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C’est le vendredi 8 juin que SEM Amadou Toumani Touré, ayant bénéficié de la part du peuple d’un second contrat de confiance pour le Mali, sera officiellement investi président de la République, à l’occasion d’une cérémonie mémorable et grandiose. Cette investiture ne doit pas nous faire oublier que pour respecter une tradition constitutionnelle démocratique, le Premier ministre, chef du gouvernement Ousmane Issoufi Maïga remettra au chef de l’Etat la démission du gouvernement qu’il dirige depuis plus de trois ans (officiellement après la cérémonie d’investiture).
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Pour son sens élevé de la patrie et du devoir et surtout le travail qu’il a accompli lors de son passage à la tête de certaines structures étatiques, SEM Amadou Toumani Touré a fait confiance à Pinochet en le nommant premier Ministre le 29 Avril en Mai 2004, en remplacement de Monsieur Ahmed Mohamed Ag Hamani qui n’avait pas démérité. C’est ainsi que Ousmane Issoufi Maïga a su imprimer à l’action gouvernementale un souffle à la mesure de sa riche expérience.
SEM Amadou Toumani Touré, en nommant ce commis chevronné, ne s’était pas trompé dans son choix. Homme rigoureux et de principe, son excellence Ousmane Issoufi Maïga est aussi pratique et pragmatique.
A quelques heures de la présentation de la démission du gouvernement qu’il a dirigé de mai 2004 à ce 8 juin 2007, il nous est paru nécessaire de rendre un hommage mérité à cet grand et intègre commis de l’Etat dont le nom a fait trembler les cadres et agents véreux et corrompus.
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C’est donc l’occasion inouïe que nous saisissons pour rendre hommage à un travailleur que nous avons observé depuis la transition, sinon bien avant sous la II ème République. Il faut savoir rendre à César ce qui est à César.
Ousmane Issoufi Maïga et son équipe ont mouillé à fond le maillot. A l’heure du départ, il faut savoir le reconnaître et le dire.
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En vue d’assurer le bien-être de toutes les Maliennes et de tous les Maliens et faire du Mali « un modèle de bonne gouvernance », le chef du gouvernement s’est appuyé sur la classe politique et l’ensemble des partenaires pour redynamiser la vie politique, économique, sociale et culturelle du Mali.
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Compte tenu de cet engagement de « Pinochet », après la démission du PM Ahmed Mohamed Ag Hamani, l’appel s’est adressé à lui. ATT avait-il fait le bon choix ?
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Ousmane Issoufi Maïga a-t-il démérité ?
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ATT, en le choisissant a été surtout inspiré par les prouesses qu’il a faites à des moments différents. Il l’avait découvert déjà depuis la période de la transition démocratique. On se rappelle que Ousmane Issoufi Maïga était ministre contrôleur d’Etat à cette période. Il avait auparavant travaillé à la Dette publique au ministère de l’Economie et des Finances. A toutes ces étapes, il s’est fait distinguer comme un cadre intègre, de rigueur qui a su, partout où il est passé, imposer la discipline, cultiver l’excellence et l’amour pour le travail bien accompli chez tous ses collaborateurs.
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Pour ces raisons et sa promptitude à relever le défi de la bonne organisation de la coupe d’Afrique des Nations 2002 après la défection de l’ex-ministre de la Jeunesse et des Sports Adama Koné, Ousmane Issoufi Maïga a focalisé l’attention de tous les Maliens sur lui.
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Il est réputé homme de terrain. Les nombreux chantiers sous le pouvoir ADEMA étaient sous sa conduite.
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Par ailleurs en mai 2004, à l’occasion de la présentation aux députés de la déclaration de politique générale du Gouvernement, le premier ministre indiquait « il convient aujourd’hui, non seulement de renforcer ces résultats, mais aussi et surtout, de réaliser d’autres performances dans tous les domaines de la vie économique et sociale de notre pays ». Pour ce faire, disait il, « il est impérieux de créer un certain nombre de conditions dont, la remise au travail rapide de l’administration, la mise en confiance des cadres et leur sécurisation dans l’exercice de leurs fonctions, la sécurité des personnes et des biens, et la saine distribution de la justice afin que l’institution judiciaire joue pleinement son rôle de régulation de la société et de consolidation de la démocratie ».
