Point de presse sur l''affaire CDE-OLAF: Les mises au net de Hamed Sow et du Gouvernement

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L”ancien directeur du CED a réfuté les allégations portées sur sa gestion et les autorités apporteront aux enquêteurs européens l”assistance demandée.
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rnL”exercice était inédit, et dans une large mesure périlleux. Mais il s”est au final conclu à la satisfaction de ses initiateurs et augure favorablement des relations que le gouvernement établira désormais avec les médias. Telles sont les impressions que l”on peut retirer globalement du point de presse animé vendredi dernier à la Maison de la presse conjointement par le ministre de l”Energie, des Mines et de l”Eau, Hamed Sow, et par son homologue chargé des Relations avec les institutions et porte-parole du gouvernement, Mme Diabaté Fatoumata Guindo. Au centre de ce qui a été à la fois un échange et des mises au point, se trouvaient les informations relatives à une enquête initiée par l”Office européen de lutte contre la fraude (OLAF) suite à des allégations de conflits d”intérêt dont se serait rendu coupable Hamed Sow, alors qu”il dirigeait le Centre pour le développement de l”entreprise.
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rnNos confrères de la presse privée avaient fait largement écho desdites allégations, tout au long de la semaine passée. Devant cet assaut médiatique, le gouvernement avait souhaité, selon Mme Diabaté, rencontrer les acteurs de la presse dans le souci de transparence et aussi par souci de clarification pour préciser un certain nombre de faits, donc de répondre aux questions posées dans les différents articles. ependant avant de s”expliquer et de rŽpondre aux interrogations des journalistes, Hamed Sow a tenu à exprimer une remarque de principe sur le déséquilibre de traitement dont il a été victime de la part de la presse. "Comment, a-t-il dit, des journalistes peuvent-ils relayer les allégations d”une seule partie, sans chercher à connaître la version de l”autre ?"
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rnLe ministre de l”Energie s”est dit surpris qu”aucun organe ne soit passé le voir. "Ma porte n”est pas fermée, a-t-il indiqué. Et même si elle l”aurait été, personne ici ne peut dire qu”il a cherché à me rencontrer et que je n”ai pas voulu répondre. Je mets au défi quiconque de m”avoir interpellé sur la question. Je suis ministre depuis un mois et aucun journaliste ne m”a abordé sur le sujet". L”ancien directeur du Centre pour le développement de l”entreprise (CDE), marquait d”emblée un point important. Puisqu”aucune voix ne s”est élevée dans les rangs des confrères pour lui porter la contradiction. Même si après la conférence de presse certains accusaient le cabinet du département d”avoir organisé l”inaccessibilité du ministre.
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rnDENONCIATION CALOMNIEUSE.
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rnAbordant l”objet du point de presse, Hamed Sow a tout d”abord admis l”effectivité de l”enquête diligentée par l”OLAF à l”encontre de la direction du CDE. "L”Office, a-t-il néanmoins tenu à préciser, est une administration de contrôle, dépourvu de toute autorité judiciaire". Le ministre a indiqué le 28 mars dernier, une équipe de l”OLAF s”était présentée à sa structure afin de l”auditionner suite à des allégations anonymes portant sur certains aspects de sa gestion. "J”ai autorisé les enquêteurs à faire leurs investigations, a poursuivi Hamed Sow, bien que j”avais la possibilité de refuser.
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rnEn effet, l”accord de siège prévoit que seule la direction du CDE peut autoriser une enquête. La mission a donc procédé à des auditions. Le 7 mai, suite à une demande formulée par les enquêteurs, je me suis rendu au siège de l”OLAF pour être auditionné, alors que j”aurai pu, là encore, faire obstacle en invoquant mon immunité diplomatique. Les enquêteurs m”ont, à cette occasion, déclaré avoir trouvé des fichiers informatiques qui établiraient ma participation en tant qu”actionnnaire dans trois entreprises dont deux au Mali et une au Sénégal. Les enquêtes faites au Sénégal n”ont abouti à rien. L”OLAF n”est pas encore venu au Mali et j”ai souhaité ardemment qu”il le fasse avant ma nomination au gouvernement".
