Après moult tractations au sein de la classe politique et de l’opinion publique nationale, il semble que les dés sont à présent jétés, puisqu’on s’attend incessamment à un remaniement ministériel. En effet, selon des sources concordantes dignes de foi, le remaniement ministériel ne serait plus qu’une question de jours, voire d’heures. Dès l’instant, on s’interroge si le premier ministre qui, selon les mêmes sources, a rendu la démission de son gouvernement, sera reconduit pour poursuivre les actes qu’il a posés afin d’éviter les perturbations dans la coordination des actions du gouvernement et pour la poursuite de la mise en oeuvre du projet de société d’ATT ou s’il sera remplacé en cette veille d’élections générales par un autre homme en qui le président de la République se reconnaît autant, et qui serait à même de mieux gérer les affaires publiques pendant la période électorale.
D’ores et déjà, on se demande qui seront les sortants et les rentrants. Mais, ce qui est sûr, c’est que ce remaniement ministériel vise l’objectif de mieux partager les rôles en fonction de l’évolution de la situation politique, des rapports des forces politiques, mais surtout des relations existant entre les composantes de la classe politique et le pouvoir ATT.
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DES RUMEURS AU CONCRET
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Cela fait déjà de nombreux mois qu’on parle de l’imminence de remaniement ministériel du gouvernement Pinochet. Les motivations de ce changement varient d’un groupe à un autre. En effet, pour certains, le remaniement ministériel sollicité repondrait à un souci de voir l’action gouvernementale se redynamiser en faveur de la prise en compte du plus grand nombre de préoccupations socio-économiques des populations. Pour ce groupe, c’est le gouvernement d’Ousmane Issoufi Maïga qui est essoufflé et ne parvenait pas, par conséquent à insufler les changements demandés par le président de la République et attendus par les populations.
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Les partisants de cette opinion sont classés dans les rangs des détracteurs du pouvoir ATT, en raison du fait qu’ils critiquent, et de façon acerbe, la gestion des affaires publiques depuis l’arrivée d’ATT au pouvoir. Au-delà de ceux-ci, certains acteurs politiques, qui n’ont pas eu jusqu’ici satisfaction par rapport à leur promotion, s’attendent toujours à ce qu’il y ait un remaniement ministériel afin de se frayer le chemin, une place au sein de l’équipe gouvernementale. Ainsi, chacun a ses raisons, en fonction de ses intérêts; ce qui est compréhensible. En plus de ceux-ci, il y a le Premier ministre et les membres de son gouvernement qui ne doivent pas aimer l’idée même de remaniement ministériel, en raison de l’instinct de survie, chacun aspirant plutôt se mintenir, voire aller de l’avant.
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LA DERNIERE MAIN
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Au Mali, surtout dans le contexte actuel de gestion consensuelle des affaires publiques, un remaniement n’est pas une oeuvre facile. Plusieurs données sont à considérer et il faut éviter de se tromper dans le choix des hommes, à cause de l’approche des élections générales de 2007, mais aussi en raison de la poursuite de l’action gouvernementale pour l’atteinte des objectifs devant entrer dans le bilan de la gestion du pouvoir par ATT pendant son premier quinquénat. Tout compte fait, il y déjà eu plusieurs rencontres entre le président de la République et ses partenaires, qu’ils soient de la société civile ou de la classe politique. Il faut souligner que les négociations du genre ne sont pas du tout faciles, quand on sait que le nombre de prétendants aux portefeuilles ministériels dépasse de loin le nombre de postes à pourvoir; d’où des négociations, parfois très corsées, en particulier au sein des entités qui doivent désigner des représentants.
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Dans tous les cas, on avance que de nombreuses étapes ont déjà été franchies dans ce sens. En effet, aux dernières nouvelles, il ne restait plus que les contacts avec les partis membres de l’ADP pour mettre la dernière main à un processus longtemps attendu et qui, logiquement, doit permettre de redynamiser l’action gouvernementale et surtout de mieux conduire le processus électoral en cours. Tout compte fait, ceux qui pensaient que le remaniement ministériel n’était plus à l’ordre du jour doivent donc se détromper, puisque les dés sont déjà jétés et le changement ne saura plus tarder.
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Moussa SOW
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