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L’arrivée de Ousmane Issoufi Maïga à la primature a créé une certaine panique dans les rangs des cadres de l’Etat. Beaucoup le craignaient pour sa rigueur. « Pinochet » est cette appellation qui lui a été attribuée pour souligner simplement le fait qu’il est autoritaire et rigoureux.
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Pour de nombreux cadres et opérateurs économiques rompus à la fraude et au détournement, sa nomination représentait un danger, voire une insécurité.
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Dans la foulée, Pinochet a pris une mesure restrictive des dotations en carburants des cadres de l’administration. Cette mesure le n’a pas été bien accueillie par les cadres. A l’occasion de ses descentes sur le terrain, le chef du Gouvernement était toujours égal à lui-même. A l’Office du Niger, en zone CMDT, dans sa région natale, il tiendra un langage franc qui ne sera pas apprécié de tous (paysans, cadres parents. Il n’hésitera pas à cracher ses vérités à qui veut l’entendre.
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Les mesures relatives à la redevance eau des paysans producteurs ayant exigé de payer les sommes dues dans un délai, ont suscité beaucoup de mécontentements dans les milieux paysans.
Les bons points de Pinochet
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Peu après son arrivée à la primature, Ousmane Issoufi Maïga a introduit des innovations dans le cadre de la gestion des affaires publiques. Il mettait en pratique une des mesures annoncées peu avant aux députés. Il disait qu’il sera procédé, à une évaluation trimestrielle des programmes d’activités que les ministres auront élaborés dans ce cadre ».
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Pour une se faire comprendre des uns et les autres, le PM indiquait : « cette mesure nous paraît de nature à imprimer à l’action gouvernementale, toute l’impulsion exigée par le contexte actuel de notre pays et par le souci de résultats tangibles qui anime le gouvernement, au regard des nombreuses attentes et besoins des populations ».
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Dans ce sens, chaque trimestre, un rapport était publié sur le travail gouvernemental, à travers lequel les populations avaient l’opportunité de savoir ce qui a été fait dans chaque ministère, en termes de réalisations et de mesures concrètes.
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Cela offrait l’opportunité de mesurer l’envergure des actions programmées et réalisées. Les citoyens pouvaient du coup s’imprégner de l’état d’avancement de la mise en œuvre des actions envisagées.
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Le premier ministre sortant a été pour beaucoup dans les efforts de négociations permettant de renvoyer la date de la privatisation de la CMDT en 2008. Sous sa houlette, plusieurs bâtiments administratifs ont été construits ou rénovés dont la primature.
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Sous la direction du Président ATT, O. I. Maïga a exécuté et tenu toutes les promesses de la demande sociale. Bientôt débuteront dans le Nord Mali la construction du barrage de Taoussa que Pinochet a vaillamment négociée au siège la BID à Djeddah.
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Sur le front social, le PM était aux avants postes de toutes les négociations avec les partenaires sociaux.
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A titre d’exemple on citera la résolution heureuse de la crise qui secouait le milieu universitaire.
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La réalisation la plus récente est la construction du joyau abritant les services de contrôle de l’administration publique. Aussi des efforts conjugués ont permis de déceler les faiblesses du contrat de concession d’EDM-SA et de les dénoncer. Toute chose qui a conduit au départ de SAUR du capital d’EDM-SA. On pensait que ce contrat d’une durée de vingt et cinq ans ne pouvait pas faire l’objet d’une renégociation.
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Il a aussi à son actif les efforts soutenus d’information et de sensibilisation des populations, des élus communaux pour le relèvement du taux de participation aux élections présidentielles de 2007.
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Le jour du vote, le premier ministre sortant a sillonné plusieurs centres de vote pour s’assurer que l’administration, en ce qui la concerne a fait son travail. Ces efforts ont effectivement payés. Les taux de retrait des cartes d’électeurs ont sensiblement augmenté, à la grande satisfaction de tous.
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Les mérites du Premier ministre sortant sont immenses à nos yeux mais pas pour ces détracteurs. C’est sans doute pour cette raison qu’il est resté longtemps à son poste malgré les difficultés auxquelles il a été confronté ; contre vents et marrées.
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Tiémoko TRAORE
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