Radioscopie du nouveau gouvernement : Un mélange d’anciens et de nouveaux

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C’est un Gouvernement de 35 membres que le nouveau Premier ministre, Abdoulaye Idrissa Maïga, a désormais la charge de conduire. Dans ce Gouvernement, 11 nouveaux dont un revenant font leur entrée, 20 anciens restent à leurs postes et 4 permutent. On y retrouve également 8 femmes dont deux nouvelles têtes.

Au titre des nouveaux entrants, il faut surtout signaler l’entrée de l’ambassadeur du Mali à Washington et ancien ministre des finances, Tiéna Coulibaly, au poste de ministre de la Défense et des anciens combattants. Il succède au nouveau Premier ministre. C’est un homme rigoureux et intègre. Il va poursuivre la réforme et l’équipement de nos FAMA, en appliquant notamment la Loi d’orientation et de programmation militaire (LOPM). Parmi les nouvelles têtes, on retrouve Traoré Oumou Touré dite Oumou Cafo, au poste de ministre de la promotion de la femme, de l’enfant et de la famille. Elle hérite du département de Sangaré Oumou Bah, remercié. Oumou Cafo est en terrain connu pour avoir passé la plupart de sa vie à militer dans les organisations féminines, notamment à la CAFO dont elle était la président jusqu’à sa nomination. Il faut maintenant espérer qu’elle ne règle pas ses comptes avec ses adversaires. Le président de l’UDD, Tièman Hubert Coulibaly, signe son retour et occupe désormais le très stratégique département de l’Administration territoriale. Il remplace Mohamed Ag Erlaf qui déménage à l’éducation nationale. Le retour du fils de Moussa Mary Balla Coulibaly est une grande surprise. Car, il avait été débarqué du Gouvernement pour insuffisance de résultat, il y a quelques mois. Dans le lot des rentrants, on retrouve le brillant avocat, Me Kassoum Tapo, un des représentants de l’ADEMA/PASJ. Célèbre avocat et ancien président de la CENI, Me Tapo dispose de connaissances profondes du droit et de la littérature. Des atouts qui lui seront utiles pour promouvoir les droits de l’homme au Mali et réformer l’Etat sur des bases légales plus solides. C’est un ami personnel du Président IBK dont il était Conseiller spécial avant sa nomination. Parmi les nouveaux heureux, il faut signaler l’entrée du secrétaire général du RPM, Me Baber Gano. Il hérite du poste de ministre des transports, séparé de l’équipement et du désenclavement. Autre nouvelle tête, c’est le jeune Président directeur général du PMU-Mali Arouna Modibo Touré, qui prend les clés du ministère de l’économie numérique et la communication, en lieu et place du président du CNID, Me Mountaga Tall, mis sur la touche. Le directeur du Centre national de la lutte contre la maladie (CNAM), Pr Samba Ousmane Sow va participer pour la première fois au Conseil des ministres, en tant ministre de la santé et de l’hygiène publique. Il remplace la représentante de l’Eglise à ce poste, Marie Madeleine Togo. Samba était également Conseiller spécial du Président de la République, en charge des questions de santé. Il s’est fait remarquer à l’occasion de l’apparition de la maladie à virus Ebola dont il fut un des acteurs clés de l’éradication de cette maladie dans notre pays. Son principal défi ce sera la gestion de la grève illimitée au cours dans le secteur de la santé et du développement social. Les syndicalistes auront désormais leur répondant dans le Gouvernement. Il s’agit du secrétaire général adjoint de l’UNTM et secrétaire d Syndicat national de l’éducation et de la culture (SNEC), Maoulou Ben Kattra. Ce syndicaliste fié fié, s’occupera du département de l’emploi et de formation professionnelle. Il succède au premier président des jeunes du RPM, Mahamane Baby, limogé. La CMA sera représenté dans le Gouvernement par Alhassane Ag Hamed Moussa. C’est un cadre de l’administration financière. Jusqu’à sa nomination, il était le directeur général du contrôle financier. Il s’occupera du ministère de la décentralisation et de la fiscalité. L’ADEMA/PASJ gagne un poste de plus avec l’entrée d’Adama Tiémoko Diarra, au poste de ministre de l’aménagement du territoire et de la population. Il est le secrétaire politique du Comité Exécutif du parti de l’abeille et président de la Commission politique. Jusqu’à sa nomination, il était directeur général de la SOMAPEP. Parmi les entrants, elle est la seule inconnue. Il s’agit de Ly Taher Dravé. Il semble qu’elle est la caution des familles fondatrices de Bamako. Elle hérite du poste de ministre de l’élevage et de la pêche, laissé par Nango Demblélé qui a permuté au ministère de l’agriculture, en remplacement de Kassoum Denon.

Outre Nango Dembélé, trois autres ministres ont permuté. Il s’agit de Mohamed Aly Bathily, qui dépose ses bagages au ministère de l’urbanisme et de l’habitat, renforcé par son ancien département en charge des affaires foncières. Il y a Mohamed Ag Erlaf qui quitte l’administration territoriale et de la décentralisation pour le ministère de l’éducation nationale. Il remplace Pr Kénékouo dit Barthélémy Togo, emportée par la vague des grèves illimitées. Mme Traoré Seynabou Diop voit son département scindé en deux entités. Il s’occupera désormais de l’équipement et du désenclavement.

Sept ministres quittent le navire. Il s’agit de Kassoum Dénon de l’agriculture, de Me Tall, de l’économie numérique et de la communication, d’Ousmane Koné de l’urbanisme et de l’habitat, de Mahamane Baby de l’emploi et de la formation professionnelle, d’Oumou Bah de la promotion de la femme, de l’enfant et de la famille et de Bathélémy Togo de l’éducation nationale.

A part ces permutations et limogeages, tous les autres sont restés à leurs postes. D’ailleurs du commerce, Abdel Karim Konaté dit Empé prend du galon. Il aura désormais la charge de porter la voix du Gouvernement. Une lourde responsabilité qui est témoignage de la confiance du Président de la République et du Premier ministre en lui.

Youssouf Bamey

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