Quand un homme et une femme décident de fonder une famille, ils se projettent dans un avenir commun, et savent que les enfants qui naîtront de leur union seront sous leur entière responsabilité.
Leurs petits grandiront, protégés de ceux qui pourraient leur vouloir du mal. Ils grandiront dans l’harmonie, et s’épanouiront dans la sécurité que leurs parents leur assureront, sécurité alimentaire, médicale et scolaire. Au moment de leur orientation professionnelle, le papa et la maman sauront les conseiller et les soutenir. Les petits, devenus grands, s’envoleront vers leur propre vie active, comme les oisillons quittent le nid pour fonder leur propre famille. C’est le cycle de la vie, génération après génération.
Parfois, la vie réserve de mauvaises surprises, et le bien-être quotidien de tous les membres de la famille est suspendu, pour un temps, par un imprévu, une maladie ou un tragique évènement familial. Lorsqu’il s’agit d’un échec professionnel, les parents analysent ce qui n’a pas fonctionné, quelles ont été leurs propres erreurs. Ils en tirent des conclusions, et repensent leurs projets, en tenant compte de tous les paramètres. Ils s’adaptent aux nouvelles circonstances, mais préservent leurs enfants, autant que possible, afin qu’ils n’en souffrent pas trop. C’est grâce à ce comportement exemplaire qu’un enfant conserve une confiance presqu’aveugle en ses parents. Car, même quand le papa et la maman ont des difficultés, le petit s’en remet toujours à eux. Il les considère comme la solution à tous les problèmes. Il sait que, jamais, ses parents ne le trahiront. Il sait qu’ils veilleront sur lui, car c’est leur rôle. C’est la mission dont ils se sont investis en décidant de les mettre au monde. Il en sera ainsi pour tous les frères et sœurs, sans exception. Lorsque le temps aura passé et que les petits seront devenus des adultes autonomes, ils transmettront à leur descendance la droiture et le sens des responsabilités que leurs parents auront su leur inculquer, car rien n’est plus formateur que l’exemple des aînés. Bien sûr, quand les parents seront devenus très vieux, leurs enfants veilleront sur eux comme sur leurs propres petits. Le vieux papa et la vieille maman leur feront une confiance aveugle. Ils savent que, jamais, ils ne les trahiront, jamais, ils ne les abandonneront. Ainsi va la vie, ainsi va le sens des responsabilités, ainsi va la famille, ainsi va le pays, et ainsi devraient aller les gouvernements qui ont été investis de l’avenir des populations qui les ont élus. Les citoyens élisent un homme ou une femme, parce qu’ils estiment que c’est la personne à qui ils peuvent faire confiance pour les protéger de ceux qui voudraient leur faire du mal, pour veiller à l’harmonie, et pour leur assurer la sécurité alimentaire, médicale, scolaire et professionnelle. Ils veulent que, si des erreurs ont été commises par le passé, le nouveau chef du gouvernement en analyse toutes les causes, se débarrasse des responsables de ces manquements ou actions répréhensibles, qu’il demande à la justice de faire son devoir afin que les populations spoliées soient dédommagées. Par l’acte démocratique qu’est une élection, les citoyens accordent leur confiance à un individu, et, par voie de conséquence, à ceux qu’il choisira pour l’accompagner tout au long de son mandat présidentiel. Mais, ce ne sont pas des enfants aveuglés par l’amour filial. Ils restent sur le qui-vive pour que les promesses qui leur ont été faites soient tenues. Lorsque le pays entier a été malmené par des années de laxisme et de cécité volontaire qui ont entraîné tout le peuple dans un chaos indescriptible, lorsque des hommes et des femmes ont subi la violence morale et physique, lorsque des mains et des pieds ont été coupés, lorsque des fortunes ont été amassées par quelques-uns alors que tous les autres se demandaient, chaque matin, comment faire bouillir la marmite, le chantier est immense, et les citoyens deviennent intransigeants.
Sortis en masse, les Maliennes et les Maliens ont choisi IBK. Ils l’ont élu, non seulement pour conduire le pays pendant 5 ans, mais pour réparer le mal qu’ils ont subi. Ils l’ont investi de leur confiance. De Kayes à Kidal, ils s’en remettent à lui pour assurer harmonie, équité et sécurité, pour veiller à l’intégrité territoriale et à la laïcité du pays, pour mettre tout en œuvre afin que justice soit rendue aux victimes, et pour contrôler la bonne utilisation de l’aide internationale promise au Mali. Des routes devront être construites pour désenclaver les régions isolées. Chaque enfant, fille ou garçon, devra bénéficier d’un enseignement de qualité qui lui permettra d’exercer le métier de son choix. Ils lui font confiance pour renégocier les clauses des codes miniers et des contrats signés par les gouvernements précédents qui les ont privés des revenus publics qui auraient dû assurer le développement pérenne du Maliba depuis des dizaines d’années. Ils l’accompagneront s’il décide d’interdire l’enrichissement illicite d’une minorité qui spolie tout le peuple, et veilleront, eux-mêmes, à ce que la «petite» corruption disparaisse des pratiques quotidiennes. Dix-neuf mois de chaos les ont réveillés. Ils savent que «Rome ne s’est pas faite en un jour». C’est avec la persévérance et la vigilance, qu’ensemble, ils réaliseront les plus grandes œuvres. Si tous les membres du gouvernement, si tous les élus nationaux et locaux, si les fonctionnaires et commerçants, si «l’internationale» et les entreprises multinationales, avec toutes les Maliennes et tous les Maliens, ne pensent qu’à la construction du Mali nouveau, l’avenir du pays est assuré, car ensemble, tout est possible.
Françoise WASSERVOGEL
Il ne faut pas aussi trop demander à IBK! Il n’a pas promis tout ça hein! On veut voir d’abord son projet de société!+
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