Tension des prix sur le marché : Les explications du gouvernement

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Face à la flambée du prix des produits de première nécessité, le Conseil national des prix s’est réuni la semaine dernière à la demande de l’Union Nationale des Travailleurs du Mali. La rencontre, qui était élargie à d’autres composantes du Conseil, a été l’occasion pour quatre membres du gouvernement, Abdel Karim Konaté du Commerce et de l’Industrie, Marimpa Samoura, délégué au Budget, Diané Mariam Koné de l’Élevage et de la Pêche et Makan Tounkara de l’Energie et de l’Eau, d’avancer des raisons quant à la tension que connaissent maintenant les prix de certains produits et services de grande consommation sur le marché.

Abdel Kader Konaté, ministre du Commerce
Abdel Kader Konaté, ministre du Commerce

D’entrée de jeu, le président de séance, Abdel Karim Konaté, a salué l’initiative de l’UNTM avant de la remercier pour sa clairvoyance dans l’apaisement du climat social.  Pour Abdel Karim Konaté, le Mali a, certes, opté pour un système d’économie libérale, mais le gouvernement tient à veiller sur certains produits de grande consommation et consent souvent des efforts financiers pour maitriser les coûts de ces produits. Mais, a-t-il reconnu, avec la crise que traverse notre pays ce dispositif connait des difficultés. Toutes choses qui font, aujourd’hui, que les prix de certains produits ont connu une augmentation. Il s’agit, entre autres, du gaz butane, des hydrocarbures, de l’électricité, de la viande. Tour à tour, les responsables des départements concernés par ces hausses ont avancé des arguments pour expliquer la tension sur le marché. Ainsi, le ministre délégué chargé du Budget, Marimpa Samoura, a salué  la rencontre qui est un cadre d’échange et de concertation sur des problèmes qui préoccupent les travailleurs. Il a expliqué que, déjà en 2011, le gouvernement et l’UNTM avaient convenu d’un schéma d’augmentation du prix du gaz butane. Selon lui, ce schéma est toujours en vigueur car le gaz butane n’est pas vendu au-delà de 3 500 FCFA la bombonne. Mais, a-t-il précisé, il y a eu une légère augmentation en septembre pour des problèmes budgétaires dus au retrait des bailleurs. A en croire Marimpa, cette augmentation n’est ni un mépris pour les travailleurs, ni un désengagement des promesses prises par l’Etat. S’agissant des hydrocarbures, le ministre a mis sur le dos de la loi du marché la légère augmentation qu’a connu ces produits, ces derniers temps. Selon lui, le prix fournisseur des carburants est tributaire du coût du dollar et du marché mondial.  A propos de l’augmentation du prix de la viande, tout en étant conscient des effets de l’augmentation sur le panier de la ménagère, le  ministre de l’Elevage et de la Pêche, Diané Mariam Koné a invoqué un certain nombre de facteurs qui justifient la hausse du prix du kilogramme de la viande. Il s’agit essentiellement du prix de l’aliment bétail et de l’exportation d’une partie de notre cheptel sur certains pays. Pour pallier à cela, Diané Mariam Koné préconise, dans un premier temps, que l’Etat accorde une exonération sur le prix de l’aliment bétail pour renforcer les quatre unités existantes dans le secteur au Mali. Autre problème soulevé pour justifier la hausse du prix de la viande, c’est la taxe à l’abattage. Mais pour Diané Mariam Koné, le Mali n’est pas plus cher que les autres pays de la sous-région dans ce secteur. S’agissant de l’électricité, le ministre Tounkara reconnaît qu’aucun développement ne peut se concevoir sans l’eau et l’électricité. Il a dans son intervention beaucoup insisté sur les difficultés que connait EDM-SA qui était en cessation de paiement à cause de la faible hausse des tarifs aux consommateurs, l’augmentation des coûts des hydrocarbures sur le marché mondial et la vétusté des équipements. Pour Makan Tounkara EDM-Sa était à 68 milliards d’arriérés dont 22 milliards de FCFA pour les fournisseurs pétroliers. «Aujourd’hui pour l’équilibrer, il fallait une augmentation de 37%. Mais celle-ci n’a été que de 0 à 7% suivant les clients» a souligné le ministre. Aussi, il a ajouté que l’Etat a fait cette année un effort de 40 milliards de FCFA pour soutenir la société contre 20 milliards en 2012.

Il faut signaler que l’UNTM était représentée à cette réunion par Moussa Kanouté, Seydou Diarra et Mohamoud Ben Kattra. Ces délégués ont souligné que l’UNTM dispose d’un cahier négocié, accepté. Malgré tout, elle a consenti la mise en veilleuse de ses revendications à cause  de la crise que traverse notre pays.

Yaya Samaké

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1 commentaire

  1. A quoi cette rencontre a servi ? De la poudre aux yeux des pauvres. Le Mali étant un pays agropastoral ce ministre de l’élevage n’a pas honte de comparer le prix de la viande au Mali à celui de nos voisins. Quel foutaise. La gaz butane coûte deux fois moins cher au Burkina voisin qu’au Mali. Nous reconnaissons que la crise est internationale, mais au Mali, on a l’impression qu’il n’y a même pas de gouvernement. Vous ne vous souciez pas du quotidien du malien moyen, bande d’incompétents.

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