Le Premier ministre Ousmane Issoufi Maïga dit “Pinochet” a remis jeudi sa démission et celle de son Gouvernement au Président de la République. Pour lui succéder, Amadou Toumani Touré a choisi, le 28 septembre, Modibo Sidibé, précédemment secrétaire général de la Présidence de la République. Un choix qui n’aurait pas été facile, tant les prétendants avaient tous des atouts solides pour le poste. Qu’est-ce qui a donc poussé ATT à préférer Modibo Sidibé aux autres?
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rnOn se rappelle que tout juste après sa réélection, le Chef de l’Etat, Amadou Toumani Touré, demandait à Ousmane Issoufi Maïga, venu lui présenter la démission de son équipe, de diligenter les affaires courantes avant la fin des législatives de 2007. Et dès lors, Pinochet et toute son équipe était en sursis.
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rnAussitôt après la mise en place du bureau parlementaire, ATT devait se décider sur la question. Seules deux options s’offraient à lui : laisser Ousmane Issoufi Maïga continuer, ou nommer un nouveau Premier ministre en vue de la formation d’un gouvernement. Amadou Toumani Touré a finalement opté pour la seconde. Et c’est Modibo Sidibé, un homme rompu dans la gestion des affaires de l’Etat, qui remplace désormais Pinochet à la Primature.
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rnBeaucoup de noms circulaient à propos de ce remplacement, entre autres, Soumaïla Cissé, Ahmed Sow, Mohamed Alhousseyni Touré, Diango Cissoko et Modibo Sidibé. Mais le choix porté sur ce dernier est loin d’être fortuit, car parmi les nominés, il était le plus prisé, et pour causes.
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rnDans sa Déclaration de Politique Générale à l’Assemblée, en mai 2004, l’ex- Premier ministre avait promis de donner une nouvelle impulsion à l’action gouvernementale en vue d’aboutir à des résultats tangibles. Mais dans la pratique, les résultats relatifs à l’évaluation périodique de l’action gouvernementale n’ont pas rencontré un réel assentiment, voire une caution du peuple.
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rnDe fin avril 2004, date de la prise de fonction de Ousmane Issoufi Maïga à nos jours, l’évaluation du gouvernement a présenté un bilan toujours positif, bien que le commun des Maliens n’ait pas toujours été du même avis.
rnUn des faits les plus marquants de la gestion du Pinochet a été à un moment donné, cette crise de confiance entre lui et ses ministres. Ces derniers mois, Pinochet apparaissait du reste fatigué de faire“tourner la roue de son attelage gouvernemental” et pensait plutôt à sa retraite.
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rnDepuis le siège de la commission de l’UEMOA, à Ouaga, le challenger d’ATT en 2002, Soumaïla Cissé, était aussi intéressé par le poste. Il aurait même fait intervenir certains Chefs d’Etat africains auprès d’ATT pour conforter cette volonté.
rnMais ce serait un discrédit cinglant non seulement pour Soumaïla, mais pour le Mali, que de laisser en vacance un poste aussi important et convoité que celui du patron de la commission de l’UEMOA, alors que le mandat de Soumaïla n’y est pas encore terminé. Et quand on pense aux difficultés qui ont précédé l’élection de Soumïla à ce poste international…
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rnSoumaïla Cissé Premier ministre signifierait donc la perte de ce poste de président de la Commission de l’UEMOA pour le Mali. Et pour le reconquérir, il faudra attendre des années, ce qui est inacceptable.
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rnQuant à Ahmed Sow, démissionnaire de son poste de Directeur Général du Comité pour le Développement de l’Entreprise (CDE), une structure d’appui de l’Union Européenne aux pays ACP, il se trouverait au centre d’une polémique.
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rnSi d’aucuns soutiennent que sa démission découle d’une volonté personnelle, d’autres, par contre, affirment que son départ du CDE serait consécutif à un rapport parvenu aux autorités maliennes. S’agit-il ou non d’un document compromettant sur sa gestion? Avec cette confusion, le Président de la République pouvait-il le préférer aux autres?
rnConcernant Diango Cissoko, il est, certes, un grand commis de l’Etat, et son parcours le démontre. Mais est-il à l’abri de tout reproche? Ses anciennes allégeances à l’UDPM rendent-elles les mains libres à ATT, au moment où bien des acteurs du mouvement démocratique pensent que le 26 mars 1991 est toujours proche?
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rnPour ce qui est de l’ingénieur en Travaux Publics, Mohamed Alhousseini Touré, il n’est pas un inconnu du pays. Il fut plusieurs fois ministre sous Moussa Traoré et Alpha O. Koraré. Mais ce militant de l’US-RDA, bien que bon élève des institutions de Bretton Woods -notamment la Banque Mondiale- était-il le Premier Ministre idéal, dans un contexte social et politique très déterminant?
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rnIl ne restait donc plus que Modibo Sidibé, dont la nommination n’a guère surpris les Maliens. Car, il apparait, parmi les autres, comme le seul homme de dossiers, ce qui lui confère une compétence avérée dans la gestion des affaires de l’Etat.
rnEn effet, depuis la transition -où il était conseiller d’ATT- , cet“Enfant du Wassoulou” est aux affaires. Il fut plusieurs fois minsitre sous Alpha, avant de rejoindre la Présidence de la République, dès l’élection d’ATT en 2002, en qualité de secrétaire général, fonction qu’il occupait jusqu’au 27 septembre 2007.
rnEn fin administrateur discret, le général de Police traîne derrière lui une riche expérience sur les grandes questions de la Nation, et maîtrise parfaitement les grands dossiers internationaux.
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rnModibo Sidibé semble être ce type de Malien sur lequel ATT a pris le risque de parier, depuis son discours à la Nation, le 22 septembre 2007. L’homme sera t-il à la hauteur de sa nouvelle tâche?
rnAdama S. DIALLO
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