Remaniement ministériel : Le dilemme présidentiel

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Son Excellence Monsieur Ibrahim Boubacar Keïta

Le gouvernement dirigé par Modibo Keïta est à bout de souffle, plongeant le pays dans une situation de sur place. Le remède à cette maladie est entre les mains du premier responsable. Mais le président IBK hésiterait entre l’actuel Premier ministre à qui il a toujours renouvelé sa confiance et le choix de «papa» Hollande qui le presse depuis des mois à former un gouvernement dont la tête sera à un narcotrafiquant des groupes terroristes signataires de l’accord de la division du Mali.

Le Premier ministre Modibo Keïta n’a jamais été ébranlé, malgré le scandale de l’attribution des logements sociaux à certains des membres de sa famille et les révélations liées aux frais de voyages, d’hôtel non versés au Trésor public. Ces deux (02) affaires ont à l’époque ternie l’image du chef du gouvernement auprès de l’opinion publique malienne qui le mettait au dessous de tout soupçon de népotisme et autres pratiques douteuses.

Au moment où son départ de la primature était sur toutes les lèvres et des noms circulaient dans les états-majors des partis politiques pour le remplacer à la primature, IBK coupe l’herbe sous le pied de tous ceux qui s’étaient engagés dans cette course effrénée à la succession de Modibo Keïta. Il renouvelle sa confiance lors de la présentation des vœux du gouvernement au président de la République, en 2016, en ses termes: «Je témoigne devant Dieu la probité morale de Modibo Keïta».

Cette déclaration a été sentie comme une trahison dan les rangs du RPM, le parti présidentiel. Les cadres de ce parti croyaient que l’heure de la nomination d’un Premier ministre bon teint Rpmiste était arrivée. Mais c’était sans compter sur IBK qui ne veut pas d’un cadre RPM à la primature. Que d’eau a coulé sous le pont des Martyrs !

Le président IBK est dans le dilemme pour changer l’équipe conduite par Modibo Keïta qui peine à apporter une cure de jeunesse à la marche du pays et satisfaire les besoins fondamentaux du peuple. Ce dernier avait plébiscité (77,66% des voix) IBK pour un changement qualitatif de l’administration malienne en débarrassant le pays des pratiques néfastes qui ont mis le pays à genou.

L’équation d’un changement de Premier ministre est difficile à résoudre pour le président Keïta qui garde encore une confiance aveugle à Modibo Keïta, malgré la situation sociopolitique et sécuritaire très critique du pays.

Mais du côté de l’Elysée, le président malien est sous forte pression. On lui demande de nommer un chef de gouvernement pour satisfaire les groupes armés narcotrafiquants et terroristes qui ne se reconnaissent pas dans le gouvernement de Modibo Keïta, malgré la présence de deux (02) ministres issus de leur rang.

L’attribution de ce poste de chef de gouvernement à un criminel serait une des clauses secrètes de l’accord de paix signé, en juin 2015, à Bamako.

Pire, il est question de la formation d’un gouvernement Nord-Sud dans lequel les ministères stratégiques seraient confiés aux vendeurs de drogue.

Aujourd’hui, IBK ne sait plus où donner de la tête. En remerciant Modibo Keïta sans qu’il n’ait commis la moindre faute reviendrait à dire qu’il a renouvelé sa confiance à son Premier ministre, en 2015, sur du bout des lèvres ou il l’a gardé pour faire mal à son parti dont le rêve est de voir un de leur au 4ème étage du bâtiment imposant de la Cité administrative.

Ce dilemme présidentiel n’arrange pas les choses d’autant plus que le gouvernement actuel ne donne aucun signe de donner confiance aux gouvernés qui courent derrière le pain quotidien.

Yoro SOW

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1 commentaire

  1. Il ne suffit plus de changer les hommes, il faut mettre en œuvre de véritables réformes structurelles :
    – choisir des Ministres constituant des exemples pour le peuple pour ce qu’ils ont déjà fait et non sur ce que les forts en gueule promettent de réaliser, et dont ils sont naturellement incapables ;
    – assigner des objectifs clairs et précis à chaque ministre assortis de chronogramme d ‘exécution ;
    – Réduire le train de vie de l’Etat en donnant le bon exemple pour encadrer les poussées revendicatives;
    – Cultiver l’excellence en inculquant définitivement dans la tête de notre jeunesse que seuls le mérite et la compétence permettent d’occuper les postes de responsabilité et non le népotisme, le clientélisme, le raccourci politicien, la violence verbale, au Mali…

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