Dans un article intitulé «PPR à propos du 26 Mars 1991 : Les acteurs de la révolution ont trahi cette révolution» et qui a fait la Une de notre journal, nous écrivions «qu’à la différence de certains hommes politiques qui ont pour crédo la transhumance, il a su rester fidèle à son mentor, Tiébilé Dramé, à ses convictions personnelles et aux idéaux de son parti. Peut-être, Dieu seul le sait, un jour il sera récompensé par les militants PARENA qui lui permettront d’être leur porte-parole à Bagadadji en tant que Député à l’Assemblée Nationale».
Sa nomination hier au poste de Ministre de la Jeunesse et des Sports du Mali confirme tout le bien dont nous parlions de lui. Son surnom «PPR» (Prêt Pour la Révolution) que ses camarades estudiantins de lutte lui ont donné, colle bien avec son combat d’opposant qu’il mène depuis longtemps. Compréhensif, tolérant et plein d’estime pour son prochain, il savait déjà accepter la différence dans les convictions dès son jeune âge. Ce sont là sont sans nul doute des vertus pour lesquelles le peuple malien s’est battu en 1991. Des vertus qu’il a inculquées au peuple PARENA. Espérons que sa présence dans l’équipe gouvernementale pourra apporter un plus au débat démocratique permettant de parvenir en 2012 à des élections paisibles.
DABA DIAWARA
Son entrée au Gouvernement comme le Ministre de la Reforme de l’Etat traduit toute la volonté du Président de la République ATT de conduire à bon port le toilettage des textes fondamentaux de l’Etat. Est-il besoin de rappeler que c’est Daba Diawara qui a conduit le Comité d’Appui aux Reformes Institutionnelles CARI. Aujourd’hui, sa tâche consistera à défendre le projet de reforme institutionnelle devant les élus de la Nation set surtout de préparer le Referendum prévu avant la fin 2011.
Daba Diawara a été Ministre sous la transition de 1991 à 1992. Fils de feu Gabou Diawara, Daba Diawara est président du Parti le PIDS. Homme de dossier et très compétent, Daba Diawara est celui qui peut véritablement négocier pour le Mali ce virage démocratique qui l’attend en 2012.
AMADOU CISSE DIT DIADJIRI
L’enfant de Téninkou au Ministère des Mines
Tant attendu, le Gouvernement a enfin dévoilé ses secrets. C’est hier aux environs de 18h30 que le Ministre Secrétaire Général du Gouvernement, Django Sissoko a lu publiquement la liste de la nouvelle équipe gouvernementale que dirige désormais Mme Cissé Mariam Kaïdama Sidibé. La composition de ce nouveau Gouvernement laisse comprendre le respect des rapports de force entre les partis politiques. Les partis en ont eu en fonction de leur poids politiques. Ainsi, l’Adema, l’Urd et le PDES se taillent la part du lion. A l’Urd, l’on semble opte pour le statut quo en maintenant les anciens Ministres. Mais, le seul changement opéré est l’entrée d’Amadou Cissé comme Ministre des Mines. Une entrée saluée par de nombreuses personnalités politiques de l’Urd. Jeune et compétent, cet ingénieur en BTP est un grand responsable politique de l’Urd à Téninkou, sa ville natale. Très respecté au sein du Bureau politique national, Diadjiri fait partie de la jeune garde. Au poste du Ministre des Mines, il est en terrain connu. Il est à la tête d’un groupe d’ingénieurs conseil qui opère dans plusieurs domaines d’activités. Alors, tout porte à croire que l’homme serait à la hauteur de la tâche qui lui est confiée. Cette nomination vient en reconnaissance d’un engagement politique sans faille. Espérons qu’elle soit le début dune longue carrière politique.
SAMBOU WAGUE ANCIEN DIRECTEUR DU TRESOR
Le nouveau Ministre Délégué Chargé du Budget auprès du Ministre de l’Economie et des Finances est sur un terrain connu. Sambou Wagué a en effet été Secrétaire Général dudit Ministère pendant un bout de temps. Il a aussi occupé le poste du Directeur de la Coopération internationale.
