PPR : il sera jugé sur pièces

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Par delà son parti, le choix de PPR est aussi un clin d’œil fait à toute une génération.

Tous les ex- pensionnaires du Lycée Badala (années 76-79) connaissent peu ou prou Djiguiba Keita dit PPR (Prêt Pour la Révolution). Ce sobriquet qui lui colle à la peau résume à lui seul tout son penchant nourri depuis des années envers celui qui fut l’une des personnalités politiques les plus controversées de l’histoire contemporaine du continent noir : Ahmed Sékou Touré, tribun hors- pair, ses discours enflammés ou même parfois incendiaires contre l’occident néocolonialiste duraient souvent plusieurs heures et se terminaient toujours par la célèbre phrase « Prêt Pour la Révolution » « la lutte continue avec ses devoirs et ses exigences ».Voilà pour l’histoire !

Plus de trente années après cette somptueuse parenthèse scolaire sur les hauteurs du lycée de Badala, ou « colline du savoir », la conviction politique de PPR n’a quasiment pris aucune ride. Rien d’étonnant d’ailleurs chez cet éternel jeune homme (la cinquantaine bien révolue, mais il en parait vingt de moins) qui a longtemps bataillé sur plusieurs arènes estudiantines et politiques pour que « la révolution malienne soit » et « la révolution malienne fut » avec bien évidemment son lourd parfum d’inachevé. Mais existe –t-il vraiment sur terre une révolution parfaite ? N’ont-elles pas toutes leur lot de désenchantement et de désillusions ?

Comme vous le savez sûrement une « authentique culture démocratique ne se réduit pas à la sélection d’un ou d’une candidate. C’est le projet, c’est le contrat, c’est la politique qui crée la dynamique, c’est le collectif qui porte l’individuel », mais cette conviction –là est sans doute à rebours des aventures individuelles et il me semble que PPR y est resté toujours fidèle.

PPR, c’est aussi cette fidélité exemplaire à une histoire, celle de son cheminement personnel à un parti, à une tradition militante au service exclusif du Parena et de son président, Tiébilé Dramé, le mentor idéal, l’éminent stratège dont les rapports avec le président ATT se sont considérablement pacifiés. La preuve ! « J’ai été horrifié par les passe-droits, les privilèges, la corruption que j’observais chez certains qui se disent socialistes, révolutionnaires.

Je suis resté marqué par l’idée que le pouvoir est toujours associé, même dans le meilleur des cas, à la dégradation de ceux qui l’exercent » , écrit un éminent penseur contemporain. Mais PPR, lui, n’en a point cure, il sait qu’il sera jugé sur pièces.

Bacary Camara

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