Les ministres vont partir en vacances mais le moins que l’on puisse dire est que rares sont ceux qui manifestent leur joie. Même si tous sont préoccupés par leur avenir dans le gouvernement surtout depuis que le président de la République a parlé de les remercier après les élections législatives.
Parmi les ministres, certains plus que d’autres devraient particulièrement surveiller leurs arrières. En premier lieu, il y a les ministres dont l’appartenance au Mouvement citoyen ne fait l’ombre d’aucun doute, car tenant ses commandes.
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Il s’agit du ministre des Mines, de l’Energie et de l’Eau, Hamed Diané Séméga, vice-président du CENA du Mouvement citoyen (ouf). Récemment malmené dans le rapport du Vérificateur général, Séméga n’a pas pu s’acheter une amende lors des élections législatives. Ressortissant de Nioro, il avait vêtu ses plus beaux habits de campagne pour descendre sur le terrain. Malgré des efforts estimables et des sommes d’argent assez conséquentes, la liste qu’il soutenait a été battue au second tour. A la loyale. En attendant le verdict de la Cour constitutionnelle, il devrait se faire bien du souci pour insuffisance de résultat.
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A sa suite, on peut citer le ministre du Développement social, de la Solidarité et des Personnes âgées, Djibril Tangara, président du CENA du Mouvement citoyen (re-ouf). Indirectement atteint par le rapport du Vérificateur général qui ne s’est intéressé qu’à l’INPS au niveau de son département, il a lui aussi mordu la poussière à Sikasso lors des législatives. Il nous revient que même dans son village, la liste qu’il soutenait n’a pas eu les faveurs des électeurs. On se rappelle que lors des élections municipales de 2004 déjà, il n’en menait pas large devant les listes des autres partis.
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Parmi les ministres particulièrement exposés, on peut citer les deux de l’Adéma. Marimantia Diarra, secrétaire général de l’ancien parti au pouvoir, a perdu son fief électoral de Diéma au moment où, de sa position de ministre du Plan et de l’Aménagement du territoire, il avait les moyens de renforcer sa position. Dans sa localité, les populations ont célébré sa défaite comme une vraie libération parce que l’homme ne ferait pas dans la dentelle. Il a le pouvoir et il l’exerce, quitte à écraser tous ceux qui ne sont pas d’accord avec lui.
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Quant au secrétaire politique du même parti, Seydou Traoré, la victoire de l’Adéma sur liste commune à Ségou paraît comme un bien maigre lot de consolation. Assurant la tutelle de l’Office du Niger, il n’a pas hésité à mettre cet instrument au service de sa cause. Malgré les pressions sur les paysans, les chantages sur les colons, il a été battu dans les règles. Passablement écorné par la gestion de l’ON où le Vérificateur a mis à jour une mauvaise gestion portant sur plus de 7 milliards, Seydou à du souci à se faire. Et ce n’est pas en annonçant 4 millions de tonnes de céréales pour cette année qu’il pourra s’en tirer à bon compte.
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Que dire de Choguel Maïga du MPR et de N’Diaye Bah du Cnid. Le premier est le ministre du Commerce et de l’Industrie. Aucun Malien n’oubliera de sitôt sa gestion particulièrement calamiteuse de la crise alimentaire et rares sont les initiés qui perdent de vue que presque toutes les exonérations à répétition et à scandale sont initiées par son cabinet. Les travailleurs de Huicoma et les repreneurs de cette entreprise garderont toujours en mémoire que c’est lui qui a vendu cette usine avec les conséquences que tous déplorent. Enfin, il est particulièrement visé par l’UNTM qui tient à ce que le gouvernement fasse le point des privatisations. Au passage, il faut signaler qu’il a préféré envoyer son chef de cabinet au casse-pipe lors des législatives, alors que tous deux sont ressortissants de la même circonscription pour ne pas dire du même fief.
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Parmi les ministres « techniques », on citera Me Fanta Sylla et Badi Ould Ganfoud. La ministre de la Justice et Garde des Sceaux s’est tristement illustrée dans la fameuse affaire de « la maîtresse du président de la République ». Le tollé consécutif à l’arrestation de cinq journalistes et d’un enseignant, la dégradation de l’image de notre pays sur le plan international pourraient lui valoir de servir comme un commode fusible. Quant au ministre de la Fonction publique, certainement débordé par l’ampleur de ses missions, il n’a pas pu instaurer un véritable climat de dialogue avec les partenaires sociaux.
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Parmi ceux qu’on n’a pas cités, rares sont les plus méritants. D’où la nécessité pour tous de se convaincre qu’ils sont tous des sortants.
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