Pour le remaniement annoncé : Nul ne trimbalera IBK ?

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Ibrahim Boubacar Keita, le 5 novembre a Bamako.
AFP

Le président Ibrahim Boubacar Keita a pris tout le monde de court, autant les médias que la rumeur en renouvelant sa confiance à Tatam Ly et à ses ministres qu’il a conviés à se remettre à la tache avec ardeur. C’est le parfait contre-pied auquel personne ne s’attendait, même les intéressés, qui ont poussé un grand ouf de soulagement, tellement la pression avait été grande.

 

Le président de la République, qui a une sainte horreur d’être trimballé par l’évènement ou l’opinion, non sans une certaine malice, a dédramatisé la situation par cette pirouette. Ce qui lui a permis par la même occasion de fouetter l’orgueil et l’amour propre de maints ministres du gouvernement qui croyaient que le glas du remaniement allait sonner pour eux.

 

 

 

La presse, dans son rôle, comme de juste, avait annoncé l’imminence du remaniement ministériel la semaine dernière. De quoi mettre la pression sur le chef de l’Etat, Ibrahim Boubacar Keita dont on disait qu’il n’avait plus d’autre choix que de demander au premier ministre Oumar Tatam Ly de démettre son gouvernement, pour qu’il soit procédé à des changements significatifs en son sein, pour lui donner un second et nouveau souffle, vu les défis et priorités de la gouvernance qui ne peuvent être différées.

 

 

 

La presse malienne, qui est le baromètre de l’opinion nationale, avait jugé, se fondant sur le fait majoritaire, après l’installation du bureau de l’Assemblée Nationale, qu’il était plus que temps que l’actuel gouvernement, qui donne des signes d’essoufflement, rende le tablier pour qu’IBK puisse former un gouvernement à dominance Rpm, plus apte à faire face au projet de société du chantre du Mali d’Abord. Au sein du parti majoritaire lui-même, s’était dessinée une lutte d’influence et une rage de positionnement parmi les barons les plus en vue, dont Téréta, l’incontournable ministre du Développement rural, les yeux et les oreilles d’IBK dans le parti des Tisserands.

 

 

La fièvre du remaniement avait conduit certains, pressés de se faire de la place et de pousser leurs pions, à perdre la boussole, en levant des lièvres incertains, comme la déstabilisation de l’homme fort du Rpm qu’est Téréta, par des rumeurs savamment distillées dans la presse, faisant état de sa déloyauté envers IBK. L’intéressé, imperturbable avait continué à des bouleversements dans les différentes directions du département du Développement rural, malgré une virulente levée de boucliers. Ce qui aurait dû mettre la puce à l’oreille des chauds partisans d’un chamboulement gouvernemental.

 

 

 

Les alliés d’IBK ont été encore plus surpris par la tournure inattendue des évènements, car ils étaient certains que l’heure de la récompense était arrivée, beaucoup ayant fait jouer leurs différents réseaux d’affinités, de relations ou d’amitié avec la famille présidentielle pour augmenter leurs chances d’entrer enfin au gouvernement. Aucun d’entre eux n’aurait parié, ne serait-ce un sou percé, sur le report aux calendes grecques du remaniement ministériel objet de tous leurs espoirs.

 

 

Du côté de l’opposition parlementaire, c’est la même surprise. Le sentiment de ce côté-ci de la barrière, c’est que le président de la République n’est pas tout à fait conscient de la gravité de l’heure et de l’urgence des priorités, parmi lesquelles un changement rapide, conséquent dans l’attelage gouvernemental, avec une feuille de route claire et précise sériant et échelonnant avec exactitude les programmations de la gouvernance. C’est l’appréhension de Soumaïla Cissé de l’URD,  le chef de file naturel de l’opposition, un orfèvre en la matière.

Quant à l’opinion publique, aux Maliens en général, ils sont dans l’expectative. Nombreux sont ceux qui pensent que l’heure n’est plus pour IBK, qu’ils ont élus pour le changement, aux tergiversations, au risque de lasser ses plus fervents supporteurs dont beaucoup souffrent des effets de la crise. Ceux qui ont la critique facile avancent que rien ne peut plus les étonner d’IBK, le candidat du Rpm élu par le peuple sur un malentendu. Pour eux, Ibrahim Boubacar Keita, le prétendu Kankélétigui, n’est capable que de vaines promesses.  A leur avis, « c’est un velléitaire sans projet de société ni programme de gouvernement, incapable de construire le Mali mais champion  pour arnaquer la confiance du peuple et l’endormir par des slogans creux ». 

 

 

 

Quel serait l’attitude du président de la république à l’écoute de tels propos ? Les trouvera-t-ils exagérés donc insignifiants ou soulèveront-ils son ire, puisqu’on le dit réfractaire à la critique ? Puisqu’en toute chose il faut savoir raison garder, la raison du Kankélétigui est peut être celle que la raison de ses détracteurs ignorent. Mais une chose est certaine, le remaniement ministériel attendu peut être différé, mais il est incontournable. Un trop long attentisme d’IBK, parfaitement incompréhensible, dans l’ignorance de son intime conviction sur le sujet, donnerait du grain à moudre au moulin de ceux qui pensent qu’il ne sera jamais l’homme de la situation.

 

 

Oumar Coulibaly  

 

 

Commentaires via Facebook :

6 COMMENTAIRES

  1. Ce qui est incroyable c’est que les journalistes et leurs commanditaires prennent très souvent leurs désirs pour des réalités.

    Oui un remaniement après élections est fréquent mais pas nécessaire ni obligatoire.

    Alors pourquoi nous distraire avec ces discours et supputations alors qu’il suffit de laisser IBK décider quand ça lui chante.

    ATT a viré Modibo Sidibé pour mettre à sa place quelqu’un qui ne comprenait rien à la fonction de premier ministre et depuis le Mali est plus bas que terre.
    Laissez IBK éviter ce genre d’écueil.

  2. Que IBK mette une chose dans sa cervelle, le Mali ne lui appartient pas et le second gouvernement Tatam Lydoit voir le jour afin de pprésenter une déclaration de politique générale devant l’assemblée nationale. Si IBK pense que ses sorties dans les pays voisins qui intéressent les maliens, il se trompe. Donc qu il se bouge sinon les maliens vont perdre patience.

  3. on a pas besoin de sa fierté tout le monde a n’a une,mais du Mali qu’il s’agit mon président

  4. Je suis déçu par mon candidat IBK Mr le journaliste, je pensais avec lui les affaires vont reprendre mais c’est le contraire c’est lui seul et sa famille avec quelque amis qui en profitent tant pis pour nous

  5. “Au sommet de la montagne ou que l’on tourne sa tete la vue est la meme.”
    Proverbe Chinois

    Il faut l’aider a descendre sur terre. 🙁

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