Radioscopie du nouveau Gouvernement : 8 nouveaux, 23 maintenus et 10 partants

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Moussa Mara
Moussa Mara

Très attendue depuis la nomination de Moussa Mara comme Premier ministre, le 5 avril dernier, la liste des membres du nouveau Gouvernement a finalement été rendue publique dans la soirée du vendredi 11 avril par le Président de la République. Dans ce nouveau Gouvernement, 8 nouveaux ministres font leur entrée, on en retrouve 23 de l’ancienne équipe et 10 sont envoyés en chômage technique pour l’instant.

Dans le lot des ministres entrants, on retrouve l’atout charme d’IBK, Mme N’Diaye Ramatoulaye Diallo dite Rama, non moins ex Directrice de campagne adjointe du candidat du RPM. On s’en souvient encore, elle avait fait trembler tout le Kénédougou durant la campagne présidentielle, en réalisant une mobilisation exceptionnelle d’électeurs pour IBK dans la région de Sikasso.

Elle hérite du ministère de la Culture du Mali et aura désormais en charge sa promotion. Elle va s’atteler à booster le savoir-faire malien, pour le bonheur des artistes et des acteurs culturels. Elle est promotrice d’une agence de communication.

L’ancien Directeur de campagne d’IBK, Abdoulaye Idrissa Maïga, fait aussi son entrée dans le Gouvernement de Moussa Mara. Il aura entre les mains le très sensible département de l’Environnement, de l’Eau et  de l’Assainissement. C’est un homme très discret, réputé être rigoureux dans le traitement des dossiers. Il avait conduit avec maestria la campagne d’IBK durant la dernière présidentielle et va désormais faire aux nombreux tas d’ordures et gérer la lancinante problématique de l’eau potable au Mali, comme par exemple dans les quartiers périphériques de la capitale. Homme à poigne avéré, plusieurs observateurs s’étaient étonnés de ne pas voir Abdoulaye Idrissa Maïga figurer déjà dans le premier Gouvernement.

 
Parmi les nouveaux ministres, citons également Abdoulaye Diop, plus connu sous le nom d’Ambassadeur Diop. Il aura en charge le très prestigieux département des Affaires Etrangères, de l’Intégration Africaine et de la Coopération Internationale. Directeur avant cette nomination du bureau Afrique du Programme alimentaire mondial, il fut Ambassadeur du Mali auprès des Nations Unies. Dans son entourage, il est présenté comme un diplomate chevronné, ce qui sera un grand atout pour lui.

Parmi les nouveaux hommes d’IBK, on retrouve un vieil acteur du Mouvement démocratique, Me Mountaga Tall, Président fondateur du CNID Faso Yiriwa Ton. Il est chargé de diriger le très problématique département de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique et va devoir trouver des solutions appropriées aux multiples crises qui secouent notre enseignement supérieur et s’atteler à mettre en œuvre les recommandations des Concertations nationales récemment organisées par son prédécesseur.

 
Ces assises ont abouti à des résolutions pertinentes pour le devenir de l’enseignement supérieur au Mali. Le brillant avocat et combattant infatigable de la démocratie ne devrait pas manquer d’approches réalistes pour réussir là où plusieurs de ses prédécesseurs ont échoué. Plusieurs fois élu député, il en est à sa première expérience gouvernementale au Mali.

Le père de la décentralisation au Mali signe son retour au Conseil des ministres dans le Gouvernement Mara. C’est d’ailleurs à juste titre qu’il a été nommé ministre de la Décentralisation et de la Ville. Ousmane Sy, puisque c’est de lui qu’il s’agit, est plus qu’en terrain connu. Il conduira donc le processus de décentralisation renforcée du Président de la République, ave à terme avec l’ambition d’aller vers la régionalisation. Cette grande réforme tient à cœur à IBK qui veut mettre en oeuvre une gouvernance basée sur le développement local. Ousmane Sy est un cadre fondateur du parti ADEMA, membre de son Comité Exécutif.
Le Directeur de cabinet du Président de la République, et ancien porte-parole du candidat IBK, Mahamadou Camara, fait lui aussi son entrée dans le nouveau Gouvernement. Il hérite des clés du département de l’Economie Numérique, de l’Information et de la Communication. C’est un journaliste de métier, promoteur du journal en ligne, Journaldumali.com. C’est un jeune brillant, réputé pour  sa maîtrise de la langue française et pour sa tête bien pleine, qui aura désormais la lourde tâche  de gérer la presse malienne, les défis du numérique et  les opérateurs de télécommunications.

Tout comme, Mahamadou Camara  et Me Tall, le Président de la CODEM, Housseini Amion Guindo dit Poulo, en est lui aussi à sa première expérience gouvernementale. Il est désormais chargé de la promotion des Sports au Mali. Il hérite de ce département, issu de la scission en deux de l’ancien, avec la création d’un ministère chargé de la Jeunesse et de la Construction Citoyenne. C’est un département taillé sur mesure pour le Président de la CODEM, qui est en effet Président d’un club de football, le Stade malien de Sikasso, depuis 2004. Il a également été Vice-président de la Fédération malienne de football. Avec son expérience du milieu footballistique et son amour pour le sport roi, espérons qu’il pourra nous ramener une coupe  d’Afrique.

Un Koumaré en chasse un autre. En effet, le huitième des nouveaux ministres est Mamadou Hachim Koumaré, un technocrate venu d’Addis Abéba, où il servait pour le compte de l’organisation internationale de l’aviation civile. Il répond donc à l’appel de la patrie pour s’occuper du département de l’Equipement, des Transports et du Désenclavement, remplaçant désormais à la tête de ce ministre un autre Koumaré, Abdoulaye de son prénom et Général de l’armée malienne.

