L’équipe gouvernementale, formée le 3 avril 2011 autour de Cissé Mariam Kaïdama Sidibé, est en passe de voir écourter la durée du mandat pour lequel elle avait été commise. En effet, mise en place dans le but de demeurer jusqu’à la fin du second et ultime bail d’ATT au palais présidentiel, le Gouvernement dit de mission est en train de faire du surplace avec quelques saupoudrages sans qu’on puisse cerner le véritable travail auquel il s’adonne a fortiori le résultat atteint ou pas atteint. D’où la décision présidentielle de procéder en décembre prochain à un toilettage au sein de l’équipe de Madame le Premier ministre. C’est, en tout cas, ce qui se susurre dans les salons feutrés et les grins de Bamako. Une cité où il n’a jamais eu de fumée sans feu…
Huit mois seulement après sa prise de fonction, la cote de popularité de Cissé Mariam Kaïdama Sidibé continue de monter dans les sondages. Même si, au moment où l’on lui remettait les clés de la Primature, elle paraissait, à 63 ans, aux yeux de l’opinion, comme très peu apte à exercer la haute fonction que le président de la République venait de lui confier. C’est vrai quelle est toujours souriante. Son visage expressif et son attitude naturelle lui donnant l’impression de faire beaucoup moins que son âge. Cela a, sans doute, favorisé son acceptation, dans un timing plus court que prévu, par une opinion publique quelque peu misogyne.
Qui l’avait, d’ailleurs, prédestinée au dépôt des seuls chrysanthèmes. Madame le Premier ministre devait être, elle-même, consciente des limites du soutien de l’opinion qui s’attendait à ce qu’un homme politique aguerri et de poigne vienne succéder au Premier ministre Modibo Sidibé. Dont la sortie, dans des circonstances peu orthodoxes, a longtemps fait l’objet de débats dans les grins. Les raisons profondes étant demeurées mystérieuses.
Aujourd’hui, le Gouvernement dit de mission, commis pour préparer les élections générales de 2012, peine à trouver ses marques. A commencer par la question du fichier électoral qui n’est pas encore résolue ; pour finir par le financement des élections qui demeure toujours problématique. C’est dire que rien n’est fait. A part le budget qui peine également dans son élaboration. La mouture finale étant attendue, selon les instructions du Premier ministre, ce mercredi. Et c’est presqu’évident qu’elle ne sera pas la dernière version.
D’autre part, aucun bailleur de fonds n’a, jusqu’ici, levé le petit doigt pour annoncer une quelconque participation aux coûts des élections référendaire, présidentielle et législatives de 2012. Alors que tous ont été sollicités par le gouvernement. Avec quel argent Cissé Mariam Kaïdama Sidibé va-t-elle organiser les élections, quand on sait que les caisses de l’Etat sont vides et que les budgets des ministères ont été déjà amputés de plus de 20% ?
Face à ces difficultés à même de couper le sommeil à tout insomniaque, les marges de manœuvres du gouvernement sont très limitées. Personne ne pouvant arrêter le temps afin que le gouvernement grouille à chercher l’indispensable sesame. Pire, personne ne pouvant non plus rendre propre le fichier actuel cousu d’impuretés. L’imprévisibilité et l’impréparation étant passées par là, la solution qui reste pour ATT est, certainement, l’unique consistant à remercier une équipe qui a réellement eu du temps pour mieux préparer la mission pour laquelle elle a été commise. Mais qui, malheureusement, ne s’en est jamais servi. D’où les interrogations que ne cesse de se poser le commun des Maliens : il y aura-t-il, oui ou non, élections en 2012 ? Et cela à quelque six petits mois du premier tour de la présidentielle couplé avec le référendum sur le projet de nouvelle Constitution.
Selon des sources concordantes, ATT va surprendre en annonçant le limogeage d’une bonne partie de l’équipe de Cissé Mariam Kaïdama Sidibé. Ce sera, di-on, pour décembre 2011.
A suivre prochainement : les ministères qui ont failli.
Mamadou FOFANA