Divulguée le 11 avril, la liste de la nouvelle équipe gouvernementale du Mali comprend 31 membres, sans Ousmane Ag Rhissa qui assurait la fonction de ministre de l’Environnement et de l’Assainissement. La non – reconduction de ce militant intègre du Rassemblement Pour le Mali (RPM) a surpris plus d’un.
Intègre et compétent, cet ingénieur des Sciences appliquées spécialité Agriculture et Génie rural de 56 ans fit sa première entrée dans le deuxième gouvernement de Cheick Modibo Diarra en qualité de ministre de l’Artisanat et du Tourisme le 20 août 2012. Le 15 décembre 2012, il prend la tête du Département de l’Environnement et de l’Assainissement dans le Gouvernement de Diango Cissoko. Son ambition affichée de combattre l’insalubrité lui a valu d’être reconduit au même poste le 8 septembre 2013 dans le gouvernement d’Oumar Tatam Ly.
Le pari d’Ousmane Ag Rhissa, c’était de contribuer à faire de Bamako une ville propre. Un pari qu’il a défendu corps et âme. Il avait mobilisé à cet effet les six mairies du district de Bamako et les services rattachés à son département. Homme de dialogue et de paix, Ousmane Ag Rhissa a aussi à son actif la résolution des tensions sociales liées à la gestion des déchets notamment en Commune I et II.
Un homme incorruptible !
A Kayes, on se rappelle, il avait surpris plus d’un en refusant un cadeau en or offert par une société d’exploitation : « Je suis venu ici dénoncer la catastrophe que vous causez à notre environnement. Alors je ne peux en aucun cas accepter ce que vous exploitez de façon illégale et pire en détruisant notre environnement. Je n’ai pas besoin de votre or, tout ce que je vous demande, c’est d’arrêter cette pratique qui détruit tout ce que nous avons de bien dans notre pays». Idem dans les mines d’or de Sikasso où il a vivement dénoncé certaines pratiques néfastes à notre environnement. La sauvegarde de la forêt faisait partie également de ses priorités. C’est pourquoi à travers la Direction Nationale des Eaux et Forêts, Ousmane Ag Rhissa avait initié une démarche d’un partenariat public-privé qui consiste à transférer l’entretien et la protection de certaines forêts classées aux secteurs privés mais sous le contrôle de l’Etat.
Le premier à concrétiser
la convention de Bamako !
Ousmane Ag Rhissa est le premier ministre en charge de l’environnement au Mali à concrétiser la convention de Bamako depuis son adoption en 1991. Cette convention interdit l’importation en Afrique des déchets dangereux et impose à ses adhérents le contrôle des mouvements transfrontaliers et la gestion des déchets dangereux produits en Afrique’’. Aussi, sa décision courageuse d’interdire la production, l’importation, la commercialisation, la détention et l’utilisation de granulés et de sachets plastiques dans notre pays a été saluée par la majorité de la population malienne.
Ousmane Ballo
Lire aussi sur www.lechallenger.com
Bonjour,
Ousmane Ag Rhissa était un excellent Ministre. Le fait qu’il ait été intégré à trois gouvernements du Mali (deux, pendant la transition et un, dans le premier gouvernement depuis l’investiture du Président IBK) est significatif et témoigne de ce fait.
Intègre et travailleur, Ousmane Ag Rhissa est parti, du gouvernement, la tête haute. Mission, effectivement, accomplie.
Le Mali a besoin de cadres comme lui, il le servira autrement.
Compte-tenu de sa compétence, il devait rester au gouvernement. Mais, attention, le nombre de places est limité et le nombre de prétendants est très élevé en tenant compte des membres du RPM, de tous leurs alliés et de tous ceux qui voulaient être Ministres.
Vous avez compris que le choix des membres du gouvernement MARA n’a pas été de tout repos.
Même s‘il est Tamasheq, il n’était pas le représentant des Tamasheqs (Touaregs) au Gouvernement. Il était Ministre de la République au même titre que tous les autres Ministres.
N’associons pas le choix de Ousmane Ag Rhissa comme Ministre de la République à l’existence d’une minorité Tamasheq, qu’il ne représente, d’ailleurs, pas.
La minorité Tamasheq, comme toutes les communautés du Mali, a le droit d’être présente au gouvernement mais la désignation d’un de ses membres au gouvernement doit subir le même traitement que ceux des autres communautés.
Au nom de la réconciliation nationale, ce traitement doit être le même pour tous les Maliens.
L’intégration équitable de tous les Maliens et le développement équitable de toutes les zones et de toutes les régions du Mali doivent être des enjeux de la réconciliation nationale et du développement durable du Mali.
On ne sert pas le Mali qu’en étant au gouvernement, chacun doit avoir sa place et doit jouer sa partition pour la reconstruction durable d’un Mali Un et Indivisible.
Bien cordialement
Dr ANASSER AG RHISSA
EXPERT TIC ET GOUVERNANCE
E-mail : Webanassane@yahoo.com
TEL 00 223 78 73 14 61
Comments are closed.