Vacances des Ministres : « Le village » comme première destination

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Contrairement aux vacances gouvernementales de 2005, cette année, les ministres se sont payés des congés au village. Changement de comportement ou signe de récession ?

C’est dans l’air du temps : il n’est plus de bon ton de passer ses vacances outre-Atlantique pour un ministre de la République. Du coup, ceux qui avaient perdu le chemin de leur village natal l’ont recherché, ceux qui n’en avaient pas en ont trouvé un, en se faisant adopter par des villageois qui ne demandaient pas mieux que le retour de l’enfant prodige.

ATT lui-même a donné l’exemple : il s’est certes tapé deux ou trois jours hors du pays, mais, il a fini par des « vacances citoyennes ». Ainsi, cette année, il a réédité son expérience malheureuse de l’année dernière, en entreprenant une tournée sur les vagues du Djoliba.
La Compagnie malienne de navigation (Comanav) a certainement pris de meilleures dispositions cette année, car le président devrait être de retour aujourd’hui si tout s’est bien passé. Tant mieux pour la Comanav parce que l’occasion était bonne pour lui faire voir tous les problèmes de l’entreprise, surtout qu’il n’en parle jamais quand il fait l’état de la nation…

ATT s’est pourtant tapé un petit séjour hors du pays. La fête de l’indépendance du Gabon a été prise pour prétexte pour se la couler douce quelques jours au bord de l’estuaire.

Hormis ce cas, et certains ministres qui ont fait de courts séjours en France (en Grande-Bretagne même avec famille pour l’un), les ministres sont retournés au village. Il est vrai que l’exemple a été donné par Pinochet qui est allé dans son Bentia natal qui compte, soit dit en passant, autant de case que le village de Choguel qui est tombé sous l’effet des eaux de ruissellement.

On a ainsi vu d’autres partir au hameau tout en le baptisant village. En effet, on en connaît des ministres dont le village ne dépasse pas deux cases et qui en rentrant chez eux pour la semaine étaient carrément dépaysés, étant restés des années sans venir.
Mais, le chef ayant donné l’exemple, et surtout, avec les ambitions politiques qui naissent, il vaut mieux être soutenu d’abord et en premier par les siens. C’est la raison qui a poussé certains à effectuer ce retour aux sources, la mine renfrognée, mais résignés à honorer cette corvée dans un environnement qui n’est plus les leurs.

D’autres, plus calculateurs, ont trouvé là l’occasion de renouer avec les fétiches du village, se « laver » ou se doter de missile « Scud », capables de prévenir l’imprévisible.

Telle est la rançon du politiquement correct.

Alexis Kalambry

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