Qui devait démissionner: ATT ou Nancouma Kéita ?

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Un remaniement ministériel par ATT à l’heure actuelle, c’est – à – dire à deux mois de l’élection présidentielle peut s’assimiler, comme l’a souligné IBK à  ’’ J.A.’’ à une distribution des prébendes à des partis politiques soutenant sa candidature. Le calcul ne s’arrêterait pas là cependant. rn

En effet, le remaniement de son pied enlèverait plusieurs épines. Primo, il se débarrasserait, du moins jusqu’aux législatives, de la longue liste d’hommes politiques qui le harcèlent pour des maroquins. Ce serait, secundo, un prétexte de ne pas procéder à un autre remaniement dans la foulée. Car la nouvelle équipe serait un gouvernement de campagne qui mènera une mission au-delà de la présidentielle pour lui accorder une majorité stable à l’Assemblée nationale. Resterait alors l’épine consistant à faire sortir Nancouma Kéita et Cheikh Oumar Sissoko du gouvernement.

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Donc, pour ATT, le remaniement est fort justifié. Comme l’a dit IBK dans la même interview accordée à ‘’L’intelligent’’, le président devra assumer toutes ses responsabilités. Notamment face à la loi fondamentale. N’a-t-il pas outrepassé ses droits en demandant aux ministres qui veulent battre campagne de démissionner dare dare et de ne pas attendre la veille de l’échéance électorale ?

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Cette leçon de morale politique devrait faire tiquer les ministres, puisque leur présence au gouvernement n’a aucun rapport direct avec leur éventuelle candidature ou celle d’un membre de leurs partis. En outre, battre campagne ne veut pas forcément dire s’inscrire dans l’opposition. La candidature d’IBK n’a jamais fait l’ombre d’un doute et n’a pas empêché le Chef de l’Etat de nommer et de maintenir Nancouma Kéita au gouvernement. L’idéologie du parti Sadi est connue et Cheikh Oumar Sissoko a été désigné ministre. Concernant la candidature à l’élection présidentielle, l’article 31 de la constitution dispose tout simplement que tout candidat aux fonctions de président de la République doit être de nationalité malienne d’origine et jouir de ses droits civiques et politiques. L’article 4 précise que toute personne a droit à la liberté de pensée, de conscience, de religion, de culte, d’opinion, d’expression et de création dans le respect de la loi.

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Donc, en sommant les ministres de démissionner, le Chef de l’Etat n’a-t-il pas abusé de ses prérogatives puisque la loi ne dit nulle part qu’un homme politique doit démissionner pour battre campagne ? D’ailleurs, c’est comme en 2002 quand la loi électorale indiquait que tout militaire qui désirait être candidat devait démissionner au préalable de l’armée. ATT ne l’a pas fait. Il a préféré prendre sa retraite. Personne n’y a trouvé du mal, alors que la classe politique tenait là son arme fatale. A l’époque, des hommes politiques m’avaient humblement confié qu’ils ne voulaient pas en faire une affaire de personne, surtout contre ATT.

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Baba Dembélé

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