Pour être, d’une part, conforme à l’accord –cadre du 6 avril entre le médiateur de la CEDEAO et la junte militaire et, d’autre part, insuffler une nouvelle dynamique à son gouvernement, désavoué pour son laxisme surtout à neuf mois de la fin de son mandat, le Premier ministre, Cheick Modibo Diarra, s’apprêterait à faire un « léger remaniement » ministériel.
Du moins, si l’on en croit nos sources, généralement, bien informées.
Depuis le retour du Premier ministre de « pleins pouvoirs » de Paris où, il s’est entretenu, des heures durant, avec le président de la transition, la rumeur, court, folle et fofolle : le chef du gouvernement de transition est sur le point de remanier son équipe.
Selon nos sources, cette décision, du moins si elle s’avère fondée, obéit à une triple nécessité.
D’abord, se conformer à l’accord –cadre du 6 avril ; lequel stipule la formation d’un gouvernement d’union nationale, ouvert aux partis politiques.
Mais aussi, à la société civile. Contrairement au gouvernement actuel, qualifié à tort ou à raison de « gouvernement de coquins et de copains ».
Ensuite, prendre ses distances, vis-à-vis, de la junte militaire, à laquelle, dit –on, il obéit au doigt et à l’œil. Au cours de sa rencontre avec la communauté malienne de France, il y a deux semaines, le Premier ministre a été pris à partie par les Maliens qui l’accusent d’être à la solde de la junte militaire et non du peuple malien. Une opinion partagée par l’écrasante majorité des Maliens. « Je ne dois à personne, ni au capitaine Sanogo, ni à la junte militaire. C’est au Mali à qui je doit tout », a t –il retorqué aux Maliens de France.
Enfin, Dr Cheick Modibo Diarra entend, à travers ce « leger remaniement », redorer son blason auprès de la classe politique. Qui réclame, depuis quelques jours, la dissolution du gouvernement de transition. Et la mise en place d’un gouvernement d’union nationale, conformément, à l’accord –cadre du 6 avril.
Il s’agit, en définitive, pour le chef du gouvernement de transition, de booster son équipe, en y intégrant d’autres personnalités capable de lui donner plus de crédibilité.
Mais aussi, d’entrain pour mener à bon port les deux missions, à lui, confiées : la reconquête de régions du nord aux mains des bandits armés et la préparation, avec un fichier électoral fiable, des prochaines élections : présidentielle et législative.
En attendant, indiquent nos sources, le Premier ministre poursuit ses consultations. Tant au sein de la classe politique, qu’au sein de la société civile.
Le Mollah Omar