit. Rien n’est de trop pour la paix.
Youssouf Sissoko
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