Parmi les 23 ministres rescapés de l’ancienne équipe gouvernementale, Mohamed Ali Bathily. Il garde son fauteuil au département de la Justice, Garde des Sceaux, renforcé par les Droits de l’Homme. Soumeylou Boubèye Maïga reste aussi à son poste de ministre de la Défense et des Anciens Combattants. Idem pour  le Général Sada Samaké, qui voit ses compétences s’élargir au département de l’Intérieur en tant que ministre de l’Intérieur et de  la  Sécurité.

De même Mme Bouaré Fily Sissoko se voit confirmée à l’Hôtel des Finances. De son côté, Zahabi Ould Sidi Mohamed quitte les Affaires Etrangères pour le ministère de la Réconciliation Nationale. Le cacique du RPM qu’est Bocari Tréta garde jalousement son fauteuil de ministre du Développement Rural. Le Développement Social est un axe prioritaire du Président du Président de la République. L’ancien titulaire de ce département, Hamadou Konaté, voit ses prérogatives renforcées avec la prise en charge de la Reconstruction du Nord, ce qui fait de lui un presque super ministre de la Solidarité, de l’Action Humanitaire et de la Reconstruction du Nord.

 
L’ancien ministre du Plan et de la Prospective, Cheickna Seydi Ahmadi Diawara reste à son poste et voit même se consolider son département par l’adjonction de  l’Aménagement du Territoire et de la Population. Le Président de l’UDD, Tièman Hubert Coulibaly, ancien des Domaines de l’Etat et des Affaires Foncières, est lui aussi maintenu à son poste et voit son domaine de compétence s’élargir à la Gestion du Patrimoine.
Les ministres Abdel Karim Konaté dit Empé et Bocar Moussa Diarra restent aussi à leurs anciens postes respectifs. L’ancien ministre du Logement, Mahamadou Diarra, voit son département se transformer dorénavant en ministère de l’Urbanisme et de l’Habitat. Les ministres Ousmane Koné de Santé et de l’Hygiène Publique, Mme Togola Jacqueline Marie Nana de l’Education Nationale, Boubou Cissé des Mines et Mamadou Frankaly Kéita sont aussi maintenus à la tête de leurs départements, mais le dernier perd la gestion de l’Eau.
Moustapha Ben Barka devient ministre de plein exercice chargé de l’Industrie et de la Promotion des Investissements. Le porte-parole du Gouvernement, Mahamane Baby conserve également le département de l’Emploi et de la Formation Professionnelle. Idem pour Mme Sangaré Oumou Bah, à la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, Abdramane Sylla, aux Maliens de l’Extérieur et Mme Berthé Aïssata Bengaly à l’Artisanat et au Tourisme.
Le jeune ministre Mamadou Gaoussou Diarra perd les Sports mais se raffermit davantage avec la Jeunesse et la Construction Citoyenne. Dans le nouvel attelage gouvernemental, le ministère des Affaires Religieuses et du Culte est érigé en département à part entière et quitte donc la coupe de l’Administration Territoriale. Il reste dirigé par Thierno Amadou Omar Hass Diallo.

 
Concernant les ministres sortants, ils sont 10 à être envoyés au chômage technique. Il s’agit de l’ancien ministre de l’Environnement et de l’Assainissement, Ousmane Ag Rhissa, de celui de l’Administration Territoriale, le Général Moussa Sinko Coulibaly, de la Communication et des Nouvelles Technologies de l’Information, Jean-Marie Idrissa Sangaré, du la Réconciliation Nationale et du Développement des Régions du Nord, Cheick Oumar Diarrah, de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique, Moustapha Dicko, de la Culture, Bruno Maïga, de l’Equipement et des Transports, le Général Abdoulaye Koumaré et des anciens ministres délégués chargés du Budget, Madani Touré, de la Décentralisation, Malick Alhousseini Maiga et de l’Elevage, de la Pêche et de la Sécurité Alimentaire, Nango Dembélé.

 
Maintenant, au travail Mesdames et Messieurs les ministres. De nombreux défis vous attendent. Qui ont pour noms, entre autres, la libération effective du Nord, l’amélioration du panier de la ménagère, la lutte contre la corruption et la soif de justice des Maliens. Au travail donc, Mesdames et Messieurs, pour mériter la confiance du Président IBK et des Maliennes et des Maliens.
Youssouf Diallo
 

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2 COMMENTAIRES

  1. L autre le disait: nous voulons un ministère des transports maritimes et de la recherche spatiale

  2. Le suicide du diable

    « Ce qu’il en coûte aux gens de se désintéresser
    de la chose publique, c’est d’être gouverné par
    des gens pires qu’eux-mêmes »

    Mais qu’est-il arrivé à IBK pour qu’il se livre à cette comédie loufoque? Que s’est-il produit pour qu’il se libère si facilement de la morale et se complaise dans cette mise en scène guignolesque ? Former un gouvernement inspiré par la peur et appelé à la soupe tous ces affamés. Un gouvernement comprenant 7 chefs de partis sans un seul touareg. Et appeler un arabe pour s’occuper de la réconciliation. On aurait cru qu’un malin génie s’est emparé de son plastique rabiboché ( visage tiré vers le bas qui a pris d’un coup dix ans en quelques jours) pour narguer son peuple en formant un gouvernement de copains et de coquins. Maliens apprêtez vous à vivre des jours difficiles …… suicide du diable…..

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