HAROUNA CISSE
Le nouveau Ministre du Développement Social s’est révélé au grand public lors de la présidentielle de 2007. Bien qu’étant un responsable Adema de la section VI du District de Bamako, Harouna Cissé a mouillé le maillot pour la réélection du général ATT à la Magistrature suprême en 2007. Agent de l’ACI, Harouna Cissé est considéré comme un petit de Yacouba Diallo, l’actuel Ministre de Domaines de l’Etat et des Affaires Foncières. Avec sa nomination dans le Gouvernement de Mme Cissé Mariam Kaïdama Sidibé et celles de Soumeylou Boubeye Maïga et Yacouba Diallo, une menace sérieuse plane désormais sur l’actuel président de l’Adema PASJ, Dioncouda Traoré qui nourrit des ambitions présidentielles en 2012. Tous ces trois nouveaux Ministres sont en effet proches du Président ATT. Harouna Cissé n’était-il pas d’ailleurs le Conseiller politique du Président ATT ?
Nouveau Ministre de l’Emploi et de la Formation Professionnelle
Un homme du sérail aux commandes
Le nouveau Ministre de l’Emploi et de la Formation Professionnelle, précédemment Directeur général de l’Agence pour la Promotion de l’Emploi des Jeunes (APEJ) est né à Ségou le 25 septembre 1962.
A 49 ans, on peut sans risque de se tromper dire que c’est un homme du sérail des questions d’emploi et de formation qui arrive à la tête d’un des Départements ministériels les plus importants de l’échiquier gouvernemental du Mali. En effet, depuis plus de 10 ans, M. Kadjoké officie dans ce domaine comme l’un des meilleurs technocrates.
Diplômé en droit de l’Ecole Nationale d’Administration (ENA, 1988) et ancien leader de l’ADIDE, il est aussi l’auteur de plusieurs publications dont l’une porte sur la «Lutte contre le chômage et la marginalisation des jeunes (1999)», et une autre sur la «Formulations de la politique nationale de l’Emploi (1998)».
Par ailleurs, comme formateur, il a animé une myriade de sessions sur «l’Esprit et Création d’entreprise» ; mais aussi comme Consultant du Bureau International du Travail (BIT), en menant conjointement des études, en 2001, sur les «Pratiques de la gestion de santé communautaire au Mali». Il a en outre eu à officier comme Consultant, notamment pour la Coopération américaine (USAID). Arrivé à la tête de la Direction de l’APEJ en 2007, il a eu aussi à gérer le Fonds National de l’Emploi des Jeunes (FNEJ).
Hamane Niang, nouveau Ministre de la Culture
Après trois ans et demi passés à la tête du Département de la Jeunesse et des Sports, Hamane Niang vient de gagner, une nouvelle fois, la confiance du Président de la République, Amadou Toumani Touré pour faire partie du tout nouveau gouvernement de Mme Cissé Mariam Kaïdama Sidibé. Celle-ci vient, en effet, de lui confier le portefeuille aussi sensible que celui de la Culture. Rappelons que sous Hamane Niang, le Ministère de la Jeunesse et des Sports a relevé des défis, tant sur le plan sportif que sur le plan du développement de la jeunesse malienne dans tous ses aspects. Ce qui a valu au Mali de bénéficier du crédit et de la confiance des bailleurs de fonds ainsi que des partenaires techniques.
Au Ministère de la Culture, les défis qui attendent Hamane Niang sont énormes. Il s’attèlera à donner une image à la Culture malienne sur l’échiquier international et multiplier les festivals au plan national, mais surtout la bonne organisation de la Biennale artistique et culturelle, prévue cette année à Mopti. En somme, il s’agira pour lui de maintenir l’élan amorcé et de donner une visibilité à la Culture malienne.
Soumeylou Boubèye MAÏGA dit «SMB»
Un vieux cheval de retour
SBM est né le 8 juin 1954 à Gao. Il a fait des études de journalisme au Centre d’études des sciences et techniques de l’information (CESTI) de l’Université de Dakar au Sénégal, ainsi qu’en France où il obtient un diplôme d’études supérieures spécialisées (DESS) en diplomatie et en administration des organisations internationales en 1987 à l’Université de Paris-Sud et un diplôme de relations économiques internationales à l’Institut d’administration de Paris. Il exerça le métier de journaliste d’abord à L’Essor, quotidien gouvernemental, puis au journal Sunjata.
