Quand on examine de près la fonction de Premier ministre, on peut constater qu’il est possible de classer les Pm en deux catégories en fonction de la manière de l’exercer.
Depuis qu’elle existe dans notre pays, la fonction de Premier ministre a été occupée par 17 personnalités. Le premier, Modibo Keïta l’a accomplie entre 1960 et 1965. Puis le poste fut aboli jusqu’en 1968 quand Yoro Diakité l’a occupé entre novembre 1968 et Septembre 1969.
Nouvelle abolition jusqu’en 1986. Mamadou Dembélé l’a occupé de Juin 1986 et juin 1988. Entre Avril 1991 et Juin 1992, le poste était détenu par Soumana Sako. Son successeur, Younoussi Touré a été en fonction entre Juin 1992 et Avril 1993. Abdoulaye Sékou Sow a exercé d’Avril 1993 à Février1994.
L’actuel président Ibrahim Boubacar Keïta a occupé le poste de Février 1994 à Février 2000. Il sera remplacé par Mandé Sidibé qui restera en poste de Février 2000 à Mars 2002. L’autre Modibo Keïta occupera le poste de Mars 2002 à juin 2002. Entre Juin 2002 et Avril 2004, le Premier ministre s’appelle Ahmed Mohamed Ag Hamani. Il cèdera le fauteuil à Ousmane Issoufi Maïga (Avril 2004-Septembre 2007). Modibo Sidibé le remplace entre Septembre 2007 et Avril 2011. La première femme, Premier ministre, Mme Cissé, Mariam Kaïdama Sidibé a exercé entre Avril 2011 et Mars 2012. D’Avril 2012 à Décembre 2012, Cheick Modibo Diarra est Premier ministre. Diango Cissoko le succède entre Décembre 2012 et Septembre 2013. Puis Oumar Tatam Ly est Pm de septembre 2013 à avril 2014. Depuis ce mois d’Avril, le Premier ministre est Moussa Mara.
Chaque Premier a exercé en fonction de sa vision, de sa personnalité avec plus ou moins de succès. Mais, quand on examine de près cette fonction, on peut constater qu’il est possible de classer les Pm en deux catégories en fonction de la manière de l’exercer. Ainsi, il y a d’un côté Soumana Sako et Ibrahim Boubacar Keïta le groupe des vrais et les autres pour ne pas dire le groupe élargi.
Pour beaucoup d’observateurs, Soumana Sako et Ibrahim Boubacar Keïta se sont distingués dans la fonction en étant de «vrais» Premiers ministres. Eux étaient des chefs d’équipes qui n’avaient pas besoin à tout bout de champ d’en référer au président de la République. Ils prenaient des décisions et les assumaient. Ce ne fut pas toujours facile. Et, parfois, on a frôlé le bicéphalisme à la tête de l’état. À la fin de la transition en 1992, il était de notoriété public que le courant passait mal entre ATT et Zou. En 2000, Alpha et IBK n’étaient pas en odeur de sainteté comme les faits vont le démontrer par la suite.
Les autres Premier ministres peuvent difficilement être placé sur la même ligne. La plupart d’entre-eux ont le plus souvent cherché à satisfaire le prince du jour qu’à s’assumer et laisser des traces. On a ainsi souvent pu parler de «premier des ministres». Oumar Tatam Ly a voulu rejoindre le groupe Zou-IBK. Faute de pouvoir y parvenir, il a jeté l’éponge. Dans quel camp va se ranger Moussa Mara ?
Une chose est sûre, le gouvernement tel qu’il a été composé comporte la patte du président de la République. On a beau chercher, on trouve difficile des hommes à Mara. Qu’à cela ne tienne, le président de Yelema saura-t-il s’imposer, surtout à certains proches du chef de l’Etat qui se feraient un plaisir d’éjecter celui qui occupe un poste qui, à leur avis, devrait leur revenir.
Deux choses vont compter, la détermination de Moussa Mara et le soutien du président de la République. Si l’un fait défaut, Mara rejoindra la classe à part de Oumar Tatam Ly et le groupe élargi des «premiers des ministres».
M. Diakité
Peut importe!
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