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rnHamed Sow a démenti avec véhémence sa présumée prise de participation dans des entreprises ayant bénéficié de l”appui de du CDE. "Je vous assure et vous pouvez mener vos enquêtes, je ne suis actionnaire dans aucune de ces trois entreprises dont Fitina", a-t-il déclaré de la manière la plus péremptoire.
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rnSow a également donné son explication sur la genèse de ce qu”il a assimilé à un acte de malveillance. "Lorsqu”en janvier 2006, a-t-il dit, j”ai commis un expert indépendant pour faire le diagnostic de notre système informatique acquis pour un montant de 2 millions d”euros (plus d”1,3 milliard Fcfa), l”un de mes collaborateurs, responsable du parc des ordinateurs, n”a pas beaucoup apprécié. En décembre 2006, ce chef du service informatique du CDE a adressé une correspondance à l”OLAF, correspondance dans laquelle il s”étonnait que le Mali reçoive plus d”assistance du Centre que certains pays plus industrialisés de notre continent comme l”Afrique du sud ou le Nigeria. Je suis donc victime d”une dénonciation calomnieuse faite par un ancien collaborateur. Ce genre de procédé n”était malheureusement pas nouveau dans cette sphère.[…]

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Les dossiers provenant du Mali faisaient l”objet de traitement diligent de la part de mes collaborateurs, mais sans aucune intervention de ma part et sans même que j”en sois informé. Ils accordaient sans doute une attention particulière à ces dossiers, pour la simple raison que ceux-ci se rapportaient aux entreprises du pays de leur directeur. C”est toujours comme ça. L”informaticien de nationalité britannique m”a dénoncé en fondant ses arguments sur un supposé favoritisme à un pays. Alors que par son fait nous avions déboursé 2 millions d”euros, sans aucun résultats et que lui n”a rien encouru". a TOUTE L”ASSISTANCE NECESSAIRE. Pour l”ancien directeur du CDE, l”appartenance au Centre n”interdit pas une éventuelle prise d”actions dans une entreprise.
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rnPar contre, il est strictement interdit d”user de ses prérogatives pour faire appliquer un traitement privilégié à l”entreprise dont on est actionnaire. Le ministre de l”Énergie, des Mines et de l”Eau a ensuite rappelé l”appréciation flatteuse exprimée à son endroit par le conseil d”administration du CDE, lorsqu”il a fait part de son intention de démissionner pour se mettre au service du Mali. Le CA lors de sa session ordinaire des 25 et 26 juin 2007, avait tenu à adresser ses remerciements à Hamed Sow pour les réformes et la modernisation qu”il a initiées au cours de ses deux ans et demi à la tête de l”institution. Le Conseil avait aussi salué "les qualités manageriales, la vision et l”engagement" du directeur démissionnaire, qualités qui avaient notamment permis d”amorcer l”amélioration de la productivité du CDE aidant ainsi le centre d”engager la totalité de son budget opérationnel dès juillet 2006 et de réduire les coûts de fonctionnement.
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rnAprès les explications de Hamed Sow, le ministre porte-parole du gouvernement, Fatoumata Guindo, a annoncé que l”enquête administrative diligentée par l”Office européen de lutte contre la fraude recevra toute l”assistance nécessaire de la part des autorités maliennes. Elle a rappelé que cette assistance a été demandée par l”OLAF qui a souhaité procéder à des vérifications à Bamako. Le gouvernement du Mali, guidé par le souci de transparence, en a accepté le principe et s”est dit "disposé à accorder à l”équipe d”enquêteurs l”assistance nécessaire pour le bon déroulement de l”enquête".
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rnLe gouvernement en a déjà informé le Chef de la délégation de l”Union européenne au Mali. Et le ministre de la Justice, Garde des sceaux, a été chargé d”organiser cette assistance. A ce jour, a indiqué Mme Diabaté, toutes les dispositions sont prises afin que l”enquête se déroule dans la transparence requise, mais aussi dans le respect des principes régissant la présomption d”innocence. Pour le PPG, "le gouvernement entend gérer cette affaire en toute responsabilité et dans la sérénité et attendra avec intérêt les résultats de l”enquête".
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rnM.N. TRAORÉ
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