Rigueur, solidarité, respect, exemplarité, telles sont les règles édictées par le président de la République Ibrahim Boubacar Keita lors du premier Conseil des ministres hier à Koulouba. Pour la circonstance, la salle de délibération du conseil affichait le décorum des grands jours : tapis rouge, fauteuils bien rangés, places clairement désignées, solennité et rituel protocolaire de rigueur.
C’est aux environs de 9 heures que les ministres fraîchement nommés, ont fait leur apparition dans la cour du palais de Koulouba. Elégamment vêtu d’un costume ou d’un boubou, ils arrivaient par petits groupes, posant, le sourire aux lèvres, pour les nombreux photographes et cameramen venus immortaliser ce moment historique du premier conseil des ministres extraordinaire du quinquennat du président Keita. Cette séance inaugurale était un baptême du feu pour la grande moitié des membres du gouvernement.
Vers 9 h 45, le Premier ministre Oumar Tatam Ly fait son entrée dans la salle du conseil des ministres et salue chaque ministre en respectant l’ordre protocolaire. Il se retire ensuite pour aller accueillir le président de la République qui arrivera vers 10 h 35. L’annonce de son arrivée fait se lever les membres du gouvernement comme un seul homme. Souriant dans son costume gris, le chef de l’Etat fait son entrée et serre la main à toute son équipe. La complicité avec certains ministres est évidente.
Ibrahim Boubacar Keita prend place et prononce son discours d’ouverture des travaux. Le chef de l’Etat donne des directives au gouvernement (voir l’article ci-contre). Les ministres suivent avec beaucoup d’attention les instructions sur la conduite à tenir. Mais l’adresse du chef de l’Etat est perturbée par les photographes et les cameramen qui s’agitent pour fixer les images.
Ibrahim Boubacar doit alors interrompre son allocution pour demander au protocole de faire sortir toute la presse sauf l’ORTM, le temps d’enregistrer son discours. Ce fut chose faite.
A la fin du conseil des ministres extraordinaire, certains membres du gouvernement ont accepté de se prêter aux questions de la presse qui patientait à la sortie. « Je sors du bois. Je suis un soldat de l’Etat donc je vais m’atteler à remplir la mission qui m’a été confié par le Premier ministre et le chef de l’Etat. Le chantier semble énorme mais il n’est pas insurmontable si chacun se met au travail », confiera ainsi le colonel Sada Samaké, le ministre de la Sécurité.
La ministre de l’Economie et des Finances, Mme Bouaré Fily Sissoko s’est montrée déjà imprégnée de sa tâche au sein du gouvernement. « Les défis sont clairs, la tâche est lourde, les ressources sont maigres et les attentes énormes. Mais nous allons nous y mettre et tout de suite comme nous l’a demandé le chef de l’Etat. La relance de l’économie sera nos premières actions. Car il s’agit de relancer les activités économiques fortement perturbées par la crise et amorcer une croissance réelle et durable », expliquera-t-elle, très détendue.
Quant au ministre de la Communication et des Nouvelles Technologies de l’Information, Jean Marie Sangaré, il pense que son département doit expliquer aux Maliens les défis du pays, les voies et les moyens pour les relever et surtout pour réconcilier les fils et filles du pays. « Le président de la République et le Premier ministre ont demandé à chacun des membres du gouvernement d’être des exemples. Une exemplarité à laquelle le président de la République a dit attacher la plus grande des importances. L’exemplarité dans les comportements, la dignité, la sobriété sont requis de la part de chacun des membres du gouvernement », a-t-il souligné avant d’évoquer la place incontournable de la communication dans le nouveau gouvernement.
Il faut noter que ce gouvernement se caractérise par la relative jeunesse d’une partie de ses membres. A quoi perçoit-on d’emblée l’écart de générations ? Au déploiement de tablettes graphiques et de smartphones sophistiqués face à de grosses serviettes pleines (déjà ?) de dossiers.
D. DJIRE
“Le chantier Mali est énorme mais pas insurmontable”.
Bon courage Mesdames et Messieurs.
Comments are closed.