Qui sera ce futur Premier ministre pour poursuivre sa vision ? ATT , de toute évidence, attend la fin des législatives pour choisir ce mec balèze, compétent, intègre et patriote jusqu’au bout des ongles qu’il lui faut pour remplacer le colosse de Bentia, Ousmane Issoufi Maïga, le presque intérimaire depuis le 9 juin 2007. Faut-il reconduire le même comme, l’ont fait naguère le président Alpha et son ami Blaise du Burkina ? Ces deux grands hommes d’Etat ont longtemps cheminé avec le même chef du gouvernement : IBK pour le premier, Ernest Paramango Yonli pour le second.
C’est vraisemblablement un nouveau PM qui devrait sortir des manches de la vareuse du général. Plusieurs noms sont sur les lèvres depuis le soir du 12 mai, lorsque les sages du Dibida ont proclamé les résultats définitifs de la présidentielle d’avril. Soumaïla Cissé, Président d’honneur de l’Urd et président de la Commission de l’Uemoa, le Contrôleur général de Police, Modibo Sidibé, tout puissant et inamovible Secrétaire général de la présidence de la République et, depuis bientôt deux semaines, Ahmed Sow, ancien directeur du Centre de développement de l’entreprise. Aux dernières nouvelles, la perspective en ce qui concerne Soumaïla Cissé, ne tiendrait qu’à un fil. Car, confidence pour confidence, ATT aurait renoncé à le nommer Premier ministre. Non pas qu’il doute de ses qualités d’homme d’Etat, mais par crainte de la perte du poste qu’il occupe à Ouagadougou au compte de notre pays, si jamais il le nommait.
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Loin de laisser les Maliens indifférents, ces trois personnalités ne suscitent pas non plus chez eux un engouement particulier, non pas qu’ils ont quelque chose à leur reprocher à l’un ou l’autre, mais parce qu’ils doutent de leur capacité à gérer des hommes et des femmes qui les voient loin de leur quotidien.
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Un Premier ministre après tout, c’est quelqu’un qui, en dehors de son CV et de son carnet d’adresses, sent son peuple et conduit alors avec sérieux et conviction les visions de son chef, c’est-à-dire le président de la République. C’est un peu grâce à ces atouts que Ousmane Issoufi Maïga, ministre de l’Equipement à l’époque, n’a eu aucune peine à se faire accepter par ses compatriotes. Héritant du fauteuil laissé vacant par le ministre Koné que le président Konaré venait de mettre aux arrêts, pour ce que chaque Malien sait depuis, Pinochet a su, par son sérieux et sa connaissance du terrain et des hommes, faire avancer les choses à la cadence souhaitée et à la grande satisfaction de tous. Alpha n’avait pas regretté son choix.
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Ahmed Mohamed Ag Hamani avait, lui, l’avantage d’avoir longtemps séjourné dans les gouvernements du parti unique de l’époque et jouait à ce titre une belle partition dans la symphonie d’équilibre nord sud du général Moussa Traoré. Quid de Soumaïla Cissé, Modibo Sidibé et Ahmed Sow ? Ont-ils réellement l’étoffe de ce chef de gouvernement ? Si le troisième homme, Ahmed Sow, est perçu comme un superbe inconnu au bataillon, une éventualité peu rassurante, les deux autres sont étiquetés pour être très distants. C’est vrai, le président de la Commission de l’Uemoa n’a juste eu le temps de se frotter à la réalité du terrain qu’à la faveur de la présidentielle de 2002.
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Pour autant, ça n’a jamais réussi à faire de lui un homme du peuple. On le dit moins porté sur les foules et peu disposé à écouter les jérémiades des populations. Un technicien qui croit plus à la vertu de l’outil informatique, comme le dépeignent ses détracteurs. Bon flic, Modibo Sidibé est surtout un homme de l’ombre et ce n’est pas par pur hasard qu’il jouit de la confiance de ses chefs : Alpha, puis ATT. Si sa discrétion a fait de lui un efficace ministre des Affaires étrangères, ferait-elle de lui un bon PM ? Difficile de présumer que le président ATT trouvera en lui l’homme de la situation.
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En frustrant Soumaïla – s’il est vrai qu’il lui avait promis la primature – il prendrait le risque de se mettre les amis de celui-ci sur le dos. Il connaîtrait pire s’il accordait ses faveurs à un cadre venant d’ailleurs. Dans tous les cas, qu’il s’agisse de la primature ou de la présidence de l’Assemblée, le poids politique de celui à qui il devra accorder sa confiance ne devrait plus être négligé.
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