Militant au sein du Parti malien du travail, il a été l’un des principaux artisans de la Révolution de mars 1991. Il entra au cabinet d’Amadou Toumani Touré, alors président du Comité de Transition pour le Salut du Peuple (CTSP), en qualité de Conseiller spécial d’avril 1991 à juin 1992.
Vice-président et membre fondateur de l’Alliance pour la démocratie au Mali-Parti Africain pour la Solidarité et la Justice (ADEMA/PASJ), il devient en 1992 Chef de cabinet du président de la République Alpha Oumar Konaré. En janvier 1993, il est nommé Directeur général de la DGSE, avant d’entrer au Gouvernement de Mandé Sidibé en tant que Ministre des Forces Armées et des Anciens Combattants. SBM a été candidat à la présidentielle d’avril 2007. Il était PCA de l’APEJ depuis octobre 2008.
Cinq dames au Gouvernement
Exactement une semaine après la nomination de Mme Cissé Mariam Kaidama Sidibé au poste de Premier Ministre, le président de la République, après une large consultation avec toute la classe politique malienne et sur proposition du Premier Ministre, a nommé les membres du nouveau Gouvernement. Signalons que cette nouvelle équipe comprend seulement cinq dames (la PM incluse) contre six pour la précédente. Néanmoins, des changements, si on peut appeler ça ainsi, ont été fait au niveau de certains portefeuilles. Madame Diallo Madeleine Bah se retrouve au Ministère de la Santé ; Siby Ginette Bellegarde conserve son Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique. Les deux nouvelles Ministres du Gouvernement Kaïdama sont : Docteur Konaré Mariam Kalapo au Ministère de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille et Sangaré Niamoto Bah au Ministère de l’Industrie des Investissements et du Commerce. Cette réduction du nombre des dames dans cette nouvelle équipe gouvernementale serait certainement due aux multiples réactions hostiles à la nomination d’une femme comme Chef du Gouvernement.
Le nouveau gouvernement
Le nouveau gouvernement est composé de 32 postes dont trois ministères délégués. Il comprend quatre femmes. Trois membres de l’équipe sortante changent de portefeuille : Madeleine Ba (MPR) quitte l’élevage et la pêche pour la santé, Mohamed El Moctar (PDES), la culture pour l’artisanat et le tourisme, Hamane Niang (PDES) la jeunesse et les sports pour la culture.
Douze personnalités font leur rentrée. Il s’agit de Bokary Treta (RPM) au ministère de l’élevage et de la pêche ; Soumeylou Boubèye Maïga (PASJ) aux affaires étrangères et à la coopération internationale ; Modibo Kadjoké à l’emploi et à la formation professionnelle ; Sangaré Niamato Ba à l’industrie,au commerce et aux investissements ; Yacouba Diallo au logement, affaires foncières et urbanisme ; Daba Diawara (PIDS) à la réforme de l’Etat ; Sidiki N’Fa Konaté à la communication (porte-parole du gouvernement) ; Harouna Cissé (PASJ) au développement social, à la solidarité et des personnes âgées ; Konaré Mariam Kalapo à la promotion de la famille, de l’enfant et de la famille ; Sambou Wagué au ministère délégué en charge du budget ; David Sagara au ministère délégué en charge de la décentralisation ; Djiguiba Kéita (Parena) à la jeunesse et aux sports.
Un ministère délégué auprès du MATCL, chargé de la décentralisation a été créé, de même qu’un département chargé des postes (et des nouvelles technologies détachées de la communication). Les réformes de l’Etat sont dévolues à un ministère autonome dirigé désormais par Daba Diawara, pendant que le ministère du travail et de la fonction publique reste sous le contrôle d’Abdoul Wahab Berthé.
Sept partis politiques sont présents : PASJ, URD, PDES, RPM, UM RDA, PARENA, PIDS.
Un seul ministre représente les communautés. Il s’agit d’Agatham Ag Alhassane (agriculture).