Situation socio-politique au Mali : Le gouvernement Modibo Kéita III est là !

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Longtemps attendu, supputé au quotidien par les uns, subodoré au détour de chaque conversation par les autres, le cinquième gouvernement sous l’ère IBK est enfin tombé ce vendredi 15 janvier. Une équipe de 32 membres qui devra traduire dans les actes la volonté de changement exprimée par les populations, d’une part, et réussir l’audacieux pari de l’efficacité et de la gestion rationnelle des biens de l’Etat d’autre part.

A présent, on attend de voir la nouvelle équipe à l’œuvre pour juger ces hommes et femmes sur pièce, on peut d’ores et déjà constater que le président IBK  a opté pour la continuité avec une dynamique jeune dans la composition de cette équipe. Même si l’on y retrouve quelques vieux baroudeurs de la scène politique nationale, à l’image de Me Mountaga Tall, Choguel Maiga et Abdoulaye Idrissa Maiga, qui prennent des places prépondérantes dans le nouvel exécutif malien. Idrissa Abdoulaye Maïga, un baron du parti au pouvoir, dont chacun a pu mesurer la pugnacité et l’ardeur au travail, reste à son poste, notamment l’Administration territoriale. Mais un département qui doit très vite imprimer sa marque pour endiguer les énormes problèmes d’élection, surtout les communales et locales. Quant à Mamadou Hachim Konaté, il devra trouver le ton juste au département de la Solidarité, de l’Action humanitaire et de la Reconstruction du Nord, pour juguler les crises latentes entre les groupes armés signataires de l’accord d’Alger afin que le processus de réconciliation puisse prendre son envol. Mais le chef de l’Etat semble avoir tracé des sillons dans la composition de ce gouvernement pour mettre la jeunesse au centre de ses actions. La vague jeune est portée notamment par Boubou Cissé, Tieman Hubert Coulibaly, Le Colonel Salif traoré…

Mais aussi par Konimba Sidibé, président du Parti Modec qui, après sa participation catastrophique à la présidentielle de 2013, entre au gouvernement comme ministre de la Promotion de l’Investissement et du Secteur privé. Gageons que cet économiste saura redonner valeur, grandeur et éclat à la promotion de l’emploi au Mali dans toutes ses composantes pour bonifier cette deuxième expérience gouvernementale.

Première expérience ministérielle pour Pr Assétou Founè Samaké Migan, en tant que ministre de la Recherche scientifique. Celle qui a su épater le chef de l’Etat à la rentrée universitaire, aura beaucoup à faire pour faire avancer la recherche scientifique au Mali.

En restant à son poste de ministre des Affaires étrangères, de la Coopération internationale et de l’Intégration africaine, Abdoulaye Diop devrait apporter une certaine fraîcheur dans la diplomatie que compte mettre en œuvre le président IBK. L’homme a sans doute des armes pour ne pas décevoir, car très un bon communicateur et un fin diplomate. Quant au Colonel-major Salif Traoré, grand débateur devant l’éternel, et dont chacun reconnaît les incontestables qualités professionnelles et l’esprit critique, on peut dire qu’il est dans son élément avec cette casquette de ministre de la Sécurité et de la Protection civile. Même si, il faut le reconnaître, il aura fort à faire pour redonner confiance à la population, car celle-ci ne croit plus trop à la police nationale, quant à sa sécurité. La communication semble d’ailleurs être l’une des clés du nouveau pouvoir pour créer la symbiose indispensable avec les populations qui attendent vigoureusement de voir leurs espoirs comblés, leurs attentes satisfaites. Enfin, Ibrahim Boubacar Kéita et son Premier ministre affichent leur volonté de donner une part belle aux femmes dans ce premier gouvernement. Certes, le quota de 30% revendiqué çà et là n’est pas atteint, mais on n’en est pas loin puisque six femmes prennent place dans cette équipe de 32 membres. Au bout du compte, cela fait presque le quart de l’effectif, et c’est heureux ! D’autant notamment que le département de la Justice et des Droits de l’Homme reste aux mains de Madame Sanogo Aminata Mallé. Au total, la gente féminine est représentée dans cette équipe gouvernementale de combat par six ministres, à des postes stratégiques dans ce nouvel attelage gouvernemental. En tout état de cause, les Maliens attentent de juger ce gouvernement à l’aune de ses actions, de sa capacité à faire bouger les choses dans le bon sens.  Entre optimisme et scepticisme…

Paul N’GUESSAN

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