Re-Aménagement ou Remaniement Ministériel : Quels enjeux pour ATT et pour les Maliens?

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Longtemps annoncé, le remaniement ministériel semble aujourd’hui inopportun ce, à moins de deux mois et demi des élections présidentielles d’avril 2007. De sources proches, il s’avère que le Général Président Amadou Toumani Touré ira aux élections présidentielles avec l’équipe actuelle du Gouvernement dirigé par Ousmane Issoufi Maïga affectueusement appelé Pinochet.

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Accusé par les uns et les autres, pour sa lenteur et parfois son sens d’humanisme trop profond, voire son grand attachement au social, le Président de la République Amadou Toumani Touré à qui revient le dernier mot d’une probable retouche de l’équipe Gouvernementale, se doit de réagir même s’il semble décidé, à aller aux élections présidentielles avec au moins la quasi totalité des ministres qui composent l’actuel Gouvernement de Pinochet. Les Maliens se posent de nombreuses questions à propos du remaniement ministériel. La perspective d’un rémaniement, voire d’un réaménagement était imminente avant qu’il n’en décide autrement à la dernière minute. Pourquoi, s’interroge-t-on? Là n’est peut -être plus la question. Un président de la République, surtout dans le contexte malien, a souvent des raisons que la raisons elle-même ignore.

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Aujourd’hui, est-il vraiment nécessaire, pour le Général Président  ATT de procéder à un remaniement ministériel ou à un réaménagement technique de l’actuelle équipe du Gouvernement, un changement que réclament tant certains ténors de la classe politique? Qui a donc  intérêt ou pas dans cet éventuel remaniement? Un changement  pourrait-il influer sur le choix des Maliens en avril prochain ?

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Se débarrasser des brebis galeuses

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Il s’agira pour le chef de l’Etat, afin de mieux aborder les  présidentielles, de se débarrasser des incompétents. Une évaluation sans complaisance s’impose. Il est évident que tous les ministres n’ont pas brillé de la même manière. Certains auront même été de boulets au pied de Pinochet et constituent le talon d’Achille de  ATT. Ceux-ci, par respect et par honnêteté morale et politique, doivent faire leurs adieux au Gouvernement. A défaut, ATT doit prendre ses responsabilités et personne ne criera au scandale.

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Ces crises qui fragilisent ATT

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Au sein de  l’actuel Gouvernement, il y a lieu de signaler quelques faiblesses de la part d’autres  Ministres dans la gestion de certaines crises. Ces Ministres ont, par moment, aux yeux de l’opinion nationale, échoué dans leurs départements respectifs. Ces crises sont relatives à la CCIM, à la Maison de la Presse, à l’ONP, au Transport, à la Magistrature, au chemin de fer, à l’Ecole, entre autres. Les Ministres de tutelles de ces départements, au lieu de chercher une solution définitive et courageuse à ces crises, ont au contraire envenimer la situation par leur attitude partiale. Conséquence: ces secteurs d’activités sont plus que jamais divisés. 

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Le cas spécifique et le plus critique constitue celui de la Maison de la Presse, où l’équipe fraîchement élue le 26 août 2006 est empêchée et bloquée dans l’exécution de ses missions par un ministre droit dans ses bottes. Cette attitude ne sera pas sans conséquence sur le processus électoral dont la presse constitue un maillon essentiel. Ce ministre partisan a réussi à prendre la Nation Malienne en otage. Il viole impunément la loi constitutionnelle du pays. C’est ATT qui devra répondre à sa place le moment venu.

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 Autres faits écœurants qui constituent les sujets de  discussions dans les «grins» et bureaux: le dernier recrutement  qui vient d’être opéré au niveau de la police nationale !

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Voilà autant de faits, qui nous font dire que le Général Président doit logiquement procéder à un réaménagement technique, même si c’est aux prix des têtes de certains ministres et de leurs partis.

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Des crises annonciatrices  de troubles ?

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Les crises qui secouent les secteurs du Commerce et de l’Industrie, de la Communication et des Nouvelles Technologies de l’Information, du Transport et de l’Equipement ou encore de la Justice, ne constituent-elles pas un avant-goût de ce qui pourrait  se produire en avril prochain, lors des élections présidentielles? A la lumière de tout ce qui se trame en ce moment, il y a lieu de craindre le pire, ce, d’autant plus que certains cadres politiques et hauts responsables et non des moindres de notre chère patrie ont perdu tout sens de civisme et de l’honneur, mûrissant la fatidique interrogation «et si Amadou perdait les élections? ». D’autres vont plus loin, en oeuvrant même pour ce faire. Ils préparent le terrain de la contestation, de la révolte populaire et du boycott comme en 1997-1998. Une certaine presse est déjà conditionnée pour ce faire. Ce qui explique la division au sein de cette entité. Là aussi,  ATT doit prendre ses responsabilités, toutes ses responsabilités. Il doit trancher !

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Quelles solutions ?

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Le remaniement constitue-t-il la solution miracle à ces dangers? Pas évident ! C’est plutôt l’organisation d’élections présidentielles et des législatives élections libres, équitables et transparentes, qui peut certainement constituer une parade. Ces joutes électorales constituent, sans nul doute, un tournant décisif pour notre jeune démocratie, «une démocratie» citée comme modèle dans le continent Africain et à travers le monde.

rn Par Zhao Ahmed Bamba

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