La définition des attributions des différents départements ministériels doit inéluctablement prendre en compte les soucis d’efficacité. Dans un contexte marqué par des défis sécuritaires majeurs, il faudra éviter de surcharger certains ministres comme celui de l’intérieur et de la sécurité. Pour d’autres, il faudrait éviter de mettre les cintres carrés dans les trous ronds, comme le disent les anglo-saxons, les ‘’square pegs in round holes’’. Il importe plus que jamais de mettre l’homme qu’il faut à la place qu’il faut. Par exemple, en ces temps de vaches maigres, le pays a besoin de ceux qui sont capables de réaliser des performances en matière de réalisation de recettes. Le pays a besoin de soldats de l’économie et non de prédateurs !
Vite, il faut apporter aux problèmes des Maliens des solutions adéquates. Dans une lettre de cadrage, le chef de l’Etat devrait sans plus tarder indiquer clairement les priorités pour permettre au Premier ministre d’élaborer sa déclaration de politique générale devant l’Assemblée Nationale comme l’exigent les principes démocratiques.
La priorité des priorités reste et demeure la résolution de la crise au nord. Aujourd’hui, il faudra que le gouvernement trouve les ressources nécessaires pour débloquer les négociations avec les groupes armés qui se trouvent dans une impasse totale. La situation de Kidal qui échappe toujours au contrôle de l’Etat n’est pas reluisante en dépit des promesses à répétition. Il ne faut pas se faire trop d’illusion car la forte mobilisation en faveur d’IBK au cours de la dernière élection présidentielle trouve dans sa source dans l’espoir que ses concitoyens fondent sur lui quant à sa capacité à résoudre cette crise. Même si le processus qui permettra de résoudre définitivement cette crise prendra du temps, il urge de dégager les propositions de sortie avant de s’atteler à leur mise en œuvre.
L’équipe de Moussa Mara doit songer à prendre des mesures sociales pour permettre aux consommateurs de mieux respirer. Un tel reflexe s’avère indispensable pour apaiser le climat social par les temps qui courent. Les rumeurs relatives à l’augmentation des tarifs d’électricité – étayées récemment par une source diplomatique – ne rassurent pas du tout. Loin s’en faut. On sait déjà que la Société Energie du Mali se bat dans un environnement difficile pour relever le challenge de la fourniture de l’électricité.
Au-delà de la gestion du virus Ebola, notre pays traverse une grave crise humanitaire. Selon les Nations Unies, près de 1,4 million de personnes ont actuellement besoin d’une aide alimentaire. Ce nombre pourrait augmenter à 1,9 million d’ici au mois de juin lors de la période de soudure qui coïncide cette année avec le ramadan, un moment de grande consommation.
Dans un environnement de plus en plus difficile, le gouvernement devrait contrôler les dépenses en procédant à une utilisation rationnelle et judicieuse des ressources financières.
Par Chiaka Doumbia
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