La cohabitation entre le président de la République et le premier ministre sortant était devenue pour le moins pénible. L’affaire du site d’exploitation minière de FALEA ne s’avérait pourtant que la face visible de l’iceberg. Il y a eu ce sentiment de trahison.
C’est bien la présumée candidature du premier ministre sortant qui a été la goutte de trop. Il nous revient en effet qu’au moment où les proches de M Modibo Sidibé battaient campagne en faveur de sa candidature pour 2012 et avec sa bénédiction, son employeur n’avait reçu la moindre notification de la part de l’intéressé lui-même.
En clair, le Premier Ministre sortant Modibo Sidibé avait donné mandat à ses sympathisants de préparer le lit de sa candidature sans au préalable s’en référer à son employeur.
Rien de mal, seulement si pour ATT, le maintien éventuel du gouvernement ne dépendait pas de la neutralité de l’équipe dans la perspective des joutes de 2012. Le président de la République ne souhaitait en effet pas la présence d’un éventuel candidat au sein de l’exécutif à fortiori à sa tête. Selon des indiscrétions, il aurait même conclu un deal avec son premier ministre sortant sur la question.
Vu sous ce prisme, Modibo Sidibé a donc outrepassé les termes de l’accord en cautionnant, voire en diligentant les opérations politiques de nature à avaliser sa candidature d’abord au sein de l’Adema PASJ et à travers la création de structures d’obédience politique.
Des investigations appropriées au sommet de l’Etat auraient permis au président de la République de voir la main de son premier ministre derrière toutes ces agitations. D’où le sentiment pour lui d’avoir été trahi par son plus proche collaborateur.
La réaction ne s’est pas fait longtemps attendre. En témoigne le limogeage plutôt brutal du gouvernement. Le remaniement n’a ciblé que les proches du premier ministre au sein de l’équipe pour cause de leur dévouement à la cause de Modibo Sidibé.
Il faut dire que le premier sortant n’a pas que des amis dans l’entourage immédiat du président de la République. Profitant de cette faille entre les deux hommes, «les intimes adversaires» de l’homme et de son épouse ont enfoncé le clou rendant vaine toute tentative de pardon et de réconciliation. On connait la suite.
B. Diarrassouba
