Remaniement ou réaménagement ministériel : La montagne a accouché d’une souris !

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Modibo Keita, ex-premier ministre du Mali

Si les maliens s’attendaient à un remaniement ministériel, ils ont eu droit finalement à un réaménagement du gouvernement. Depuis un certain temps la rumeur d’un remaniement ministériel défrayait la chronique. Il fallait attendre ce jour fatidique du 15 janvier 2016, pour ne voir partir finalement que trois (03)ministres et l’arrivée de quatre ministres avec un léger ajustement de l’architecture gouvernemental.

Le buzz qui avait eu droit à un effet médiatique sur un éventuel départ du septuagénaire Modibo Keita sur sa propre demande ou à la suite d’une grogne entre les deux frères au sommet de l’Etat s’est avéré non fondé. Et pour couper la chique aux pourfendeurs du <beau> Modibo KEITA, Ibk a tenu à lever toutes équivoques sur le départ de celui-ci en le rassurant non seulement qu’il ne quittera pas le bateau, mais également en lui demandant de lui faire des propositions sur la nouvelle configuration du futur gouvernement en fonction des besoins du pays, chose qu’il fut. Avant ce réaménagement, il était donc le seul qui dormait tranquillement sur ses oreillers pendant que les autres avaient une boule au ventre et dormaient d’un œil. Si la montagne a accouchée d’une souris pour certains, pour d’autres ce fut la fin de cauchemar car se réaménagement a occasionné deux départs et pas les moindres. Si l’un avait réussi a faire des prouesses dans son département en réalisant une croissance économique sans précédent malgré la crise, l’autre est régulièrement cité dans une sale affaire dite < engrais frelatés. Mamadou Igor Diarra et Bocar Treta, puisqu’ils s’agit de ces deux. Deux gros calibres du précédent gouvernement dont un était pressenti indéboulonnable, en l’occurrence Bocar Treta, un cacique du parti au pouvoir et non moins numéro deux après le PM. On note par ailleurs, le départ de Mamadou Gaoussou Diarra qui n’a pas fait visiblement un grand effet si ce n’est l’entourage du partant et l’arrivée de trois quatre ministres dont Kassoum Denon au ministère de l’agriculture, Nango Dembélé celui de l’élevage et de la pêche, Konimba Sidibé se voit confier le département de la promotion, de l’investissement du secteur privé et enfin Asserou Founè Samaké dite Mikan le portefeuille du ministère de la  recherche scientifique. Changement de porte feuille pour le jeune loup aux dents acérées, Boubou Cissé qui quitte le ministère des mines pour prendre les commandes du ministère de l’économie et des finances en lieu et place de Mamadou Igor Diarra dont le départ suscite beaucoup  d’interrogations et de polémiques au regard des résultats jugés satisfaisants par IBK et par certains maliens dans leur grande majorité. En revanche, ce nouveau gouvernement voit la naissance d’un nouveau poste ministériel, celui de la recherche scientifique au détriment de Me Mountaga Tall qui constate la diminution de sa marge de manœuvre. Ce département scindé en deux, voit l’arrivée de Assetou Founè Samaké dite Mikan. Nouvel réaménagement, celui de la scission de deux grands ministères, à savoir le développement rural, celui de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique et enfin le rattachement des affaires étrangères à celui de la coopération internationale et de l’intégration africaine. Ce qui entraine la création de nouveaux portefeuilles contrairement à l’ancien qui ne comptait que 29 contre 32 pour le nouveau, ce qui aura forcément une incidence financière sur notre économie qui essaye tant bien que mal de se remettre en selle.

Si ce gouvernement est perçu comme un gouvernement capable de relever les défis qui l’attendent par certains, d’autres par contre pensent qu’il a été déjà vu à la tâche et n’a offert aux maliens qu’un résultat peu probant. Peut- être que le célèbre dicton de < on ne change pas une équipe qui gagne >, a motivé le choix du premier ministre. Si cela s’avère, alors force est de constater que l’écrasante majorité qui a jugé les résultats de cette équipe peu satisfaisants, n’a pas la même appréhension du mot gain ou victoire que le PM et le Président qui a signé leur décision de nomination. Les maliens qui avaient fondé leur espoir sur un changement notoire avec la précédente équipe face aux dossiers brûlants de l’heure, vont devoir prendre leur mal en patience et espérer à nouveau sur un changement notoire avec cette nouvelle-ancienne équipe qui a quand bien même bénéficié d’une nouvelle bouffée d’oxygène à défaut de recevoir du sang neuf. S’ils avaient échoué au premier test, les frères Keita viennent de leur donner une seconde chance de se racheter pour le bonheur des maliens. D’ici là, les maliens n’ont que leurs yeux pour constater tout en croissant leurs doigts pour cette équipe. Merde à la nouvelle équipe.

La gente féminine peut se réjouir

Si la gente féminine s’attendait à une augmentation majeure de leur effectif dans ce nouveau gouvernement, elles vont devoir attendre le prochain remaniement ministériel sans quoi cette fois ci, elles se voient marginaliser avec la violation de l’article 1er de la loi n°052 du 18 décembre 2015 portant mesures de promotion du genre dans les fonctions nominatives et électives, qui précise : « à l’occasion des nominations dans les institutions de la république ou dans les différentes catégories des services publics au Mali, par décret, arrêté ou décision, la proportion des personnes de l’un ou de l’autre sexe ne peut pas être inférieure à 30%. » Les femmes ne sont que 6 ( 18,75%) sur un effectif pléthorique de 32 membres ayant enregistré l’arrivée de 4 nouvelles personnalités et 3 départs

Sory I Diabakaté

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