Le jeune Premier ministre, Moussa Mara, qui avait cristallisé autour de sa personne beaucoup d’adversité, a finalement jeté l’éponge pour faciliter le travail à son ex-désormais patron, El Hadj Ibrahim Boubacar Kéïta, président de la République. Il a été remplacé par le dernier Premier ministre du président Alpha Oumar Konaré. Modibo Kéïta, puisse que c’est de lui qu’il s’agit, était jusque-là représentant spécial du Président au dialogue inclusif inter malien, aux négociations d’Alger. Le changement ainsi intervenu à la tête du gouvernement n’apparaît guère une surprise. Il concrétise ce qui était fortement attendue par les Maliens pour avoir été annoncée depuis de longtemps.
Visiblement effacé, d’ailleurs habitué à se faire oublier quand il n’occupe pas de haute fonction, Modibo Kéita a réellement un destin ‘’primatorial’’, ou du moins semble celui qui porte le mieux la casquette de l’homme de consensus. Car, pour de nombreux observateurs, sa nomination relève d’une manœuvre de satisfaction de la demande, et des partis de la majorité présidentielle que ceux de l’opposition. Qui ne sentaient pas bien les méthodes de Moussa Mara. Celui-ci était accusé par ses détracteurs de la majorité, de rouler plutôt pour son parti et non pour le Chef de l’Etat. Dans leur défense, le camp Mara arguait le dynamisme de sa jeunesse qu’il a insufflé au sein de l’appareil d’Etat et la nouvelle méthode de gouvernance qu’il incarne.
Ce n’est pas suffisant, estiment de nombreux cadres politiques de la majorité, qui estiment que le Président de YELEMA fait preuve d’une certaine suffisance qui n’arrange point le consensualisme dans le soutien aux actions du président de la République . Du coup, le climat au sommet de l’Etat était désormais délétère au point d’embrumer le travail gouvernemental. Cependant, il faut le reconnaître, IBK a su et pu supporter la pression, sans pour autant perdre de confiance à son jeune Premier Ministre Moussa Mara, jusqu’à cette date du 09 Janvier 2014. Du coup, le clash n’a pas été durement ressenti. Les deux hommes ont rompu le bail en bon termes.
Celui qui renouvèlera un nouveau bail avec la Primature, Modibo Keïta, signe avec cette nomination son grand retour. Il avait assuré un intérim, certes bref, mais suffisamment costaud comme charge, en 2002 après la démission de Mandé Sidibé. C’était le18 mars 2002 quand ce dernier devait se présenter à l’élection présidentielle de 2002. Une élection que le gouvernement dirigé par Modibo Kéita avait la lourde et exaltante tâche d’organiser. Toute chose qui permettra l’élection de l’ex-général d’armée, Amadou Toumani Touré (ATT) au pouvoir. Auparavant, il avait été ministre de la fonction publique et celui des Affaires étrangères du général président, Moussa Traoré, sous la 2e République. Avant d’être Premier ministre, il fut Secrétaire Général de la Présidence. En 2007, il a été tiré de son repos dans sa Koulikoro natale pour se voir confier la conduite des travaux du forum de lutte contre la Corruption. Tâche, à laquelle il s’est acquitté avec brio. Ce qui a motivé le président IBK, à lui faire confiance pour assumer les fonctions de représentant spécial au dialogue inter-malien à Alger. Poste qu’il occupait jusqu’à sa nomination à la tête du gouvernement, hier. Bonne chance doyen.
Mohamed A. Diakité
Opportunistes
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