Le fait est inédit pour ne pas être souligné de plusieurs traits: vendredi dernier, le ministre porte-parole du gouvernement a invité les journalistes dans leur propre Qg à Darsalam pour permettre à son collègue qui l’accompagnait de leur donner des éclaircissements sur une affaire le concernant.
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En se prêtant à l’exercice avec d’ailleurs beaucoup d’aisance, Hamed Sow puisqu’il s’agit de lui, a prouvé qu’il a de l’égard pour la presse et que le gouvernement est déterminé à jouer la carte de la transparence, contrairement à d’autres responsables qui n’affichent que mépris. Toute vérité que le président de la Maison de la presse a fort opportunément rappelée.
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‘’Le CDE, à l’instar de tous les organismes publics, fait l’objet de contrôles réguliers de divers organes. Aucun grief n’a jamais encore été formulé à l’encontre de ma gestion. Vous me permettrez de citer le Conseil d’Administration dans son communiqué du 27 juin 2007.
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«Le Conseil d’Administration tient à adresser ses remerciements au Dr Sow pour les réformes et la modernisation qu’il a initiées au cours de ses deux ans et demi à la tête de l’institution. Les qualités managériales, la vision et l’engagement du Dr SOW ont permis : (i) d’amorcer l’amélioration de la productivité du CDE permettant ainsi au Centre d’engager la totalité de son budget opérationnel dès juillet 2006, (ii) de réduire les coûts de fonctionnement, ce qui a permis d’améliorer le ratio opérationnel du Centre, (iii) d’établir des procédures standardisées (avec l’obtention et le maintien de la certification ISO) et transparentes, pour ne prendre que quelques exemples»…
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C’est en ces termes que le nouveau ministre des Mines, de l’énergie et de l’eau nous avait répondu le 25 juillet dernier à la question suivante : ‘’ Que répondriez-vous lorsqu’on dit que votre gestion fait l’objet d’une enquête…’’ c’était lors d’une interview qu’il a bien voulu nous accorder pendant qu’il se trouvait encore à Genève. Le moins que l’on puisse constater, c’est que M. Sow a du respect pour la presse et il vient de le confirmer en acceptant d’échanger avec elle pour donner sa part de vérité dans une affaire qui alimente la chronique. Mais aussi et surtout, c’est un bon point pour le gouvernement qui a décidé ainsi de jouer la carte de la transparence alors que dans ce pays les responsables nous ont plutôt donné l’habitude d’afficher un silence méprisant face aux interpellations du genre.
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Le ministre Sow a relevé qu’il n’est actionnaire d’aucune société malienne et sénégalaise citée dans la presse. Même si, allègue-t-il, rien n’empêche un membre du Centre pour le développement de l’entreprise d’être actionnaire dans des sociétés. Ce qu’il lui était interdit, a-t-il précisé, c’était de prendre en tant que directeur du Cde, des décisions concernant ces sociétés.
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Comme pour prouver que les plus hautes autorités suivent de près cette affaire, le gouvernement autant dans le communiqué invitant la presse à la conférence , dans la déclaration liminaire de son porte-parole a donné les précisions suivantes : ‘’il est exact que l’Office européen de lutte contre la fraude (Olaf) de la Commission européenne a ouvert une enquête administrative concernant le Centre de développement de l’entreprise, précédemment dirigé par notre compatriote Hamed Sow, suite à des allégations de conflits d’intérêts.
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Dans le cadre de cette enquête, l’Olaf a souhaité procéder à des vérifications à Bamako avec l’assistance des autorités maliennes. A cet effet, il a saisi le gouvernement, qui, par souci de transparence en a accepté le principe et s’est disposé à accorder à l’équipe d’enquêteurs l’assistance nécessaire pour le bon déroulement de l’enquête. Le gouvernement en a informé le Chef de la délégation de l’Union européenne au Mali. Le ministre de la Justice, Garde des sceaux, a été chargé d’organiser l’assistance sollicitée. A ce jour, toutes les dispositions sont prises afin que l’enquête se déroule dans la transparence requise mais aussi dans le respect des principes régissant la présomption d’innocence.’’
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Au cours des débats, le ministre a effectivement tenu à rappeler son appartenance à une équipe gouvernementale, ce qui le contraint à observer un droit de réserve, mais‘’d’apprécier’’ après la publication du rapport de l’Olaf.
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