C’est arrivé il y a juste une semaine, jour pour jour. Et c’est passé inaperçu de beaucoup, presque dans l’indifférence générale. Il est vrai que dans le climat qui prévalait, avec tous les regards tournés vers le Septentrion et tous les yeux rivés aux résultats des combats entre forces armées et de sécurité et les bandits armés, cette furtive exécution en règle ne pouvait relever que de l’anodine voire de l’anecdotique
Il s’agit du changement de la ministre de la promotion de la femme, de l’enfant et de la famille. Ou, pour être plus précis et explicite, du limogeage de Mme Konaré Mariam Kalapo. Pour la première fois en l’espace de quelques jours, le président de la République, en pleine crise sécuritaire (certains l’accusent d’en profiter), fait proprement le ménage dans son gouvernement. Trois semaines plus tôt en effet, le ministre-général Sadio Gassama est proprement limogé du département de sécurité intérieure et de la protection civile, puis relégué à la défense où, même avec un grade de général, son rôle est figuratif et décoratif.
Si Sadio Gassama est un vétéran du gouvernement, Mariam Kalapo Konaré, elle, n’y fait son apparition que le 06 avril 2011, quelques jours après la nomination d’une femme à la primature. Mais tous deux étaient devenus indésirables dans leurs désormais anciens départements.
Le premier s’est vite retrouvé au centre d’intérêts syndicaux antagonistes, accusé par les uns de faire du favoritisme et du népotisme dans la gestion de la carrière des policiers, par les autres, de parti pris et d’ingérence abusive dans la gestion de la crise que traverse le mouvement syndical de la police. Ses détracteurs lui reprochent en outre de ne pas s’occuper véritablement des vrais problèmes de la corporation, de ne pas allouer aux policiers les dotations qui leur reviennent de droit, de faire entrave aux libertés syndicales, de sévir arbitrairement contre certains policiers coupables à ses yeux d’avoir exigé la satisfaction de leurs légitimes revendications.
Quant à la deuxième, de sa nomination à son limogeage, elle n’a jamais été en odeur de sainteté dans un département dont chacun se demande à quoi et qui il sert véritablement. Doit-on encore garder un ministère de la promotion de la femme, de l’enfant et de la famille après les scandaleuses adoption et promulgation du nouveau Code des personnes et de la famille qui ramène la femme et l’enfant au moyen-âge africain et fait d’eux des ilotes modernes dans un pays islamiste ? Doit-on maintenir un département dont on entend parler que le 8 mars (journée internationale de la femme), le 31 juillet (journée panafricaine de la femme), pendant octobre (mois de la solidarité et de la lutte contre l’exclusion) ? Faut-il continuer à voir les responsables, cadres et travailleurs assister passifs et indifférents à la perpétuation de pratiques aussi rétrogrades et barbares que les mutilations génitales féminines, les mariages et précoces et forcés, l’aggravation de la délinquance juvénile, la déstructuration progressive de la société par le fait que chaque jeudi, des dizaines de familles sont disloquées à l’issue d’un jugement de divorce ?
Il semble que la partante ait mis le pied dans le plat, décidée à mettre bon ordre et à rendre enfin utile ce département. Conséquence : personne ne semblait l’aimer, et elle ne semblait s’entendre avec personne, y compris et surtout avec le secrétaire général et le directeur financier et du matériel du département. Du reste, depuis octobre son limogeage serait envisagé.
Mais si cela peut consoler Sadio Gassama et Mariam Kalapo Konaré, ils ne seraient pas les seuls mal aimés et franchement détestés du gouvernement que dirige Mariam Kaïdama Sidibé depuis dix mois, c’est-à-dire que le chef de l’Etat a eu la brillante et lumineuse idée d’instituer un gouvernement d’action directe (gestion de la crise scolaire, organisation et tenue des élections générales de 2012). Un gouvernement de mission dans lequel les ministres missionnés se sont pour la plupart fourvoyés et dissipés entre la nécessité de faire vite (ils n’ont que quatorze petits mois pour tirer le plus grand profit des caisses de l’Etat), de satisfaire les insatiables et pressants besoins de leur famille politique, en occultant leur devoir d’aider le président Touré à gérer une fin de mandat paisible pour une sortie honorable.
Mais s’ils sont parvenus à leurs desseins personnels, beaucoup de ces ministres ont échoué dans leu véritable mission. Or, il apparait clair que l’actuel Premier ministre n’a ni les moyens adéquats ni les libertés de manœuvres nécessaires pour redresser la barre. La chef du gouvernement est rattrapée par l’âge et dépassée par les événements. Mariam Kaïdama Sidibé est impuissante à soigner l’incurie de son gouvernement, et l’arbre Soumeylou Boubèye Maïga, très actif et avec succès, ne doit pas cacher la forêt d’insuccès.
Il apparait clair que le président Touré doit chercher et trouver un gouvernement plus actif et à même d’atteindre le maximum d’objectifs assignés. Et à se passer des réaménagements furtifs et isolés, honteux ou craintifs qui sont loin d’être la solution là où il faut une thérapie de groupe.
Cheick Tandina
Quelle est le sort du ministre chez lequel la servante a volé les dix millions? que lui même avait certainement volé ou est-il intouchable,un protegé comme celui chez lequel les frais de thé s’élévait à un million/mois?HI HI HI 😀 😀 😀
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