Accusé à tort ou à raison de ne pas avoir de programme, le gouvernement use de tous les moyens pour crédibiliser sa gestion de la chose publique aux yeux des populations. Ce qui n’est pas mal en soi. Mais le hic est que le pouvoir d’IBK cherche toujours à détourner les regards des populations de l’essentiel pour les orienter vers d’autres problèmes qu’il monte de toute pièce.
En effet, il existe de vrais défis qui ont du reste motivé plus de 77% de l’électorat à porter son choix sur le candidat du Rpm. Car, à la veille des élections présidentielles, n’ont passé la nuit qu’avec une seule envie : se réveiller le lendemain et aller sanctionner les hommes politiques qui ont mis le pays à genou. Et, pour cela, il fallait choisir un homme à poigne, capable de réconcilier les Maliens tout en luttant contre la corruption et l’impunité.
Une justice à deux vitesse
Cependant, rares sont, aujourd’hui, ceux qui n’ont pas regretté leur choix et beaucoup sont ceux qui se demandent si le gouvernement en place s’attaque vraiment aux défis de l’heure. Si ce n’est un Général qui est arrêté pour des exactions commises et non pour avoir perpétré un coup d’Etat, ce sont des magistrats qui sont mis en détention ou pire encore c’est un ancien président (victime d’un coup d’Etat) qui est dans le collimateur de cette nouvelle forme de justice. De toute évidence, la justice est le socle de la démocratie, mais une justice à deux vitesses en est l’ennemie. Pendant que les uns sont traqués, les autres sont portés à l’Hémicycle. Lesdans leur majorité Maliens sont abasourdis par ce jeu du pouvoir en place à vouloir les endormir. Ils disent ne pas comprendre cette nouvelle forme de gouvernance qui sert à donner de la carotte aux uns et du bâton aux autres. Si ATT est poursuivi pour haute trahison, qu’en sera-t-il pour ceux qui ont détruit le pays et mis à sac les débris qui en ont restés ?
Pourtant les vrais problèmes demeurent entiers, fermés à clé dans les tiroirs de la présidence.
Kidal, la priorité absolue mise aux oubliettes
Tombée entre les mains des bandits armés il y a bientôt deux années, la région de Kidal est rangée aux oubliettes au profit des jeux politiciciens du pouvoir en place dans l’unique objectif de détourner les esprits.
Faire entrer les forces armées nationales dans la ville de Kidal est actuellement le problème qui mérite la plus grande attention des autorités et non les mics-macs politiciens qui, au mieux, ne servent qu’à diviser les Maliens.
De l’arrestation de Sanogo jusqu’à la récente déclaration du gouvernement sur la poursuite qu’il compte engager contre ATT, ce ne sont là que des jeux dont les autorités se servent pour divertir le peuple et non pour rendre vraiment justice. Cette stratégie durera le temps qu’il faudra mais ne ramènera pas la région de Kidal dans le giron malien, ne réarmera pas le moral des forces armées et de sécurité, luttera encore moins efficacement contre l’impunité et la corruption.
Aboubacar Dicko, stagiaire
Cela ne sera pas étonnant quand on sait que ce président qui est là maintenant a bluffé aussi sur sa foi religieuse pour être élu. Au Mali ici on se connait bien.
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