Après sa prise de fonction le 4 septembre 2013, le Président IBK avait en effet nommé dès le lendemain 5 septembre un Premier Ministre et trois jours plus tard, il signait le décret de nomination des membres du gouvernement. Ces décisions avaient été saluées à juste titre par l’opinion publique et les médias, qui y ont vu le signe de la détermination du Président à agir vite pour permettre à un Mali sorti quasiment exsangue de presque deux années de crise de faire face aux nombreux défis de l’heure.
Tous posent désormais la même question : pourquoi IBK tergiverse- il sur la nomination d’un nouveau Gouvernement plusieurs semaines après la proclamation officielle des résultats des élections législatives ?
Le pourquoi d’un retard anormal
Le retard accusé dans la formation du gouvernement est ressenti comme une anomalie dans un régime parlementaire tel que celui du Mali. Dans un tel régime, le gouvernement doit impérativement jouir du soutien du parlement. Or, l’actuel gouvernement a été mis en place alors que le mandat de l’Assemblée nationale préexistante avait quasiment expiré. Depuis, plusieurs semaines, l’Assemblée nationale a été renouvelée à près de 80% à l’issue de la tenue des élections législatives. La proclamation des résultats par la Cour constitutionnelle aurait dû être immédiatement suivie de la démission du gouvernement ayant organisé le scrutin et de la formation subséquente d’un nouveau.
Ce n’est que de manière implicite que le Président IBK a tenté jusque là de répondre à l’exigence de formation du nouveau gouvernement. Le chef de l’Etat a en effet réaffirmé en diverses occasions sa confiance en Oumar Tatam Ly, premier ministre, et dit sa satisfaction face au travail qu’accomplit celui- ci. Pour le reste, c’est motus et bouche cousue. En réalité, beaucoup d’observateurs perçoivent en cette posture présidentielle la manifestation d’un double embarras.
Le Président devra en effet d’abord compter avec les appétits des ténors du RPM qui, fort de presque la majorité absolue de députés à l’Assemblée Nationale, ne cache pas son souci de voir le gouvernement refléter le rapport des forces issues des élections législatives.
Ensuite, le Président devra tenir compte dans le gouvernement des alliés qui l’ont soutenu aussi bien pendant l’élection présidentielle que lors des législatives, en veillant à ce que chacun soit représenté au gouvernement à sa juste valeur, ou plus exactement à son juste poids à l’Assemblée Nationale.
Enfin, l’alchimie présidentielle doit intégrer la nécessité de redimensionner la taille du gouvernement, que beaucoup estiment d’ailleurs inadaptée à la situation de crise que traverse le pays avec pas moins de 34 ministres, sans mécontenter personne.
Une certitude apparaît seulement à la lumière des déclarations du Président : l’actuel Premier Ministre sera maintenu à son poste. Ce qui amène à s’interroger sur le sort des autres membres du gouvernement et sur la configuration de celui -ci.
Quelle configuration pour la nouvelle équipe gouvernementale ?
Le Président tiendra nécessairement compte du rapport des forces qui s’est dégagé à l’Assemblée Nationale avec la constitution des groupes parlementaires. Il en est résulté une majorité présidentielle pléthorique, avec comme épine dorsale le groupe parlementaire RPM composé de plus de 70 députés, et comme soutien de poids le groupe Adema avec une quinzaine de députés. A ceux – ci, il convient d’ajouter les groupes constitués par divers alliés du RPM ou ralliés de dernière minute tels que la Codem, Yelema, Asma, UM- RDA, ADP – Maliba, la Sadi ou les Fare.
En toute logique, chacun de ces partis doit avoir au moins un représentant dans le nouveau gouvernement. Il s’en suivra nécessairement, si l’hypothèse d’un gouvernement plus resserré est retenue, que le Président IBK éjecte du Gouvernement des personnalités n’ayant pas d’ancrage partisan avéré. Ce choix pourrait nuire à l’objectif d’efficacité et de technicité assigné à l’équipe gouvernementale.
On peut également pronostiquer que, faute de place, les ministres choisis par le Président en raison de proximités parentales pourraient faire les frais d’une répartition des postes qui serait en conformité avec le poids électoral des alliés du RPM.
D’autres observateurs voient encore dans la formation du nouveau gouvernement l’occasion pour le Président de faire preuve de magnanimité à l’égard de certains de ses alliés sortis bredouilles de la présidentielle et des législatives. Et de citer pèle – mêle Me Mountaga Tall du Cnid, Housseyni Amion Guindo, tous battus à plate couture dans leurs fiefs respectifs de Ségou et de Sikasso ; Moussa Mara, qui n’a plus de fief, son parti ayant mordu la poussière en Commune IV face à l’ogre RPM.
A en croire certaines sources généralement bien informées, la question de la formation du nouveau gouvernement aurait été déjà tranchée par le Chef de l’Etat. Selon ces sources, IBK serait disposé à faire une place aux alliés du RPM dans le prochain gouvernement mais seulement aux plus représentatifs en termes de députés. L’intéressé n’entendrait pas défaire l’ossature gouvernementale actuelle même s’il a la ferme intention de se séparer des ministres qui ont fait la preuve de leurs insuffisances. Qui sont ces ministres ? Les supputations vont bon train sur leur identité. Le Prétoire, qui n’entend pas en rajouter à la confusion, ne se lancera pas dans ce petit jeu de pronostics hasardeux. Nous pouvons seulement dire, aux termes de nos investigations, que le nouveau gouvernement sera connu dans les tout prochains jours et qu’il y aura de vraies surprises.
Birama FALL
Trois (3)ecueils sont a eviter dans la formation de ce nouveau Gouvernement qu’attendent avec impatience les Maliens, a savoir:
1. Reduire le nombre de postes ministeriels par rapport au gouvernement actuel et ce, en procedant a des regroupements pertinents par centre d’interet. Une machine gouvernementale de 35 membres si couteuse et inefficace de par les emiettements n’est plus souhaitable pour notre pays qui se remet a peine de la crise,
2.La presence en force des membres de la famille de la presidente et des amis de son fils doit etre evitee, car elle choque la conscience collective. Du reste, il est temps qu’un hola soit mis a l’intrusion trop flagrante de la 1ere dame dans la chose publique du pays,car cette presence pesante rend IBK impopulaire,
3.Le Rpm ne doit guere s’arroger la majorite des postes, car la competence n’est pas l’apanage de ce parti. Qu’une chance soit donnee a d’autres cadres du pays pour le bonheur et la cohesion du peuple Malien.
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