Pour le président de l’UM-RDA, la reconduction de Badra Alou Macalou dans le gouvernement de Cissé Mariam Kaïdama Sidibé n’a été l’objet d’aucun problème au sein du parti. Faux, rétorque un proche du ministre qui explique que cette reconduction a été faite par le chef de l’Etat sans le consentement du parti qui a préféré garder le silence pour ne pas étaler le linge sale en public. Peu importe, le parti des héritiers du président Modibo Keïta présente des signes de divergences en son sein au sujet de la reconduction de leur ancien secrétaire général au gouvernement.
Les responsables de l’Union malienne du Rassemblement démocratique africain (UM-RDA) juraient en 2009 de faire la peau à leur secrétaire général, Dr. Badra Alou Macalou qu’ils ont d’ailleurs débarqué de l’instance dirigeante du parti. Le remaniement ministériel constituait l’occasion en or pour le coiffer au poteau. Mal leur a pris puisque le président de la République a reconduit le Dr. Macalou à son poste de ministre chargé des Maliens de l’extérieur et de l’Intégration africaine. Ce qui n’a pas été du goût de plusieurs militants et cadres de l’UM-RDA.
Pour le secrétaire général et secrétaire politique du parti, Bocar Moussa Diarra, qui a été reçu par le chef de l’Etat comme tous les autres leaders politiques, la reconduction de son camarade n’est pas une mauvaise chose. « Nous avons été consultés mais on ne nous a pas demandé de faire une proposition. Nous ne pouvons pas dire aussi que le parti n’est pas représenté au gouvernement car jusque-là Badra Alou Macalou n’a pas dit qu’il a quitté le parti et nous ne l’avons pas exclu non plus. Mais le choix relève de la souveraineté du chef de l’Etat dont nous soutenons ses actions. C’est là l’essentiel », soutient-il.
Mais ses propos sont battus en brèche par un autre cadre du parti qui, sous le couvert de l’anonymat, affirme que « cette affaire est compliquée et il y a beaucoup de choses qu’on ne veut pas étaler sur la place publique. Sinon le président est loin d’avoir tout dit ».
On comprend aisément que les dirigeants de l’UM-RDA n’auraient pas du tout souhaité la reconduction de Macalou au gouvernement contre qui ils ont encore des dents. Une dégradation de relation commencée en 2009 quand le ministre des Maliens de l’extérieur et de l’intégration africaine s’est vu destituer au profit de son secrétaire politique, Moussa Bocar Diarra. On a tenté de justifier cette décision par les occupations ministérielles de Dr. Macalou, mais au congrès constitutif de l’UM-RDA, il fut purement et simplement écarté et contraint à rendre des documents de la défunte US-RDA.
On pouvait imaginer que c’était là la rupture des amarres entre le ministre et son parti et que cela ne pouvait pas ne pas avoir de répercutions sur sa participation au gouvernement. Sans être dans les secrets « des dieux », il est évident que la reconduction de Dr. Badra Alou Macalou dans le gouvernement a été une grande surprise pour les responsables de l’UM-RDA et même un désaveu présidentiel à leur endroit.
Abdoulaye Diakité
