Longtemps pressenti à la tête du gouvernement en remplacement de Modibo Kéita, l’ancien ministre de la Défense, et des anciens Combattants Abdoulaye Idrissa Maïga a été nommé, samedi Premier ministre par décret 2017/0315 du 08 avril 2017.
BIOGRAPHIE (SOMMAIRE)
Proche du président Ibrahim Boubacar Kéita dont il a été le directeur de campagne à la présidentielle de 2013, Abdoulaye Idrissa Maïga est un fruit de l’école et de la fonction publique malienne.
Fonctionnaire de Classe exceptionnelle, il est né le 11 mars 1958 à Gao. Après ses études à l’Institut polytechnique Rural (IPR) de Katibougou, il décrocha, en 1981, son diplôme d’ingénieur des sciences appliquées, spécialité « Elevage ».
Il élargira par la suite ses domaines de compétence. Ainsi, devient-il spécialiste des questions de développement rural intégré, de la gestion de projet des systèmes d’Evaluation et des systèmes fonciers. Il est également spécialiste des Projets Agricoles et de Gestion des Ressources Naturelles.
Sur le plan professionnel, Abdoulaye Idrissa Maïga occupa son premier poste en 1982, en qualité de chef de l’antenne pastorale de Gao du ministère de l’Elevage et de la Pêche. Il fut, entre 1999 et 2001, coordinateur des projets d’Elevage de la région de Mopti.
De 2001 à 2003, il était chercheur associé au ministère du développement rural et chargé de programmes auprès de la Cellule de Planification et de Statistique dudit ministère. De 2003 à 2008, il était chef de Département « Etudes et Suivi des milieux » de l’Agence du Bassin du Fleuve Niger à Bamako. Depuis cette date, il officie comme consultant auprès d’organismes nationaux et internationaux.
Ce praticien avéré pourra, avec une dose de bonne volonté, contribuer à rendre un environnement plus saint aux populations maliennes. Mais le défi reste énorme en ce qui concerne l’accès à l’eau. Le problème, à ce niveau, devrait constituer la priorité des priorités tant les maliens des zones rurales sont éprouvés par cette difficulté d’accès à l’eau potable.
Ingénieur mais soucieux des droits de l’homme, Abdoulaye Idrissa Maïga fut secrétaire général adjoint de l’Association malienne des Droits de l’Homme (AMDH) de1990 à 1999. Il est l’auteur de plusieurs publications techniques et a participé à la rédaction de l’ouvrage collectif « Mali : entre doutes et espoirs ». Il est père de 5 enfants.
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PRIMATURE: Abdoulaye Idrissa Maïga face aux défis
Le Mali a désormais un nouveau Premier ministre depuis samedi : il s’appelle Abdoulaye Idrissa Maïga. Il remplace ainsi Modibo Keïta, en poste depuis janvier 2015. Le nouveau chef du gouvernement a entamé dès ce dimanche les négociations pour la formation de son gouvernement, et sur sa table de nombreux défis l’attendent, notamment la grogne sociale marquée par la grève illimitée du secteur de la santé et de l’éducation.
Il devient ainsi le quatrième Premier ministre d’Ibrahim Boubacar Keïta depuis son accession au pouvoir en 2013. Précédemment ministre de la Défense, le nouveau chef du gouvernement est ingénieur de formation. Ancien directeur de campagne d’IBK et vice-président de son parti, le RPM, Abdoulaye Idrissa Maïga a été également ministre de l’environnement.
C’est donc la première fois depuis le début de son mandat que le président IBK choisit un Premier ministre issu des rangs de son parti.
Sa nomination intervient dans un contexte de grogne sociale marquée par la grève illimité des agents de santé, et les enseignants.
A 59 ans, le nouveau Premier ministre a pour mission d’« impulser une nouvelle dynamique à l’action gouvernementale ». Il doit aussi accélérer la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation et trouver une solution rapide à la recrudescence de l’insécurité dans le pays. Pour le premier trimestre de cette année, plus de 50 personnes ont été tuées, selon Humain Rights Watch.
L’opposition salue le choix du Premier ministre dans le Parti majoritaire à l’Assemblée nationale. Mais selon Me Boubacar Karamoko Coulibaly de l’URD, le doute est permis quant à la capacité du nouveau chef du gouvernement à faire face aux préoccupations des Maliens dans un contexte de crise sociale tendue.
« Depuis l’avènement du nouveau régime c’est la première fois que le chef du gouvernement est issu des rangs du parti majoritaire à l’Assemblée nationale. Sur le plan politique, ceci est une bonne chose. Je dirai sur ce plan que le chef de l’Etat est en accord avec la réalité politique. Maintenant, franchement, j’espère que le nouveau Premier ministre nommera un gouvernement de combat qui fera face aux problèmes des Maliens. Vous savez que le pays est paralysé sur tous les plans aujourd’hui, du Nord au Sud, d’Est à l’Ouest, au Centre, rien ne va, chacun se cherche, ça va dans tous les sens. J’espère que le temps permettra au gouvernement de faire face aux problèmes des Maliens. J’avoue de vous à moi, à partir de tout ce que j’ai vu jusqu’ici, je ne suis pas très optimiste, mais l’idéal serait que les problèmes du pays soient pris en main et résolus ».
Avec Tamani