Suite à la bastonnade d''un député par des policiers :rnL''Assemblée nationale interpelle cet après – midi les ministres de la Sécurité intérieure et des Forces armées

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Pour protester contre l”agression du député Mamadou Diarra, les élus de la nation ont abandonné momentanément le travail dans l”après-midi d”hier, mardi 11 décembre. Ensuite, ils ont décidé d”interpeller le ministre en charge de la Sécurité intérieure et de la Protection civile, le Général Sadio Gassama et son homologue des Forces Armées et des Anciens combattants cet après-midi à partir de 15 heures.

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Suite à la bastonnade du député URD, Mamadou Diarra, par des policiers dans la nuit du lundi 10 décembre, à l”hôpital Gabriel Touré, les élus de la nation, qui ont tardivement appris la nouvelle dans l”après-midi du mardi, ont immédiatement suspendu l”examen du budget 2008. Une manière de protester contre cet «acte irrespectueux» de la part d”un porteur d”uniforme. La conséquence a été que le budget, dont les rapports des différentes commissions avaient déjà été lus en plénière et qui devrait être adopté tardivement dans la nuit, n”a pas été voté contrairement à ce que nous avions écrit. Cependant, il faut préciser que toutes les informations contenues dans notre article sont exactes. Ayant eu connaissance des documents et du programme, nous avions donc anticipé. Ce qui nous a valu ce désagrément.

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Pour revenir au député tabassé, les élus de la nation ont demandé au gouvernement de prendre ses responsabilités. Ce que celui-ci hésite à faire en essayant, semble t-il, de défendre les flics. D”où le mécontentement généralisé des députés qui ont finalement décidé d”interpeller deux membres du gouvernement. Il s”agit du ministre de la Sécurité intérieure et de la Protection civile, le Général Sadio Gassama et son homologue des Forces Armées et des Anciens combattants, Natié Pléah. Cette interpellation aura lieu cet après-midi à 15 heures, en direct sur les ondes de l”ORTM.

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Le PDG de Gana Transport et non moins député agressé par des policiers, Mamadou Diarra, sera lui-même  devant ses collègues pour expliquer de vive voix comment il a été molesté par des agents de sécurité en faction à l”hôpital Gabriel Touré. Et des questionnements seront adressés aux deux ministres. Au finish, l”Assemblée nationale formulera des recommandations que le gouvernement est tenu d”observer dans un jeu démocratique apaisé. Faute de quoi, le bras de fer qui se dessine pourrait se durcir.

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Ce qui est sûr, c”est qu”un policier n”a aucun droit d”agresser un citoyen, a fortiori une autorité politique, en l”occurrence un député. Ce n”est pas la première fois que la police s”adonne à de telles brutalités. Votre fidèle serviteur a été victime de cette même police lors de la proclamation des résultats de l”élection présidentielle, devant la Cour constitutionnelle. Nous avions été voyagement balayé par un flic. De même, le président de l”UJAO, Ibrahim Famakan Coulibaly, a été également molesté et gazé en juin dernier par un policier, lors d”une marche de la presse pour réclamer la libération des cinq journalistes emprisonnés dans l”affaire dite de la "maîtresse du président de la République". Les "islamistes" notamment les femmes militantes de l”UNPR, ont été aussi brutalement dispersés le mois dernier par les forces de l”ordre, lors d”une marche de protestation contre l”abolition de la peine de mort, transformée en meeting. Tous ces dérapages sont restés impunis. Le cas du député Mamadou Diarra ne devrait pas l”être. C”est, en fait, une sanction contre les policiers agresseurs que demandent les élus de la nation. Si avant cet après – midi cette sanction tombait, l”interpellation pourrait même être annulée, nous a confié un membre du Bureau de l”Assemblée nationale.

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Celui-ci estime qu”il "est inacceptable qu”un policier ou tout porteur d”uniforme censé protéger l”élu dans l”exercice de sa fonction mette la main sur un honorable député. Il faut que les uns apprennent à respecter les autres et vice versa. Ceux qui incarnent une parcelle de pouvoir ne méritent pas d”être traités de cette façon" s”est indigné notre interlocuteur.

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Rappelons que Mamadou Diarra a été tabassé dans la nuit du lundi 10 décembre par des policiers dans l”enceinte de l”hôpital Gabriel Touré parce qu”il a refusé de quitter la salle d”urgence dans laquelle  avaient été admis des accidentés, notamment des blessés et des morts, auxquels il voulait apporter assistance et secours.

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Chahana TAKIOU

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