Ministre d’Etat sortant en charge de l’administration territoriale, il remplace Choguel Maiga aux commandes du gouvernement dont il était le porte-voix auprès de l’opinion nationale et de la communauté internationale.
À travers le décret présidentiel N⁰0655 PTRM lu à la télévision nationale, dans la matinée du jeudi 21 novembre 2024, le Général de division Abdoulaye Maiga est nommé Premier ministre, chef de gouvernement. On pressenti une et difficile tâche de constituer une équipe gouvernementale dans les jours suivants, mais, moins de 2 heures après sa nomination, la liste est tombée. De quoi laisser penser qu’elle était prête depuis la clôture du meeting de clarification du président du Comité stratégique du M5-RFP.
Baron du pouvoir militaire révélé par l’avènement de «anciens colonels», Abdoulaye Maiga était jusque la veille de sa nomination le porte-parole du gouvernement démis. Unique ministre d’Etat, il venait en deuxième position dans la préséance et restait intraitable sur la souveraineté du Mali. Depuis le premier congé maladie de son prédécesseur, en 2022, il a su marquer l’opinion par ses sorties fracassantes à l’ONU et son intransigeance sur le dossier des 49 militaires ivoiriens. Un moment où des mouvements de soutien avaient ouvertement fait campagne pour son maintien définitif aux commandes de la cité administrative.
Connu pour ses sorties tonitruantes et ses réactions épidermiques aux ingérences étrangères, c’est un stratège de choc qui devra donc conduire le Mali au retour à l’ordre constitutionnel. Il se retrouve dans la continuité de ce qu’il a débuté depuis 2 ans dans une équipe dont il connaît tous les membres. Sauf qu’il ne sera désormais jugé que sur la base des résultats en tant que fusible de fait du président de la Transition, qui jouit d’un PM apolitique. À l’image du chef du gouvernement débarqué en 2020 avec IBK, Abdoulaye Maiga conserve aussi son portefeuille initial de l’administration territoriale. Cela signifie qu’il sera l’organisateur des futures élections avec une éventuelle présidentielle en avril 2025.
D’ores et déjà, il devra faire oublier un acteur qui a divisé et fortement mis à mal l’arène politique. Sa bonne relation avec le monde politique pourrait être déterminante pour une suite apaisée de la transition, quoiqu’il soit attendu sur le dossier des 11 leaders détenus en tant que double tutelle des partis politiques.
Keita Idrissa